« Joe : A Solo Show » : Le récit d’une vie en mouvements

Gioconda Barbuto. | Photo par Michael Slobodian

Pour la première fois de sa carrière, le très renommé danseur vancouvérois Joe Laughlin va se produire seul sur scène pendant plus d’une heure. Du 18 au 20 octobre au Scotiabank Dance Centre, Joe : A Solo Show offrira trois morceaux, chacun confectionné par les soins d’un chorégraphe talentueux trié sur le volet. Pour la partie Long Story Short, c’est la francophone Gioconda Barbuto qui a apporté sa touche en concevant une exploration intime, animée et poignante.

Trois solos créés par trois chorégraphes pour un spectacle triplement saisissant. Voilà la promesse de Joe : A Solo Show. Joe Laughlin et Gioconda Barbuto, chorégraphe de la partie Long Story Short du spectacle, sont de grands amis depuis les années 1990, depuis qu’ils ont gagné ensemble le prestigieux Clifford E. Lee Award for Choregraphy au Banff Ballet Festival en 1996. « Depuis, nous avons une admiration mutuelle l’un pour l’autre », commente-t-elle.

Gioconda est une danseuse et chorégraphe chevronnée. Elle a œuvré pendant 16 ans en tant que soliste au sein des Grands Ballets Canadiens, une compagnie illustre basée à Montréal, avant de faire partie de la non moins célèbre Nederlands Dans Theater III pendant 8 ans aux Pays-Bas. En Colombie-Britannique, elle a notamment travaillé avec Arts Umbrella Dance Company et Ballet BC à de nombreuses reprises.

Danser, toujours danser

L’âge n’est pas un frein à la danse pour Gioconda. Depuis qu’elle a vu son ami Joe Laughlin remonter sur scène après 10 ans d’absence dans un spectacle intitulé 4OUR auquel elle a pris part en 2016, elle est dynamisée. « Ça m’a inspirée. Je suis tellement contente qu’il veuille danser de nouveau à plus de 50 ans. Nous sommes tous les deux des danseurs âgés mais nous resterons des danseurs jusqu’à la fin de notre vie. Un danseur danse toujours », songe-t-elle.

Pour la chorégraphe, la danse est avant tout une histoire de partage. Un sentiment renforcé lorsque le danseur a du vécu à offrir : « En dansant, Joe partage un morceau de sa vie, longue et riche. Il y a quelque chose de très sincère et de profond », relève-t-elle. En outre, elle a pu s’appuyer sur sa grande expérience, lui qui est reconnu pour son excellence et son travail avec les meilleurs : le National Arts Centre, le Banff Centre, le Canada Dance Festival, le Royal Winnipeg Ballet

Se livrer sur scène

Long Story Short est le produit d’une relation intime entre deux amis. Enthousiasmée par les histoires que Joe a toujours à raconter, Gioconda a eu l’idée de sélectionner des photos lourdes de sens pour le danseur et de confectionner le solo à partir de ses gestes expressifs et animés lorsqu’il se confie. Le langage du corps est ici central : « Il y a toujours tellement de gestes dans les histoires de Joe. Je voulais prendre ces gestes et jouer avec. C’est quelque chose de très sincère », détaille l’artiste. Après des séances d’exploration et des répétitions ponctuées par le jeu et les histoires, « le costume final lui sied à merveille », certifie Gioconda.

La touche Gioconda

En faisant appel aux services de la Canado-Italienne, Joe Laughlin a fait le choix d’une relation de confiance. Car l’approche de Gioconda Barbuto est surtout collaborative : « Je veux partager mes expériences, pas juste donner des pas », rapporte-t-elle. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ses ateliers de mouvements sont en vogue auprès des danseurs, acteurs, artistes de cirque et vocalistes.

Gioconda Barbuto est née à Toronto de parents italiens et vit à Montréal. Elle parle anglais, italien et français. Une diversité qui apporte un certain plus dans son travail. « Mon sang italien apporte de la chaleur et le côté mamma », rit-elle. Avant d’ajouter plus sérieusement : « Je suis ouverte d’esprit et je veux écouter tout le monde, les histoires de chacun. On a tous quelque chose à offrir ». Et ce n’est pas Joe Laughlin qui la contredira.

Joe : A Solo Show du 18 au 20 octobre au Scotiabank Dance Centre

www.giocondabarbuto.com

www.joeink.ca