Vancouver vibre aux rythmes du flamenco et du tango

La passion du flamenco anime les danseurs. | Photo par Francesco

La passion du flamenco anime les danseurs. | Photo par Francesco

Diego El Cigala, LA référence du flamenco moderne, sera en concert à Vancouver le 25 octobre. Dans son dernier album, il revisite les classiques du tango. Ces deux genres artistiques ont le vent en poupe en Colombie-Britannique.

En matière de flamenco, Diego El Cigala est une pointure. Ce chanteur ne se contente pas de le populariser, il le revisite, lui donne une couleur propre. « Pourquoi chanter comme les autres ? Pourquoi imiter ? L’idée, c’est de chanter avec mes tripes, exprimer mon ressenti », explique-t-il. Le flamenco de Diego El Cigala est vivant, en perpétuelle évolution, riche et métissé. C’est ce qui lui vaut son succès planétaire et la reconnaissance de ses pairs.

Il entame ce mois-ci sa première tournée d’envergure en Amérique du Nord au cours de laquelle il se produira dans les plus grandes villes des États-Unis et du Canada. Le 25 octobre, il sera à l’affiche du Chan Centre, à Vancouver. Celles et ceux qui souhaitent découvrir son univers peuvent se plonger dans sa discographie et se procurer son dernier album Romance de la Luna Tucumana, sorti en septembre, dans lequel il interprète à sa façon les classiques du tango et du folk argentin.

Des cours de chant, de guitare et de danse

Gageons que la venue de ce chanteur passionné déplace les foules. Pour s’en convaincre, il suffit de constater l’engouement que suscite le flamenco à Vancouver. Après avoir commencé leur carrière en Espagne, Rosario Ancer et Victor Kolstee ont installé leur Centro Flamenco rue Alma Street, en plein cœur du quartier Kitsilano. Depuis 25 ans, ils enseignent l’art du flamenco. Des cours de chant, de guitare et de danse sont au programme, mais pas seulement. Régulièrement, ils organisent des événements, tels que des soirées-spectacle ou des expositions. Leur but : promouvoir la culture, l’histoire et l’esprit du flamenco.

À la Al Mozaico Flamenco Dance Academy sur East Hastings Street, Kasandra « La China » et Oscar Nieto ont le même objectif. Depuis l’ouverture de leur studio en 2002, les activités qu’ils proposent tant aux enfants qu’aux adultes attirent de plus en plus de monde. Quels que soient leur niveau, leur âge, leur corpulence ou leurs origines, ils ont tous de bonnes raisons d’essayer. « Les cours de danse de flamenco sont stimulants mentalement et physiquement. Ils constituent un bon exercice et ont amélioré ma posture en général », confie une élève inscrite depuis des années.

Des individus de tout horizon

Le tango aussi rencontre un franc succès. Professeur au studio Tango Moderno sur Davie Street, Dan Folk fait remarquer qu’il est possible de trouver, tous les soirs de la semaine, un cours ou une milonga. Ce terme d’origine espagnole désigne à la fois le lieu et également les bals où on danse le tango.

Susana Domingues a posé ses valises en bordure du Pacifique il y a 18 ans. Elle est aujourd’hui une enseignante reconnue. « J’ai vu la popularité du tango s’accroître ici. Et ce, de manière constante », indique-t-elle. Des individus de tout horizon font désormais appel à ses services. « Y compris des danseurs professionnels qui souhaitent se diversifier », précise-t-elle.

Sous ses apparences de ville froide et tranquille, Vancouver bouillonne aux rythmes chauds et sensuels du flamenco et du tango.

Diego El Cigala en concert le 25 octobre, au Chan Centre for the Performing Arts de UBC. Informations et réservations au
604 822-9197 ou sur
www.chancentre.com.

Un art à part entière
Le flamenco est apparu au XVIIIe siècle, en Espagne. D’origine musulmane, juive et gitane, il était à la base un chant a cappella issu du folklore andalou. Il a, par la suite, évolué en un art à part entière où le mouvement du corps, le rythme et le claquement des mains ont toute leur importance. Le flamenco est inscrit au patrimoine culturel de l’humanité de l’Unesco depuis novembre 2010.
Le Sinatra du flamenco

Photo par Jordi Socias

Photo par Jordi Socias

Diego El Cigala est né en 1968, à Madrid, au sein d’une famille d’artistes. Plus qu’un choix, faire carrière dans la musique était, pour lui, une évidence. De par ses origines, mais aussi et surtout de par son talent. Il a gagné ses premiers prix dans des concours de chant à la télé, à l’âge de 12 ans.

Lágrimas negras, sorti en 2003, est l’album qui lui a valu le plus de distinctions. À chaque fois le Madrilène s’efforce de redéfinir sa musique en la nourrissant d’influences nouvelles. Combiner le flamenco à la musique cubaine ou aux sons de la guitare électrique d’un musicien mexicain ne l’effraie pas. Mieux, ses essais sont des coups de maître.

Il est aujourd’hui surnommé le Sinatra du flamenco. Ses goûts musicaux sont aussi cosmopolites que ses créations. Maria Callas, Mozart et Ray Charles figurent parmi ses auteurs et interprètes préférés.
« Ce n’est pas parce que je chante du flamenco que je n’écoute que ça. J’écoute tout ce qui me grandit. »