« Les gens de cultures différentes sont ouverts à participer à la culture des autres à Vancouver ».

Photo par Joming, Flickr

Je suis originaire de la Malaisie – un pays qui se targue aussi d’être multiculturel – mais j’ai passé la plus grande partie de mon enfance à l’étranger. J’ai toujours pensé que mon contact avec les différents pays et leurs cultures m’avait donné une solide compréhension du multiculturalisme.

J’ai une éducation internationale et j’ai vécu presque toute mon enfance dans des enclaves diplomatiques de divers pays. J’étais presque toujours établie dans des quartiers occupés par des diplomates et des expatriés, donc sans immersion dans des cultures différentes de la mienne. C’est pourquoi mon expérience de la vie à Vancouver, comme étrangère sans le réconfort d’être entourée de mes compatriotes, a été spécialement révélatrice car elle m’a forcée à réévaluer mon idée du multiculturalisme.

Depuis mon arrivée à Vancouver pour mes études de premier cycle, j’en suis arrivée à constater que « multiculturalisme » devrait être plus qu’un mot à la mode pour « ce qui rend Vancouver sensationnelle ». Parmi tous les lieux où j’ai vécu, Vancouver me saute certainement aux yeux comme l’endroit le plus divers et multiculturel. La ville arbore fièrement une démographie très diverse – un monde cosmopolite fait de personnes dont les racines proviennent de tous les coins du globe.

Cependant, je crois que ce qui rend Vancouver multiculturelle devrait résider dans plus que de simples statistiques. Le multiculturalisme a affecté la scène sociale et économique de la ville, spécialement par les commerces et les communautés prospères des différentes cultures, et cela devrait faire l’orgueil des Vancouvérois.

Par exemple, le quartier de Kitsilano a récemment célébré le Jour grec par un festival de rue offrant le meilleur de la culture grecque. Kitsilano est aussi parsemé de plusieurs restaurants, épiceries et petits commerces authentiquement grecs. Ailleurs, lors d’une promenade le long de la rue Main, dans Vancouver Est, les piétons découvriront des restaurants philippins, des bureaux d’envoi de fonds aux Philippines, et divers centres sociaux pour la communauté philippine.

On peut vivre les mêmes moments avec les communautés coréenne et italienne dans le West End et sur Commercial Drive respectivement. Et aussi je me garde d’oublier les communautés des Premières Nations et des autochtones de ce pays quand j’admire leurs œuvres artistiques, au parc Stanley par exemple, et un peu partout en ville.

Ce qui est le plus gratifiant, c’est de voir une clientèle diverse qui fréquente ces établissements. Les gens de cultures différentes sont ouverts à participer à la culture des autres.

Cependant, l’histoire de Vancouver comme centre multiculturel n’est pas sans tache. De vifs débats municipaux ont eu lieu récemment après qu’une vague de nouveaux arrivants a été critiquée pour ne pas s’intégrer complètement à la société locale. Ce défaut d’intégration, selon les critiques, a endommagé l’identité et l’espace urbain de Vancouver, tout en affectant négativement certains aspects de son économie, tels que le prix des loyers et les chances d’emploi. L’absence d’intégration de plusieurs groupes d’immigrants a provoqué des discussions au sujet de l’identité de Vancouver comme centre multiculturel et du degré de tolérance et d’acceptation de ses habitants.

En outre, le bien-être des peuples des Premières Nations est devenu une préoccupation publique, et c’est décourageant de voir une culture incapable de prospérer comme les autres.

Malgré ses imperfections, je crois que Vancouver a un grand potentiel pour devenir un centre multiculturel de calibre mondial. Mon expérience d’écrire pour La Source n’a que renforcé cette conviction, alors que je rencontrais des propriétaires de commerces, des directeurs d’associations à but non-lucratif et des officiels du gouvernement qui sont décidés à faire de Vancouver une ville plus multiculturelle. Ils sont très enthousiastes de partager leur culture avec la communauté locale, soit par des événements publics, soit par la participation dans le domaine des affaires.

J’espère que Vancouver et ses habitants continueront à accueillir des gens de différentes cultures et à appuyer leurs ambitions. De même, je souhaite que chaque personne, qu’importe sa culture, continue à contribuer au maximum à cette ville, et lui rende ce qu’elle en a reçu en abondance.