La tradition chinoise en lumière

Bin Zhu, directeur de l’édition 2017 du Chinese Lantern Festival.

La fête des lanternes est l’une des cinq fêtes traditionnelles les plus importantes en Chine. Elle tombe toujours le quinzième jour du premier mois du calendrier lunaire. Puisant ses origines dans de nombreuses croyances et légendes séculaires, la célébration sera à l’honneur au Pacific National Exhibition de Vancouver du 15 décembre au 21 janvier. Le festival des lanternes est aujourd’hui un événement international qui fait briller la culture chinoise dans le monde entier.

Les lanternes chinoises sont une des plus belles richesses culturelles de la Chine, qu’elles soient suspendues, flottantes ou volantes. Elles constituent un symbole fort de la Chine utilisé dans la plupart des festivités, comme le nouvel an chinois.

Les lanternes sont devenues un symbole de fierté nationale en Chine et sont utilisées pour décorer des maisons et des lieux publics. Mais elles renvoient aussi à un savoir-faire traditionnel qui s’exporte, notamment lors du célèbre festival des lanternes de Vancouver.

Des origines mythiques…

Beaucoup de légendes et de croyances entourent cette fête où la religion tient une place importante. Elle remonte à la dynastie des Han de l’Ouest (206-220 av. J.-C.) où lanternes et lampions étaient allumés le quinzième jour du premier mois du calendrier luni-solaire chinois. On priait alors Taiyi, dieu du ciel, pour que les récoltes soient bonnes.

Une autre légende raconte qu’un dieu voulait punir l’humanité en brûlant la Terre. Un vieil homme rusé aurait eu l’idée ingénieuse, trois jours avant le châtiment promis, de demander à chaque famille de faire des feux de joie, de brûler des torches, d’allumer des lanternes et des feux d’artifice. Lorsque le dieu observa le monde embrasé, il crut ainsi que la terre était déjà en proie aux flammes et, dupé, il laissa les hommes en paix.

…à un festival mondial

C’est à partir de la première moitié du 15e siècle que la fête des lanternes a pris de l’importance. La cérémonie s’est étendue à toute la Chine et la fête dure désormais plus de dix jours.

C’est la ville de Zigong, préfecture de la province du Sichuan, qui est à l’origine de la création du festival des lanternes, ensuite adopté par les villes de Pékin, Hong Kong et Shanghai. La ville regorge des meilleurs artisans de lanternes dont les compétences et traditions sont transmises de génération en génération.

Cette manifestation est une aubaine pour le tourisme local et génère d’importants revenus pour le gouvernement. Chaque année, plus de trois millions de visiteurs se rendent à Zigong pour y admirer les festivités.

De nos jours, le festival des lanternes s’exporte dans le monde entier et chaque grande ville chinoise a ses propres festivités. Les lanternes racontent les histoires des sages et de personnages de la littérature classique mais aussi de personnages de célèbres manga et dessins animés.

Les lanternes brilleront au PNE

C’est au détour des 14 hectares du parc d’Hastings que les lumières des lanternes brilleront cet hiver à Vancouver du 15 décembre au 21 janvier. Conçus uniquement de soie tendue pour résister aux intempéries vancouvéroises, trente-cinq tableaux lumineux ont été fabriqués et importés directement de Zigong.

« C’est un très grand honneur pour nous d’avoir été sélectionnés par cette organisation culturelle pour la mise en place de cet événement. C’est une belle occasion pour toutes les cultures et ethnicités de notre région de découvrir ce très grand spectacle », commente Mike McDaniel, président du Pacific National Exhibition (PNE).

Bin Zhu est le directeur de cette édition. Originaire de Zigong, il a dirigé de nombreux festivals à travers l’Europe et les États-Unis. « Je suis venu plusieurs fois sur Vancouver, j’ai beaucoup aimé l’ambiance de la ville. J’ai été séduit par le jardin du PNE, c’est un des endroits les plus populaires de Vancouver. C’était donc pour moi le lieu idéal pour un tel événement », explique-t-il. Pour le directeur, le festival des lanternes constitue « une occasion unique pour la Chine d’exposer sa culture et ses traditions au monde entier ».

Deux pièces majeures sont à retrouver dans les allées du festival : une imposante carpe Koi et une pagode bouddha de 18 mètres, composée de 10 000 porcelaines chinoises, une pièce unique qui a nécessité plus de quinze jours d’assemblage sur place.

Les différentes lanternes exposées symboliseront des sages chinois, des personnages de contes, comme les dragons et les bêtes hybrides Kylin, ou font écho à l’architecture Huabiao, une célèbre structure de la cité interdite à Beijing. Des conteurs seront aussi présents parmi les lanternes pour dévoiler leurs secrets et leurs histoires.

Bin Zhu rappelle que la fête des lanternes est avant tout un événement convivial. On se retrouve pour déguster des yuanxiao, nommées aussi tangyuan, ces petites boulettes de farine de riz gluant ou de farine de blé, fourrées à l’intérieur de sucre, noix, sésame, pétales de rose, zestes de mandarine sucrée, pâte de haricots rouges, dattes, ou fruits secs. Après le dîner, les enfants sortent dans les rues pour deviner les énigmes inscrites sur les lanternes ou pour allumer des pétards censés faire fuir les mauvais esprits.

En plus de l’exposition, le festival proposera deux spectacles nocturnes de performances et de danse folklorique à l’amphithéâtre. Le Chinese Lantern Festival ouvrira le 15 décembre, du vendredi au samedi de 17h à 23h et de dimanche à jeudi de 17h à 22h. Pour plus d’information sur le festival :
www.vancouverlanternfestival.com