Le ballet s’emballe!

En scène pour les ballets Trockadero de Monte Carlo! | Photo de Les ballets Trocadero de Monte Carlo

La troupe des ballets Trockadero de Monte Carlo revient à Vancouver après deux ans d’absence pour présenter un spectacle unique en son genre : une parodie des œuvres de ballet classique. Mais attention, ne vous méprenez pas, les danseurs sont tous des professionnels qui ont décidé de rendre hommage à cette discipline qu’ils chérissent tant. Un spectacle drôlement sérieux qu’il faudra rajouter dans les agendas pour les 20 et 21 janvier prochain au théâtre Queen Elizabeth !

En scène depuis plus de 50 ans

« La troupe s’est créée à New York en 1974 dans le cadre du théâtre Off Broadway », nous raconte Raffaele Morra, maître de ballet. Au commencement, la compagnie 100 % masculine est née d’une parodie du Lac des cygnes – et plus précisément de la scène de la mort du cygne. Après un succès inattendu, cette formation qui n’aurait dû exister qu’un an ou deux perdure et acquiert progressivement ses lettres de noblesse, devenant aujourd’hui une troupe de professionnels reconnus : « On se produit dans les plus grandes salles du monde ».

L’esprit de départ a été conservé : « Des hommes qui font de la parodie de la danse classique, mais professionnellement », faisant des ballets Trockadero de Monte Carlo une formation à la fois sérieuse et qui ne se prend pas au sérieux. Les chorégraphies sont de haute volée, préparées avec assiduité et au millimètre, tandis que l’interprétation se veut décalée.

Seize danseurs se partagent actuellement l’affiche, et ce sont plus d’une vingtaine de personnes qui travaillent sur la production « et qui voyagent partout avec nous », explique Raffaele Morra. En effet, aux artistes, il faut ajouter la directrice de production, le costumier, les régisseurs des éclairages et bien d’autres.

Des hommes en femmes, mais pas que…

Les danseurs sont, sans exception aucune, tous des hommes : ils se travestissent et interprètent chacun des personnages récurrents selon les pièces jouées. Lorsque les notes du Lac des cygnes de Tchaïkovski résonnent, ce sont les doubles russes de nos danseurs qui entrent en scène. Quand le ballet inspiré par Notre-Dame de Paris prend place, les artistes enfilent le costume de nouveaux personnages avec tout autant de vigueur et de conviction.

« Monte Carlo » est une référence aux Ballets russes de Monaco. D’ailleurs, le clin d’œil à la Russie se retrouve également dans les noms des danseurs qui ont été volontairement « russifiés », si on peut le dire ! Par exemple, le double de notre interlocuteur Raffaele Morra est Lariska Dumbchenko. Le mot « dumb » (signifiant « imbécile » en anglais) dans Dumbchenko est assez représentatif du côté comique de ces personnages de scène. D’ailleurs, une visite sur le site internet des ballets Trockadero permet de découvrir avec délice les fausses biographies des fameuses « danseuses ». Ainsi, on apprend que « l’agilité suprême » de Lariska Dumbchenko a suscité l’intérêt du programme spatial russe, faisant d’elle la première danseuse lancée en orbite… Une danseuse étoile ? La légende raconte également que Lariska, à son retour sur Terre, serait l’auteure de la célèbre phrase : « Whitney Houston, on a un problème… » !

Au menu de cette année

Trois actes différents et complémentaires vont se succéder sur la scène du théâtre Queen Elizabeth. L’acte premier est une réinterprétation du Lac des cygnes. Afin de mettre le public dans l’ambiance, cette ouverture est « la plus drôle et la plus clownesque », décrit Raffaele Morra. Elle est aussi très « importante » et difficile à exécuter techniquement : c’est donc ce début qui donne le la pour la suite du spectacle.

L’acte second met la lumière sur le personnage d’Esméralda de Notre-Dame de Paris, et le contexte est transposé dans « une vision de l’Espagne ». « Cet acte possède plusieurs facettes », prévient Raffaele Morra. En effet, ce moment central de la programmation est une synthèse des défis auxquels font face les ballets Trockadero de Monte Carlo : parodier, tout en garantissant la qualité d’exécution d’une chorégraphie de danse classique complexe. « C’est une partie intéressante, car elle change le drame en comique », dévoile Raffaele Morra, attisant notre curiosité.

Finalement, sans en révéler plus sur le dernier acte pour laisser un peu de surprise, nous apprenons tout de même que celui-ci met l’accent sur « l’exagération du style » tout en étant « plus élégant dans la façon de danser ».

Une tournée mondiale se prépare

« Le spectacle est vraiment amusant, il y en a pour tous les styles de public, y compris les adolescents et les enfants. » Cette représentation sera également « une bonne introduction au ballet classique » pour les néophytes, et les connaisseurs pourront y voir « que c’est un hommage à la danse classique » assure le maître de ballet.

Une chose est sûre : l’équipe ne chôme pas : « Après les trois semaines de spectacle à New York, nous avons une semaine pour nous reposer avant de partir en tournée ». Aussi, en seulement trois mois, de janvier à mars, la troupe se produira dans pas moins de 15 états américains et des provinces canadiennes : Alberta, Colombie-Britannique, Ontario, Québec, mais aussi Nevada, Arizona, Californie, Texas, Pennsylvanie… Avant d’enchaîner sur d’autres pays : l’Espagne en avril, la Finlande en mai, un tour du Japon en septembre et l’Italie en octobre.

Pas étonnant donc, d’apprendre que les professionnels des ballets Trockadero se consacrent à ce projet artistique à plein temps, cet agenda chargé ne laissant la place à aucune autre activité. Qu’à cela ne tienne, un tel engagement est d’autant plus un gage de qualité et l’assurance de passer un beau moment culturel au théâtre. Retenez les dates, ça se passe à Vancouver les 20 et 21 janvier 2017 !

 

Les ballets Trockadero de Monte Carlo
Au théâtre Queen Elizabeth, 650 rue Hamilton
Entrées à partir de 29 $
Plus d’infos sur www.trockadero.org

Erratum

La Source présente ses excuses à Paul Schratz, directeur des communications de l’archidiocèse de Vancouver, pour l’erreur d’orthographe dans son nom de famille dans l’article « Quand les libertés individuelles s’excluent » (édition du 6 décembre 2016).