« Qué calor señor »

Depuis la dernière parution du journal, le 10 juillet dernier, bien d’eau a coulé sous les ponts qui ne s’effondrent pas. La vie passe, le temps passe, il en est ainsi depuis toujours. Mais il existe des périodes où le débit de l’eau, claire ou trouble, semble s’accentuer plus que d’ordinaire. Nous venons de passer par là. En l’espace de quelques semaines les évènements qui ont marqué l’actualité durant notre absence se sont précipités.

Bref rappel : tuerie dans le quartier grec de Toronto. Puis ce fut au tour de Fredericton (Nouveau-Brunswick) d’être frappé par une nouvelle tragédie. En Italie un pont s’écroule, faisant de nombreuses victimes. Sur un autre plan, l’élection d’un nouveau président au Zimbabwe n’est pas passée inaperçue, tout comme la tentative d’assassinat au drone sur la personne de Nicolas Maduro le président du Venezuela. Triste moment : la disparition récente d’Aretha Franklin, la reine de la soul.

Une équipe aux premières loges pour lutter contre les feux de forêts. | Photo par B.C. Ministry of Transportation

Nous avons aussi eu droit à des feux de forêts ravageurs, catastrophiques, coûteux et irrespirables. À cela il faut ajouter les vagues de chaleur qui se sont abattues sans pitié sur nous et un peu partout pour imposer un inconfort dont j’aurais pu facilement me passer. L’été jusqu’à présent, sans faire de mauvais jeu de mots, a été chaud. Les négationnistes du changement climatique me donnent froid dans le dos. Qu’ils aillent en enfer, les vilains, si ça leur chante.

En politique nous avons vécu une période non moins caniculaire. Au centre de cette actualité estivale, rien d’étonnant, nous retrouvons Donald Trump, ma bête blanche, et sa clique de malotrus dont Vladimir Poutine son maître-chanteur et Rudy Giuliani son diable d’avocat. Le mensonge, la calomnie, l’imposture et la fourberie font bon ménage au royaume de la suffisance. Une marque de commerce qui malheureusement a pris pied fermement dans nos vies quotidiennes et sert de fond de commerce à toute une nouvelle génération de leaders fascisants.

L’épisode d’Helsinki restera à tout jamais gravé dans les mémoires de celles et de ceux demeurés incrédules doutant plus que jamais de l’honnêteté et des facultés mentales du président des États-Unis. Trump a servi de tapis à Poutine, qui s’est fait un plaisir de le piétiner publiquement. Humiliant, honteux, trumpignant.

Par ailleurs en guise de diplomatie, vous avez sans doute constaté le refroidissement des relations entre le Canada et l’Arabie Saoudite. Ça chauffe entre les deux pays. Le pouvoir saoudien n’a pas apprécié les critiques formulées par Ottawa quant à la répression et l’internement de personnes opposées au régime. Riyad veut bien accorder aux femmes leur permis de conduire mais n’hésite pas à les emprisonner pour mauvaise conduite. Chassez le Moyen Âge, il revient au galop.

Ne pas oublier, dans ce récapitulatif, la victoire de l’équipe de France au championnat du monde de football. Victoire des bleus durement acquise où la chance et l’arbitrage douteux ont eu voix au chapitre. Alors que la canicule les frappait au pays, les joueurs français sur le terrain ont eu chaud. Les Belges, quoiqu’on en dise, étaient les plus forts mais, bon, inutile de remuer le ballon dans le fair-play. Le Manneken-Pis de la fontaine de Bruxelles continue de poursuivre ses besoins pour le plus grand plaisir des touristes venus admirer sa bébête. Il n’a que faire du triste résultat obtenu en Russie.

Parmi les autres faits divers marquants du début de l’été on ne peut ignorer ce grand moment de jubilation : après nous avoir tous tenus en haleine pendant deux semaines, douze enfants thaïlandais et leur entraîneur coincés dans une grotte inondée sont évacués sains et saufs suite à une opération de secours périlleuse. Tout est bien qui finit bien pourrait-on penser si, on a tendance à l’oublier, nous ne tenons pas compte qu’un des sauveteurs qui n’avait pas froid aux yeux, a perdu la vie au cours de cette difficile opération de sauvetage.

À noter, par ailleurs, un instant historique à Wall Street : Apple est devenu la première entreprise privée à dépasser le cap des 1.000 milliards de dollars en bourse. Malheureusement je ne possède pas d’actions dans cette entreprise. C’est bien fait pour ma pomme.

D’autre part, les fidèles et les touristes présents au mur des lamentations de Jérusalem l’ont échappé belle. Un gros pan de pierre s’est échappé du mur de cet ancien temple, si longtemps contemplé, pour atterrir au sol sans faire de victime. Les pèlerins ont eu chaud. Je trouve quand même cette histoire lamentable.

Et pour couronner le tout, l’ancien directeur de campagne ainsi que l’ex avocat de Trump la tourmente (eh oui !, lui encore) viennent de mettre le président américain dans la mouise. Honni soit qui mal y nuise.