Le programme des pages du Sénat

Les origines du Programme des pages du Sénat sont un peu nébuleuses. C’est dans les Journaux de l’Assemblée législative de la Province du Canada en 1841 que le titre de « page » se retrouve pour la première fois, mais il y aurait eu des pages dans d’autres législatures dès 1765 et 1827. Il est toutefois certain que, déjà en 1868, le poste de page est bien établi dans la vie parlementaire.

A l’origine… comme il n’y avait pas de microphones dans la Chambre.

Après la Confédération, le page du Sénat devait avant tout être « un petit garçon dégourdi ». Il y a plusieurs raisons pour lesquelles le page devait être petit. D’abord, comme il n’y avait pas de microphones dans la Chambre, il pouvait être difficile d’entendre les allocutions des sénateurs. Par conséquent, il était essentiel que les pages soient petits pour éviter d’obstruer le son. De plus, les parlementaires craignaient que des pages trop grands leur bouchent la vue pendant les débats. Enfin, l’uniforme se faisait en une seule taille et les pages devaient avoir le bon gabarit. En raison de l’exigence de taille, les pages étaient habituellement forcés de se retirer à 17 ans.

Au début, il n’y avait que six pages au Sénat. Après la Première Guerre mondiale, la priorité allait aux jeunes garçons de familles nécessiteuses. Les six pages devaient assister à toutes les séances du Sénat parce qu’il n’y avait pas de conflit entre l’horaire des séances et celui de l’école. La durée des travaux du Sénat s’allongeant, les heures de séance ont commencé à empiéter sur les heures de classe et il a été décidé de recruter les pages parmi les étudiants de niveau universitaire. Cette pratique a commencé en 1971 et les pages ont dû établir leur horaire en fonction des heures de séance du Sénat.

Élaine Robillard et Claire Laflèche, les deux premières femmes à être pages au Sénat en 1971.

Engager des filles comme des pages

On n’avait jamais pensé à recruter des filles, mais en 1971, la sénatrice Muriel Fergusson a demandé qu’il soit envisagé d’en engager puisque les législatures des États-Unis et de l’Ontario avaient déjà abandonné la tradition en engageant de jeunes filles comme pages. Plus tard la même année, le Président Jean-Paul Deschatelets a présenté les deux premières jeunes femmes pages au Sénat.

Depuis quelques années, les fonctions des pages du Sénat se sont étendues. Au début, les pages ne travaillaient que dans la Chambre du Sénat, durant les séances. Aujourd’hui, ils doivent en outre assister les sénateurs aux réunions des comités sénatoriaux et travailler pour l’administration du Sénat lorsque le Sénat ne siège pas. Ces nouvelles tâches permettent aux pages d’acquérir une plus vaste expérience des fonctions du Sénat. Le Programme des pages du Sénat a grossi parallèlement à l’alourdissement de la charge de travail, passant de six pages à huit puis à quinze en 1995.

D’où proviennent maintenant les pages

Aujourd’hui, le Programme des pages du Sénat compte 15 jeunes hommes et femmes des diverses régions du Canada. Les pages du Sénat doivent être inscrits à l’Université d’Ottawa, l’Université Carleton, l’Université Saint-Paul ou l’Université du Québec en Outaouais.

Il est intéressant de signaler que, si la plupart des anciens pages sont passés à autre chose, quelques-uns se retrouvent maintenant dans d’autres postes au Sénat.

 

La Rédaction

Source : www.sencanada.ca