« Vancouver est mon chez-moi pour l’instant… »

Photo par Seolae Yang

Vous ne vivez qu’une seule fois est un concept véridique et, à bien des égards, a contribué à inspirer mon mari (Coréen) et moi à déménager au Canada. Ma terre natale – le Royaume-Uni – est un gâchis alors que le monde entier semble être amusé par la chute de la nation autrefois dominante. En tant que couple homosexuel, nous savons que la Corée du Sud continue d’échouer pour tout ce qui touche les enjeux des Droits de la personne, même sous un président avec une formation solide en droits humains.

J’avoue que ma motivation d’immigrer au Canada n’était pas forte. J’avais visité le Canada plusieurs fois auparavant et je n’avais pas l’intention d’y retourner – prendre un examen en anglais comme langue seconde n’était pas sur ma liste de choses à faire!

Notre vol de l’aéroport d’Incheon à Séoul vers un petit aéroport qui n’a pas beaucoup d’éclat a confirmé dans mon esprit que peut-être Vancouver n’était pas destinée à être notre domicile.

Néanmoins, nous avons traversé l’aéroport – d’un style vieillot, nous semblait-il – pour faire face aux agents d’immigration qui nous ont accueillis au Canada en tant que nouveaux résidants, qui étaient eux-mêmes issus de familles immigrantes et tous très amicaux.

Nous avons ensuite passé une semaine à explorer la ville et à trouver nos marques, notamment en obtenant nos numéros d’assurance sociale (NAS), en ouvrant nos comptes bancaires ainsi que de nouveaux forfaits téléphoniques.

L’ouverture de comptes bancaires a été une leçon en soi. Chaque banque a offert des avantages attrayants pour les nouveaux comptes d’immigrants mais le service trop amical était inconfortable pour un Britannique qui n’est pas habitué à ce ton trop bavard. Comparé à la Corée, où j’ai vécu et où les affaires sont conclues rapidement avec peu de bavardage, ce genre de service était un peu agaçant, mais c’est la façon canadienne !

Trouver un forfait téléphonique a été une expérience incroyablement similaire à celle d’ouvrir un compte bancaire. Une leçon pour les nouveaux arrivants au Canada: faire une vérification de crédit avant de présenter une demande à l’un ou l’autre – vos choix influent sur votre marge de crédit.

J’ai découvert que trouver un emploi était des plus difficiles au Canada. Il y a des emplois, mais les salaires en Corée sont bien meilleurs. J’ai eu plusieurs emplois en cinq mois: travail dans un bureau canadien, ce qui me rappelait travailler en Angleterre, travail dans un centre d’appels, et par la suite dans un café commercial, ce qui m’a ouvert les yeux sur le service à la clientèle plus personnel des magasins indépendants.

Aujourd’hui, je me retrouve avec un emploi semblable à celui que j’avais en Corée mais je considère de nouvelles options et idées. Vancouver ne me semble toujours pas être à garder sur ma liste des endroits où je pourrais m’établir définitivement, mais on ne sait jamais – les choses peuvent toujours changer (après tout, le mariage n’était pas sur ma liste non plus).

Vancouver est mon chez-moi pour l’instant – et peut-être y resterons-nous à long terme, peut-être pas. La ville m’est de plus en plus familière, la nature est attrayante, mais cette ville en est clairement une en état de « construction ». Je suis tombé amoureux de la nature, et pour un gars de la ville qui aime le style de vie « bally- bally » (coréen pour « rapide, rapide ») c’est tout un exploit. Vancouver offre des joyaux en or avec ses montagnes, ses vues sur l’eau et la plage, et ses cafés.

Il y a quelque temps, un poste de télévision local m’interviewait au sujet de l’itinérance et, en même temps qu’on m’interrogeait, je me suis rendu compte que mon nouveau domicile souffre de nombreux problèmes sociaux. C’est une ville qui a vraiment besoin d’une meilleure gestion.

De plus, ayant épousé un Coréen, j’ai constaté qu’il y avait un problème qui se pose face à l’ethnicité des gens. Maintenant, plus que jamais, j’aimerais pouvoir ne parler couramment que le coréen et pouvoir faire la sourde oreille à l’anglais et aux commentaires faits sur les Chinois, les Coréens et les « étrangers ».

Je vois dans cette ville un lieu à la fois divisé et uni, qui a besoin d’une meilleure gestion: nous devons nous préoccuper de l’avenir pour ne pas nous réveiller avec une mauvaise surprise demain.

Le Canada peut vraiment faire preuve d’excellence en matière de diversité, mais il a besoin d’être plus à l’écoute, autant des immigrants que des locaux. Les gens ici sont plus flexibles que dans la plupart des pays, alors ils se doivent de faire briller cette diversité !

Traduction par Barry Brisebois