Cerisiers en fleurs…  Les poètes ouvrent leur cœur !

Dessin (style japonais) de l’auteure Jacquier Pearce. | Illustration de www.jacquelinepearce.ca

« Matin de printemps/Mon ombre aussi/Déborde de vie ! »

Ces quelques vers du poète japonais Kobayashi Issa (1763–1828) appartiennent au genre du Haïku. Cette forme très concise (17 syllabes en trois vers selon la répartition 5-7-5) permet de restituer les émotions et de parler du temps qui passe, des choses qui émerveillent ou étonnent. Afin de sensibiliser les Vancouvérois à cette forme d’art, la maison historique Joy Kogawa va organiser un atelier sur les rouages de l’écriture de Haïku animé par l’auteure Jacqueline Pearce. Préparez-vous à aiguiser votre plume en prévision de cet événement du 25 février…

La maison historique Joy Kogawa

L’événement, qui sera une bonne introduction à la culture littéraire japonaise, n’aurait pas été possible sans le soutien de la maison Joy Kogawa. Cette maison est l’endroit où l’auteure canadienne Joy Kogawa a vécu jusqu’en 1942, année où elle et sa famille ont été déportés dans un camp d’internement.

Si la demeure est désormais utilisée comme un lieu de résidence artistique et d’organisation d’événements littéraire, elle incarne aussi un triste rappel de ce que des milliers de Canadiens de descendance japonaise ont vécu durant la Seconde Guerre mondiale. Vitrine sur la diversité culturelle du Canada et particulièrement de Vancouver, la maison Joy Kogawa est en quelque sorte le reflet de tous les groupes ethniques qui peuplent la ville et de la lutte pour atteindre l’accueil communautaire tel qu’on le connaît actuellement.

« Un haïku par jour pendant un mois »

« Le haïku est l’une des plus courtes et plus simples formes de poésie et pourtant, le meilleur haïku peut exprimer de la plus éloquente des façons un moment d’émerveillement », confie Jacqueline Pearce, auteure et intervenante dans l’atelier qui aura lieu le 25 février. « L’atelier va explorer certaines techniques et caractéristiques qui donnent cet impact à ces petits poèmes », explique l’écrivain née à Vancouver en 1962.

« Il y a beaucoup d’amateurs de haïku en Colombie-Britannique. Ces personnes viennent de tous horizons et ont tous les âges, mais on observe une majorité de retraités qui s’adonnent à l’exercice. Le format court du haïku y est pour beaucoup : écrire est parfois un processus long et angoissant, alors que ce type de poème ne demande qu’une concentration ponctuelle. » Commencer et finir un haïku en moins d’une journée est un « objectif facilement réalisable », exprime madame Pearce avec un sourire dans la voix.

L’écrivaine nous apprend également que février est le mois du Haïku. En effet, ce dernier étant le mois le plus court de l’année, il est devenu tout naturellement associé aux plus courts des poèmes !

Une forme d’art pour tous

Cette année est particulièrement spéciale pour la pratique et la promotion de cet art au Canada, car la Société canadienne de haïku célébrera son 40e anniversaire en 2017. Sur une autre note, le groupe haïku de Vancouver va rassembler une collection de haïkus exposés au jardin Sun Yat-sen. « Nous avons régulièrement visité le jardin et y avons écrit nos impressions sur ce dernier. » Ces textes sur le thème du jardin lui-même seront donc exposés au jardin une fois édités. « Nous rassemblerons ces textes en anthologie, et nous espérons sortir le livre à la conférence des 40 ans de la Société canadienne de haïku ».

« Dans notre groupe, nous écrivons en anglais. Les personnes dont l’anglais n’est pas la langue première sont les bienvenues également : nous avons observé que les haïkus créés par ces personnes sont originaux et très intéressants. » Jacqueline Pearce ajoute même qu’elle n’aurait jamais pensé faire les associations de mots que propose un membre du groupe originaire des Philippines, mais que le résultat est à chaque fois « réussi »
et « touchant ». Avis aux francophones qui lisent ces lignes, le haïku semble être la solution parfaite pour utiliser l’écriture créative dans une autre langue que la vôtre, tout en vous amusant et en apprenant !

Si vous ne saviez pas ce qu’était un haïku, c’est désormais chose faite. Et si vous êtes touchés par ce que vous lisez, n’hésitez pas à en apprendre un peu plus sur cet art et, pourquoi pas à le pratiquer vous-même.

 

Haiku Secrets: Beyond the Basics of Writing Haiku

25 février de 13 h à 14 h 30

À Historic Joy Kogawa House,
1450 64e Avenue Ouest

Atelier sur don, avec un nombre de places limité, s’inscrire par le biais de l’adresse courriel : info@kogawahouse.com