Le PuSh Festival : L’art dans tous ses états

C’est une sombre fête que célèbrent les neufs danseurs de Some Hope for The Bastards. | Photo par Stéphane Najman

Le PuSh Festival est l’événement artistique signature de Vancouver, à son image : international, impertinent de créativité et multi disciplinaire. Le festival revient pour sa 14e édition du 16 janvier au 4 février, avec au programme onze artistes et groupes en scène pour une série de performances allant du théâtre à la musique, de la danse à des créations multimédia et films.

En quelques années, le PuSh Festival est devenu une référence dans le paysage culturel vancouverois. Près de 150 performances sont programmées cette année, dont vingt grandes représentations. En tant que festival des arts vivants, le PuSh ouvre également le dialogue lors de rencontres et débats publics, de conférences et de séances de réflexions professionnelles.

Un festival international

Le PuSh Festival a été cofondé en 2003 par Katrina Dunn et Norman Armour. À ce moment-là, il existait déjà de grands festivals de performances artistiques à Calgary, à Montréal et à Los Angeles, mais aucun à Vancouver.

C’était la volonté de ces deux passionnés des arts que de montrer des productions internationales à Vancouver. Depuis 2013, Joyce Rosario est la directrice de la programmation : « Nous voyageons à travers les festivals du monde entier pour chercher des performances qui, selon nous, montrent quelque chose de différent. L’année dernière, j’ai beaucoup voyagé à Chicago, au Japon, en Corée et à Los Angeles », raconte-t-elle.

Cette édition 2018 réunit d’ailleurs des compagnies internationales venues d’Australie, de Belgique, d’Irlande, d’Italie, du Mexique, de Taïwan, et des États-Unis, aux côtés de productions locales. Le festival mélange ainsi les horizons, les genres et les disciplines, créant une alchimie singulière.

L’art sous toutes ses formes

Le festival est une fourmilière d’idées. Il célèbre toutes les facettes de l’art et va au-devant des polémiques. L’objectif est d’inciter le public à s’ouvrir à de nouvelles cultures artistiques.

L’une des expériences que recommande Joyce Rosario est le Blind Cinéma, de l’artiste de théâtre Britt Hatzius. Les membres du public sont installés dans un théâtre, une rangée d’enfants assis derrière eux. Le film n’a pas de dialogue et les membres du public ont les yeux bandés. Ce sont aux enfants de décrire le film. Voilà une expérience inédite de narration qui renverse la dynamique de pouvoir traditionnelle entre les adultes et les enfants.

À ne pas rater également : Some Hope for the Bastards, la dernière création de danse contemporaine du Québécois Frédérick Gravel, qui ouvrira cette édition du PuSh Festival. « C’est un honneur et un défi pour moi que de me produire dans une salle si ambitieuse », confie l’artiste. « Cette création est très musicale, l’histoire est introspective, pas très joyeuse mais la musique, elle, est festive, tonitruante, et appelle à être contemplée », précise le passionné.

Accueillir l’art de demain

L’avant-garde est au cœur du PuSh. Le festival participe pleinement au développement culturel et communautaire, avec par exemple ses PuSh Assemblies, véritable lieu de rencontre pour les esprits créatifs et incubateur de nouvelles œuvres. « Nous organisons à la fois des dialogues pour le grand public et des sessions de discussions et réflexions pour les professionnels de l’industrie de l’art », explique Joyce Rosario. Ici, l’objectif est de créer un espace d’expression, de confiance pour les éxécutants, les aider à se renouveler, stimuler l’industrie de l’art et forger des relations productives dans le monde entier.

Les PuSh Youth Assemblies, créées pour et par les jeunes de 16 à 24 ans, regroupent chaque année plus de 70 jeunes issus de tous horizons professionnels. Natalie Tin Yin Gan en est la coordinatrice : « Il est rare de trouver des espaces de dialogues autour de l’art. Avec les Youth Assemblies nous souhaitons donner aux jeunes la confiance et les ressources nécessaires pour soutenir leur travail ».

Le PuSh Festival est résolument éclectique. « C’est un festival pour les curieux », résume Frédérick Gravel. Pas besoin d’être un spectateur averti donc, « il suffit d’être audacieux ».

 

Du 16 janvier au 4 février, plus d’information sur la programmation :
www.pushfestival.ca

Billets à partir de 12$