Francophonie qui es-tu, que deviens-tu ?

Photos par Armineaghayan

Du 1er au 31 mars se dérouleront les rendez-vous de la francophonie pour une 21e édition. A cette occasion sera également célébré le 50e anniversaire de la loi des langues officielles. L’occasion de se poser la question de la place de la francophonie en Colombie-Britannique.

Tout au long du mois, différents organismes et institutions seront présents lors d’évènements en l’honneur de la culture et de la communauté francophone. Ainsi le 20 mars, journée internationale de la francophonie, on pourra découvrir à UBC Robson Square plus de 30 kiosques composés de participants majeurs de la scène francophone, travaillant à offrir des services, des formations pour maintenir et développer la culture.

Lors de cette journée, plusieurs prix de distinction seront remis comme le « Prix d’excellence des langues officielles » du Conseil fédéral de la Colombie-Britannique, décerné à un employé, ou à un groupe d’employés pour leur contribution exceptionnelle à la promotion des langues officielles en Colombie-Britannique. Puis, « Le Cornouiller d’or » qui sera décerné à une ou un fonctionnaire municipal, provincial ou fédéral qui a contribué à l’épanouissement de la francophonie dans la province ».

M. Jesse Fleming, Président, du Comité des langues officielles du Conseil fédéral de la C.-B., partage les nouveautés pour cette année. Par exemple, la présence de structures fédérales afin d’informer le grand public des postes à pouvoir au sein du gouvernement et pour lequel le bilinguisme est une exigence nécessaire, ainsi que celle d’organisations qui pourront conseiller, accompagner, informer dans le domaine de l’immigration.

Je suis Francais. Avez-vous du boulot pour moi ?

Mission et mandats des partenaires

M. Jesse Fleming rappelle également que le rôle du comité est de veiller au maintien et au développement du bilinguisme, offrant ainsi plus d’occasions aux membres de la population.

De par son expérience personnelle, celle d’avoir grandi dans les deux langues officielles, il contribue aujourd’hui, grâce à son rôle au sein du comité, à la promotion de la francophonie et aux échanges des communautés.

C’est l’occasion pour lui d’encourager le rapprochement culturel et communautaire. « Ce genre d’évènements permet de créer un pont entre chacune des communautés et permet d’apprendre à mieux se connaître,» explique-t-il.

Damien Hubert, Directeur de l’alliance française confie que « le Fédéral soutient assez bien la communauté ».

Il mentionne comme M. Fleming que les différentes activités ont pour objectif « de mieux se comprendre et de créer des passerelles entre les communautés ».

Ce rapprochement est par ailleurs ressenti par l’ensemble des partenaires proposant des cours de français. Ainsi par exemple, l’Alliance Française a augmenté son offre de service, comme nous l’explique Bruno Gervès ancien président de la structure.

« Nous proposons des cours de langue tous les jours, même le dimanche, et toutes nos sessions sont complètes. La demande est très importante au niveau des enfants », déclare-t-il.

Quant à Jeff, anglophone originaire de Toronto et ancien journaliste, il explique que de parler le français lui permet d’accéder à la culture, d’avoir une meilleure ouverture vers les autres, et il en définit les avantages, qu’ils soient « pratiques, sociaux et poétiques ».

Malgré une communauté restreinte, soit de 71 680 en 2016 pour une population globale de 4.758 millions, les francophones restent très présents et actifs et cela ne date pas d’aujourd’hui.

L’évolution de la francophonie

La présence et l’usage du français au sein de la province existaient bien avant la date d’anniversaire de son officialisation.

Selon Maurice Guibord, président de la Société historique francophone de la C.-B., cela fait plus de 200 ans que la langue de Molière est parlée. Jusqu’en 1859, période de la ruée vers l’or, plus de 60% de la population présente en Colombie-Britannique étaient des francophones européens utilisant ainsi leur langue maternelle comme langue de travail et de commercialisation.

L’histoire rappelle ainsi le lien fort de la francophonie dans l’évolution du paysage culturel et économique du territoire.

Au fur et à mesure des années, la communauté a diminué à travers le pays et la province.

Cependant, depuis quelques années, les chiffres révèlent un renversement de la tendance avec un développement et un agrandissement de la communauté.

Ainsi, selon Statistique Canada, un peu plus de 71 680 habitants ont le français comme langue maternelle en C.-B., soit une augmentation de +1.3% entre 2011 et 2016 et de +2.4% pour le Grand Vancouver durant la même période.

Ensuite, concernant le français langue parlée à la maison, celui-ci a progressé de +4% entre 2011 et 2016, représentant au final 72 805 personnes en C-.B. et + 3 % dans le grand Vancouver durant le même intervalle de temps.

Enfin ce ne sont pas moins de 314 980 individus qui maîtrisent la langue française en C.-B en 2016.

Au regard de ces différentes données encourageantes et de l’évolution constante de l’immigration, l’intégration et l’immersion au français, nombreuses sont les annonces de postes francophones ou bilingues inoccupés. Que ce soit dans les journaux ou les média sociaux, les commissions scolaires, les emplois de service à la clientèle peinent à trouver chaussure à leur pied.

Et à l’inverse, pourquoi les offres de services au public sont-elles si faibles dans l’une des langues officielles?

La réalité, à plusieurs vitesses, requiert un changement et une adaptation perpétuelle.

Les moyens, le temps, les efforts sont les clés du succès, et peuvent contribuer à accompagner la réalité démographique et économique de la province.

Pour plus d’informations : www.rvf.ca