« Yactac » : un laboratoire artistique à suivre de près !

Sous la conduite du collectif artistique Yactac, l’exposition de sculpture de Jack Jeffrey sera visible dans la deuxième quinzaine de juillet à la Red Gate Arts Society dans le Downtown Eastside à Vancouver. La Source s’est intéressée à ces passionnés qui mettent en mouvement des réseaux entiers pour réaliser leur vision moderne des pratiques artistiques et culturelles.

Yactac : un collectif inspiré

Photo par Jack Jeffrey

Yactac (Young Asian Canadian Twin Artists Collective) est l’un des collectifs artistiques qui fourmillent de talents à Vancouver et qu’il faut garder sous sa loupe quand on apprécie l’art. Yactac est né de la rencontre des artistes pluridisciplinaires Janice et Justine Cheung, et Peggy et Karen Ngan. Comme l’explique Karen Ngan, Yactac n’est pas une galerie d’art, mais plutôt un lieu où les artistes s’entraident et montrent leurs travaux. Travaillant de près avec la Red Gate Arts Society (une société artistique à but non lucratif qui cherche à offrir des studios et lieux de spectacle à prix modéré), son but est de « promouvoir, soutenir et encourager la création artistique tous les jours ». La cofondatrice affirme que son collectif pratique l’art  « comme mode de vie, où l’art et la vie deviennent identiques ».

Dans cette optique, le dialogue reste perpétuellement ouvert, favorisant « la création, la formation, les discussions à propos de l’art contemporain ». Le public n’est pas en reste, Yactac se veut ouvert et participatif, et Karen Ngan insiste sur le fait que la « rétroaction » du public est importante. L’aventure ne fait que commencer et Karen Ngan voit grand pour l’avenir de Yactac : elle souhaite que le collectif serve de « point de départ d’idées novatrices » et de « moyen d’approche pour pénétrer la culture contemporaine avec des interventions spontanées de toutes tailles ».

Sculpture After Sculpture

Peggy et Karen Ngan ont connu Jack Jeffrey à l’époque où il était leur professeur de dessin à l’Emily Carr Institute of Art and Design. Depuis qu’elles ont été diplômées, Peggy et Karen ont souvent eu l’occasion de revoir Jack lors de vernissages. C’estune soirée d’ouverture pour l’un des artistes représentés par Yactac qui a favorisé une nouvelle rencontre. « Cela s’est produit au bon moment au bon endroit », raconte Karen Ngan. À cette époque, Jack Jeffrey avait de nouveaux travaux à exposer et Yactac pouvait organiser l’exposition grâce à ses nouveaux locaux, la collaboration a donc paru évidente pour tous.

« Les sculptures murales de l’exposition font partie d’un ensemble de travaux que j’appelle Sculpture After Sculpture », explique Jack Jeffrey, le prochain artiste à exposer sous l’égide de Yactac. Son travail est pluridisciplinaire. Lorsque le plasticien décrit les matériaux utilisés, la liste est longue : « L’idée de mon travail est de présenter une sculpture avec un ensemble complexe : des associations, de la fabrication de moules, du dessin linéaire, de la peinture, de la sculpture, de la calligraphie… »

« Les visiteurs de l’exposition verront des sculptures murales et aussi indépendantes », décrit Karen Ngan. Jack Jeffrey ajoute : « Les sculptures de Yactac comprennent deux cours d’eau, des œuvres qui sont montées sur le mur ou appuyées contre le mur, avec une forte relation physique avec l’espace donné. Des travaux indépendants partageront l’espace avec le spectateur et en feront donc un endroit plus théâtral et interactif dans la galerie. »

En définitive, l’aspect conceptuel de cette exposition prime également sur les techniques puisque l’artiste confie faire un travail en relation avec le « langage ». Ainsi, « les sculptures libres combinent des aspects de la sculpture historique, en particulier l’abstraction géométrique réductrice de l’avant-garde russe, avec une relation plus personnelle avec le dessin d’encre sous forme de calligraphie chinoise sur papier ». Pour ceux qui sont friands de parfaire leur culture artistique, les références ne s’arrêtent pas là. En effet, ces travaux sont également destinés à faire une référence historique à la « poésie » de l’Arte Povera (mouvement artistique italien initié dans les années 60), le « hasard » du surréalisme (mouvement artistique européen avec un début estimé dans les années 20), la « phénoménologie » du minimalisme (courant américain de l’art contemporain apparu au début des années 60) et « l’activité » du process art (mouvement artistique dans lequel on insiste sur le procédé créatif plus que l’objet final).

Jack Jeffrey : un artiste vancouvérois à suivre

Jeffrey a étudié à l’Institut de technologie de la Colombie-Britannique, à l’École des beaux-arts de Banff et à l’Université de la Colombie-Britannique avant de poursuivre une pratique artistique à plein temps. En 1988, il a été nommé Professeur agrégé en arts visuels à l’Université Emily Carr d’Art and Design à Vancouver où il a enseigné jusqu’en 2009.

Jack Jeffrey vit toujours à Vancouver où il travaille dans diverses disciplines, y compris la sculpture, l’installation, la vidéo, l’écriture et la musique. Son travail montre souvent un traitement ludique, subtil et critique des objets et des espaces du quotidien. Jeffrey a beaucoup exposé ses œuvres et a participé à de nombreuses résidences internationales, parmi elles la Cité internationale des Arts, Paris (France), International Artist Studio à Poznan (Pologne), Triangle France à Marseille, Temple Bar Gallery et Studios à Dublin (Irlande), Artspace à Sydney (Australie), et l’Himalaya Art Museum à Shanghai (Chine).

Pour l’anecdote, Jack Jeffrey a appris la calligraphie chinoise en autodidacte (il voyage très souvent en Chine et continue d’y parfaire sa technique) et joue parfois de la musique sur scène. Un artiste complet dont les travaux sont à voir de toute urgence !

Pour en savoir plus,
rendez-vous sur www.yactac.com et www.redgate.at.org

Pour information, Yactac accepte des soumissions artistiques et des propositions de spectacles, chaque candidature est étudiée avec minutie.

Jack Jeffrey: Recent Sculpture
at Red Gate Arts Society

855 rue Hastings Est

Vernissage le jeudi 13 juillet
de 19 h à 22 h.

Exposition visible les 15, 16,
22 et 23 juillet de 12 h à 16 h