Into the Arctic : Une expédition au cœur de la nature canadienne

Photo par Jeff Topham

Du 26 janvier au 25 mars, le Musée Maritime de Vancouver, en partenariat avec les Théâtres municipaux de la ville, accueillera la première de l’exposition Into the Arctic. Cette collection de plus de cinquante toiles et quatre films réalisée par l’artiste et réalisateur Cory Trépanier dans le Grand Nord canadien représente bien plus qu’une œuvre artistique : elle raconte une expérience hors du commun.

Le but de Cory Trépanier était avant tout de peindre les terres les plus sauvages du nord du Canada. Si leur beauté a enrichi les toiles du peintre, le voyage en lui-même restera pour lui une formidable expérience, loin du confort et de la civilisation.

Une aventure humaine

Pour le peintre, il était important de se confronter directement, personnellement à ces paysages avant de les représenter sur une toile. Il a ainsi pu mener à bien ce projet au cours de ses quatre expéditions, d’une durée variant de quatre à neuf semaines chacune. Comme il le souligne, cela a supposé « une grande dose d’humilité et de respect » de sa part.

En-dehors de la représentation pure et simple de paysages, Cory Trépanier entend transmettre du mieux possible l’émerveillement qu’il a ressenti, isolé au milieu de cette nature polaire. « En tant qu’artiste, ma plus belle récompense serait de réussir cette transmission, de réussir à me relier aux autres à travers ces émotions », confie-t-il.

Des paysages à couper le souffle

Sur ses toiles, Cory Trépanier montre la nature à l’état brut, d’une beauté saisissante. Dans ces terres encore très peu explorées, armé de son chevalet et de ses pinceaux, il immerge les visiteurs en plein Arctique. Les paysages sont variés : de la banquise gelée à la cascade d’eau au milieu d’une nature verdoyante, Cory Trépanier montre que l’Arctique a de multiples visages.

Ainsi sa peinture, précise et délicatement travaillée, permet de découvrir des paysages majestueux, et parfois insoupçonnés. David J. Wagner, le producteur de l’exposition, remarque à travers cette collection que la région n’est pas uniquement composée d’icebergs, mais qu’il y a aussi de nombreuses couleurs autres que celle de la neige : « L’Arctique est riche d’innombrables manières », résume-t-il.

Cory Trépanier peignant Wilberforce Falls. | Photo par Max A.

Une région en danger

Duncan MacLeod, le curateur du musée, considère que cette exposition est unique en ce qu’elle « montre la beauté de cette partie du monde fragile et parmi les plus reculées ». La collection de Cory Trépanier est d’autant plus importante que ces paysages époustouflants risquent de disparaître très bientôt, « à cause de la montée du niveau de la mer et de la fonte des glaces », précise le curateur.

Si l’Arctique offre des panoramas stupéfiants, elle n’en demeure pas moins une région en danger, au cœur des préoccupations économiques et géostratégiques. Il s’agit d’une « région changeante », comme en témoignent les Inuits avec lesquels Cory Trépanier a voyagé.

David J. Wagner définit cette région en trois mots : « Changeante, à cause du réchauffement climatique ; vulnérable, par rapport à l’exploitation économique ; effrayante, à cause des enjeux liés au développement durable ». Il souligne qu’il existe également des difficultés moins connues, notamment concernant le manque de logements, le taux de suicide élevé et le difficile accès aux soins.

Des progrès sont attendus dans cette zone reculée, mais certains sont d’ores et déjà en cours de réalisation : Cory Trépanier se réjouit par exemple de l’accord récemment passé interdisant la pêche commerciale dans les eaux polaires. « C’est exceptionnel de voir des nations s’unir pour adopter ces mesures protectrices », exprime-t-il, enthousiaste.

À travers son œuvre, l’artiste s’engage : « J’espère que mon travail pourra déclencher une prise de conscience et des discussions sur l’Arctique canadien. J’espère aussi qu’il aidera à faire aimer ces paysages changeants et à se préoccuper plus de leur avenir ».

Reste à voir si cette exposition parviendra, comme le souhaite son créateur, à faire évoluer les mentalités concernant la région.

L’exposition Into the Arctic sera présentée au Maritime Museum du 26 janvier au 25 mars.

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