Des murales …par pur plaisir

Vancouver est une ville à part pour ce qui est de ses murales. Ces peintures magnifiques peuvent être trouvées dans tous les coins de la ville, de Gastown à Nord Vancouver. Éparpillés à travers le Grand Vancouver, ces chefs-d’œuvre vont de la taille d’un petit miroir à celle d’un immeuble entier.

Et les muralistes vancouvérois sont nombreux. Lukas Lundberg, un résident de North Vancouver, est un des artistes qui contribuent au patrimoine et à la culture de la ville. On peut retrouver ses oeuvres à Gastown, à Yaletown et surtout à Nord Vancouver. D’origine suédoise, Mr. Lundberg a commencé à peindre des murales en Suède dans les années quatre-vingt-dix. Il raconte que, « quand je vivais en Suède, l’attitude envers les murales était plutôt négative. » Il choisit alors de quitter la Suède pour un semestre à Valence, pour poursuivre sa carrière d’effets visuels. « Lorsque j’ai déménagé en Espagne, je me suis rendu compte de la différence d’opinions envers les murales, c’était intéressant et inspirant de voir comment une société embrasse les murales », raconte-t-il. Ce séjour à Valence mènera l’artiste à poursuivre une carrière dans l’industrie des effets visuels à Vancouver.

Lukas Lundberg, un artiste local devant une de ses toiles. | Photo de Erich Saide

Une carrière inspirante

Le travail dans l’industrie des effets visuels se transfère au domaine des murales très facilement, raconte Lukas Lundberg : « Mon autre travail est dans le cinéma (les effets visuels), et j’ai eu la chance de travailler sur des projets très créatifs, ceci peut certainement engendrer l’inspiration aussi. » Dans certaines de ses murales, on retrouve des superhéros du cinéma tels que Wonder Woman ou encore Spiderman, habillés en infirmiers. Ce n’est pas pour dire que toutes ses œuvres proviennent du cinéma. Il puise également une partie de son inspiration tant dans la nature que dans la vie quotidienne.

Si sa formation en cinéma lui permet d’y trouver des sujets de création, elle l’aide aussi à améliorer le processus de peinture. Côté technique, l’artiste utilise les pinceaux et la peinture en aérosol. Les deux moyens d’expression se complètent, partage l’artiste, et sont propres à réaliser des effets différents.

Les compétences d’un artiste comme l’observation, la composition, la créativité et la théorie des couleurs sont les atouts les plus transférables. Et pour le professionnel en effets visuels cinématographiques, il est très important de laisser les parties techniques de son travail dans le cinéma influencer son art, explique-t-il.

Une murale de Lukas Lundberg pendant le confinement de la COVID-19. | Photo de Erich Saide

Un milieu dynamique

Selon l’artiste, les murales sont une forme d’art dynamique qui contraint l’artiste à s’adapter pour pouvoir s’exprimer plus clairement. Ce défi est une des raisons pour lesquelles Lukas Lundberg aime les murales. Cela change de l’art plus traditionnel qui est souvent de taille plus petite. D’après l’artiste, peindre des murales est très agréable : « La ville encourage la création des murales sur des parois autrement grises et propose même un parrainage auquel j’ai participé. » De plus, il y a plusieurs endroits où un artiste peut se faire photographier et partager sa vision avec les gens. S’il y a une chose que Lukas Lundberg apprécie plus que tout en tant que muraliste, c’est le contact avec le public, « J’aime les interactions avec les gens aussi, » raconte-il. « On peut discuter avec des personnes qu’on ne croiserait pas normalement. »

Un univers animalier très présent dans les murales de Lukas Lundberg. | Photo de Erich Saide

Devenir muraliste n’est pas évident, mais l’artiste a quand même quelques mots de conseil pour ceux qui désireraient entrer dans ce monde : « Ne pas cesser de peindre. S’entraîner donne des résultats. Et ne pas s’attacher à ce que font les autres, essayer de trouver son propre chemin. »

Cette année, à cause de la pandémie, le festival de murales de Vancouver (le Vancouver Mural Festival) a été reporté à la semaine du 30 juillet au 8 août. Les heureux élus pour y participer n’ont toujours pas été choisis et Lukas Lundberg ne sait pas encore s’il sera parmi les invités. Mais une chose est certaine, il n’a aucune intention d’arrêter de créer des murales à travers tout Vancouver pour le plus grand plaisir de ses citoyens.

Pour plus d’information visitez le : www.lukaslundberg.wordpress.com

End Game, une autre murale de l’artiste vancouvérois Lukas Lundberg. | Photo de Erich Saide