Y La Bamba: Exploration d’une double culture musicale

Luz Elena Mendoza, chanteuse et leader du groupe Y La Bamba.

Le 19 avril, le groupe américano-mexicain Y La Bamba posera ses valises au WISE Hall à Vancouver pour un spectacle exceptionnel produit par le Rickshaw Theatre, le WISE Hall & Lounge et The Invisible Orange. Plus qu’un concert, ces artistes invitent à un voyage musical mêlant deux cultures pour un résultat original et inattendu.

Y La Bamba n’est pas un groupe comme les autres. Impossible de les faire rentrer dans une case. Leur musique, enivrante, se mêle à la voix envoûtante et chargée d’émotion de leur leader et compositeur, Luz Elena Mendoza. L’univers musical du groupe est tout simplement unique : un mélange de musiques mexicaines, notamment mariachi, nueva canción et norteño, de folk-rock américain et de pop indé rêveuse.

La naissance d’un groupe peu ordinaire

Y La Bamba reflète la personnalité et les influences musicales de Luz Elena Mendoza. Née à San Francisco, de parents tous deux mexicains, elle grandit dans le sud de l’Oregon. Au cours de vacances d’été avec ses cousins à San Joaquin, en Californie, elle découvre la musique et s’imprègne des mélodies et des contes traditionnels de ses ancêtres. « La musique fait partie de ma culture et de mon éducation, j’ai ça dans le sang », souligne-t-elle.

L’artiste commence alors à chanter et à écrire des chansons en anglais et en espagnol. « J’achetais des cassettes deux titres avec la version vocale et instrumentale, j’écrivais ensuite mes propres chansons sur la version instrumentale », raconte-t-elle. Après un voyage inspirant en Inde, elle forme Y La Bamba en 2008. Le groupe évolue d’album en album et grandit en même temps que Luz Elena Mendoza.

Les autres membres du groupe, Grace Bugbee, John Niekrasz, Margaret Gibson et Ryan Oxford, adhèrent complètement aux envies artistiques de la meneuse de groupe : « Ils me font confiance. Il y a un véritable partage, mais aussi de la compassion et de l’amour entre nous »,
confie la chanteuse.

Une double culture fascinante

Avec Luz Elena Mendoza, le groupe s’ouvre à une autre culture : « Au-delà des paroles et du langage, nous travaillons sur l’émotion que la musique procure », explique-t-elle. Un lien se crée ainsi au sein du groupe mais également avec le public : « C’est fou comme une musique peut vous captiver et vous faire oublier tout le reste. C’est exactement ce qui se passe en écoutant Y La Bamba », témoigne Jasmine Liddell, responsable générale du WISE Club à Vancouver.

La singularité culturelle de Luz Elena Mendoza est devenue une force. Elle a compris qu’elle pouvait apprivoiser son héritage culturel. « J’ai finalement accepté d’avoir deux identités, mexicaine et américaine. Elles font partie de moi, je n’ai plus peur d’être incomprise ou invisible aujourd’hui et cela se ressent dans mes compositions ». Dans l’album Ojos del sol, mais aussi dans Mujeres, qui sort en octobre prochain, Y La Bamba parle de croissance personnelle, de métamorphose et de persévérance, « des musiques honnêtes et vulnérables qui permettent de pouvoir m’exprimer en anglais et en espagnol et surtout de faire ce qui me correspond vraiment »,
reconnaît l’artiste.

Une escale attendue au WISE Hall

Du Mexique au Canada, Y La Bamba a su conquérir un public ouvert, touché par la sensibilité de Luz Elena Mendoza et par les harmonies du groupe. Jasmine Liddell, directrice du WISE Club, a accepté de promouvoir le concert à Vancouver avec Mo Tarmohamed du Rickshaw Theatre et The Invisible Orange : « Je n’ai pas hésité une seconde. J’adore leur musique, elle me fait voyager comme par magie », rapporte l’amateure.

Et pour cause, l’univers du groupe Y La Bamba correspond parfaitement à l’état d’esprit du club. Le WISE Club est une organisation à but non-lucratif qui favorise les échanges culturels, artistiques et sociaux depuis 1958. Le WISE Hall, récemment rénové, dégage une atmosphère de salle de spectacle de la côte ouest : « C’est un lieu convivial pour vivre des expériences uniques », résume Jasmine Liddell.