Adieu et au diable 2014

Pour cette dernière rubrique 2014, un post mortem de l’année qui vient de s’écouler, s’impose. Voici donc, livrées pêle-mêle, tirées des chroniques du Castor castré, plusieurs petites huîtres, avec fausses perles, qui peuvent servir de bilan.

Février 2014 : Les jeux de Sotchi

Photo par koreanet, Flickr

Photo par koreanet, Flickr

« Personne n’a osé contrevenir au mot d’ordre du comité Olympique qui continue de prétendre que la politique n’a pas sa place aux Jeux. Nous prennent-ils pour des enfants de chœur, ces nonces du pouvoir sportif ? À qui veulent-ils faire croire que Poutine et ses acolytes ont voulu tenir ces Jeux, chez eux, pour les beaux yeux des dieux de l’Olympe ? »

Sur les questions environnementales

« Le groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, sous l’égide de l’ONU, a présenté fin mars son 5e rapport.

Que nous disent-ils ? Nous devons nous adapter, voilà ce qu’ils aimeraient nous faire comprendre. Nous devons faire preuve de pragmatisme.

Moi je veux bien. À la limite, je peux essayer. Donc, pas de panique, soyons pratique, devenons pragmatique. Adaptons-nous. Faisons-nous à l’idée que notre belle et bonne terre, qui nous avait été livrée en bonne et due forme et en très bon état de marche, il y a près de 5 millions d’années, au sein d’un univers qui en a plus de 13 milliards, grâce à notre constante négligence, s’en va à sa perte. Ne perdons pas les pédales pour autant. La question bien sûr est de savoir s’il y avait à l’origine une garantie de bon fonctionnement et surtout, il est important de s’assurer que cette garantie soit toujours valable. »

La grève des enseignants

« Dans notre chère province, il est temps de considérer l’éducation comme une priorité au même titre que les ressources naturelles. La principale ressource de tout pays, c’est son peuple. Et c’est dans ce peuple qu’il faut investir. N’importe quel élève, provisoirement privé de classe, comprend cela. Ça prend pas la tête à Papineau pour le savoir. À moins de vouloir réduire toute une population future à l’abrutissement général et à la soumission totale, le gouvernement provincial se doit de ne pas faire la sourde oreille aux revendications, la plupart légitimes, du syndicat des enseignants. »

Fin de la grève des enseignants (suite)

« Va-t-on t’expliquer tous les scandales qui ont entouré le Sénat, cette chambre où les pistonnés de l’État viennent suivre une cure de sommeil ? Va-t-on te raconter les exploits de Capitaine Canada, interprété par notre Stephen Harper national, qui, escorté par tous les médias canadiens, est parti à la recherche des bateaux de l’expédition Franklin ? Oui, une épave a été retrouvée. Avec notre premier ministre ça en fait deux. Va-t-on te dire que tout cela était parfaitement programmé et fait partie du début de la campagne électorale fédérale ? Va-t-on te faire valoir que c’est indécent et déshonorant de la part des médias de se prêter aussi facilement à ce jeu ? Va-t-on t’informer de la désastreuse politique environnementale, associée au manque de courage politique de nos gouvernements, qui consiste, au détriment de tout bon sens, à favoriser les grands pollueurs, responsables des changements climatiques ? Va-t-on te dire, finalement, qu’en matière de politique étrangère, le Canada est en train de péter plus haut que son cul ? »

La fable de l’ours et du castor ou Poutine vs Harper

« Le castor pouvait, dorénavant, prendre les devants et, à l’ours, cette grosse canaille, livrer bataille. Le rongeur, ravi de la tournure des évènements découlant de son action, prit un moment afin d’évaluer la situation. Ceci fait, il poussa un cri de satisfaction. Il avait enfin réussi, fait peu normal, à se faire remarquer sur la scène intercontinentale. On ne parlait que de lui. Et lui, loin de chez lui et de tous ses ennuis, ne pouvait, faute de pudeur, cacher son bonheur. Car au pays, d’où il venait, les affaires marchaient mal. Tout le monde criait : Ô scandale ! ».

Confusion au Moyen-Orient

« Nous assistons, depuis la création de l’auto-proclamé État islamique (Daesh) à un revirement de la situation. Nous ne savons plus où donner de la tête. C’est l’heure de payer les pots cassés. Qui sont les ennemis du monde occidental ? Les chiites ? Les sunnites? Les deux peut-être ? S’ils s’entretuent, ne devrait-on pas les laisser faire ? Pour les pays occidentaux, dont le Canada fait partie, au cas où vous l’auriez oublié, avec quelques pays arabes alliés (la plupart des monarchies ou des dictatures), la réponse est simple : tout ennemi de mon ennemi est, provisoirement, mon ami. C’est ainsi que l’on compte régler, une bonne fois pour toute, le problème de la quadrature du cercle. Les Grecs de l’antiquité s’y sont cassé les dents, mais nous, nous avons la solution. On bombarde, et advienne que pourra. La colombe a pris du plomb dans l’aile. Toutefois, je vous le demande, que faire contre la barbarie et l’absolutisme ? Je suis confus ».

Voie ferrée et jardins potagers

« Et pendant ce temps là, chez nous en Colombie-Britannique, rien ne va plus. C’est l’horreur. Nous avons de sérieux, de véritables problèmes. Le monde entier devrait s’apitoyer sur notre misère. Pensez à nos déconvenues. La Cie du Canadian Pacifique (CP) tenant à protéger ses biens, déraille. Elle égorge nos salades et nos campagnes le long de sa voie ferrée. Aux armes, citoyens. Libérez les bélugas de l’aquarium et enfermez les automobilistes récalcitrants. »

L’affaire Ghomeshi

Photo par juiceybrucey, Flickr

Photo par juiceybrucey, Flickr

« Sa réputation est faite. Pourra-t-il rebondir ? J’en doute. Mais je ne m’inquiète pas trop pour lui. Ce monsieur a des ressources. Je suis sûr qu’un cinéaste trouvera le moyen d’écrire un scénario et de faire un film basé sur son histoire. Il touchera des droits d’auteur. Tous les ingrédients sont là: une star montante, du sexe, de la violence, de la déchéance, du mensonge, de la perversion, de la vengeance, de la déception, de la trahison. Une tempête parfaite dans un vent de marée médiatique. C’est plus qu’il n’en faut pour concocter un très mauvais film produit par la CBC ».

J’espère vous retrouver en 2015. En attendant, bonnes fêtes de fin d’année.