S’intégrer ou se démarquer ? Telle est la question.

Cherchez-vous à vous intégrer ? C’est la question que se pose le café philosophique organisé par SFU fin juillet. Pour les nouveaux venus, l’intégration culturelle et sociale est à la fois un désir et un besoin. Mais qu’est-ce qui, à Vancouver, nécessite qu’on s’adapte ?

L’intégration sociale est le fait de se conformer aux autres afin d’être accepté. Au quotidien, c’est par exemple dire à notre collègue Steve qu’on aime un film qu’on n’a jamais vu pour être invité à son barbecue et faire partie de sa « bande ». Chaque culture a ses règles sociales et lorsque l’on change de pays, les règles changent. La culture de notre collègue Steve (son film préféré qu’on adore) devient la culture d’un pays entier dont on ne connaît pas grand-chose.

Se démarquer ? Une question de société…

Dans le cas du Canada et de Vancouver, quels sont les obstacles à surmonter pour faciliter son intégration ? Pour les nouveaux venus, la maîtrise de l’anglais et la recherche d’emploi sont les deux priorités. Mais le choc culturel devient obstacle en soi.

Éviter les malentendus

Karen George, mentor social travaillant à l’organisation Mosaic (organisme caritatif venant en aide aux immigrants, nouveaux-arrivants et réfugiés dans la région du Grand Vancouver depuis 40 ans), en témoigne :
« Pour les personnes qui viennent de pays différents, s’adapter à la culture est un aspect qui leur permet de savoir ce qu’elles peuvent faire, ce qu’elles peuvent dire, ce qui est bien, ce qui est mal ». Connaître les règles (légales ou sociales) évite bien des malentendus. Ce qui nous paraît évident, comme le mariage monogame ou l’interdiction de fumer dans les bars, est pourtant propre au pays.

Karen Watts – auteure, consultante/coach, professeure et modératrice du café philosophique organisé par SFU – remarque quant à elle que même la notion d’intégration varie suivant les cultures : « Dans beaucoup de cultures, se démarquer est mal vu, alors que les Américains et les Canadiens aiment bien se démarquer. Mais j’ai eu plusieurs de mes amis chinois qui m’ont dit : ‘Le clou qui dépasse appelle le marteau’ ».

Un regard différent

Lorsqu’il est question d’adaptation, la multi-culturalité est à la fois un défi et sa propre solution. Karen George, par exemple, organise des sorties à Chinatown et invite les nouveaux venus à rencontrer d’autres nationalités.

Karen Watts, venue des États-Unis, a trouvé une solution originale afin de faciliter les rencontres de tous horizons : « J’ai commencé à aller à un groupe qui enseigne l’anglais comme seconde langue – même s’il s’agit de ma langue maternelle. Une de mes autres occupations, c’est l’enseignement, alors j’ai constaté qu’en joignant ce groupe, je pouvais devenir une meilleure écoute pour mes étudiants. »

Ainsi, pour intégrer Vancouver, il faut aller à la rencontre de sa population. Pour Karen George, originaire de Malaisie, chercher à comprendre une autre culture s’apparente à porter des lunettes à verres colorés : cela ne change pas notre individualité, mais au contraire, permet d’avoir un regard nouveau. « Maintenant qu’on est ici, à Vancouver, au Canada, on doit regarder les choses différentes et voir ce qui marche pour nous », conclut-elle.

Café philosophique : Do you try to fit in ? Jeudi 27 juillet, animé par Karen Watts