M. Pierre-Yves Mocquais, doyen du Campus Saint-Jean (CSJ), en Alberta, en visite à Vancouver

Pierre-Yves Moquais, doyen du Campus Saint-Jean, en Alberta. | Photo de l’Université d’Alberta

Pierre-Yves Moquais, doyen du Campus Saint-Jean, en Alberta. | Photo de l’Université d’Alberta

Le 23 février prochain, le doyen du Campus Saint-Jean (CSJ), en Alberta, M. Pierre-Yves Moquais, sera présent à la Maison de la francophonie, de 17h à 20h, où il rencontrera des anciens élèves du campus et s’entretiendra également avec la population francophone locale.

« Il faut être à l’écoute des besoins de la population, pour que les instituts puissent fournir à leurs étudiants des programmes plus complets en langue française », déclare M. Mocquais, Français d’origine et qui s’attendait à trouver un Canada davantage bilingue lorsqu’il est arrivé en Ontario il y a plus de 40 ans déjà.

L’éducation en français au Canada est un sujet de moins en moins tabou, qui touche désormais aussi bien les anglophones que les francophones.

Partout au Canada, les demandes d’inscriptions en immersion française sont en constante augmentation. En Colombie-Britannique, le Conseil scolaire francophone (CSF) ne peut, hélas !
accueillir chaque demandeur dans certaines de ses écoles, par manque de place.

Une vue du Campus Saint-Jean à Edmonton. | Photo de l’Université d’Alberta

Une vue du Campus Saint-Jean à Edmonton. | Photo de l’Université d’Alberta

En Ontario, la population francophone milite quant à elle depuis quelques années pour la création d’une université 100% francophone, dans le centre-sud-ouest de la province.

Dans l’Ouest canadien, la communauté francophone est elle aussi active et le sujet de l’éducation en français est au cœur des rencontres et discussions.

M. Moquais, un défenseur de la langue française sur le sol canadien

Diplômé d’un baccalauréat en études littéraires, d’une maîtrise en littérature moderne de l’Université de Franche-Comté (France) et d’un doctorat en littérature canadienne-française obtenu à l’université de Western Ontario, M. Mocquais est un amoureux de la langue française. Depuis sa nomination en juin 2014 au poste de doyen du Campus Saint-Jean, (entité 100% francophone faisant partie intégrante de l’Université de l’Alberta), l’ancien professeur de français à l’Université de Régina, devenu par la suite doyen de la Faculté des sciences humaines de l’Université de Calgary en 1999, n’a cessé de défendre la langue de Molière sur le sol canadien. Il a notamment créé le Centre d’études sur le Canada français et la francophonie en 1995, qu’il a dirigé jusqu’en 2000.

M. Mocquais, qui a également reçu les insignes de Chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques en 1995, en reconnaissance de son enseignement et sa recherche pour la francophonie, prône ainsi l’union et le dialogue entre tous établissements francophones en milieu minoritaire.

Également auteur de plusieurs ouvrages, dont La langue, la culture et la société des francophones de l’Ouest (1984), Histoire(s) de famille(s) – Mémoire et formation identitaire en fransaskoisie (2011) et Mémoire et exil, M. Pierre-Yves Mocquais entreprendra à Vancouver une nouvelle mission d’envergure, dont les répercussions pourraient être bénéfiques pour l’éducation en langue française, au Canada.

Tisser des liens dans l’Ouest.

Lors de son passage à Vancouver le 23 février prochain, M. Mocquais rencontrera également l’équipe du Bureau des affaires francophones et francophiles (BAFF) de l’Université Simon Fraser afin de prendre connaissance de leurs programmes et des besoins rencontrés aussi bien par les professeurs que par les étudiants.

« Le campus Saint-Jean collabore déjà avec plusieurs autres institutions canadiennes et notamment avec des établissements membres de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC). Il sera intéressant de rencontrer le personnel de SFU afin de trouver une éventuelle entente entre cette entité et notre campus. Il est important que les différents établissements francophones s’entraident et se soutiennent pour promouvoir l’éducation en français hors Québec », affirme M. Mocquais, dont l’établissement forme chaque année un grand nombre de nouveaux professeurs de français.

« Le campus Saint-Jean est une institution post-secondaire unique, qui offre des programmes réguliers et diversifiés en français. La force du campus est aussi sa faiblesse. Nous opérons dans un milieu majoritaire anglophone et il est parfois difficile de nous faire reconnaître et entendre. Certaines personnes ne comprennent pas pourquoi nous offrons des programmes en français et non en mandarin par exemple. Les gens oublient rapidement que le français est une langue officielle au Canada ».

Si l’Université de Saint-Boniface au Manitoba (USB) reste l’université francophone la plus importante de l’Ouest canadien offrant une formation universitaire et collégiale en langue française, le campus dirigé par M. Mocquais demeure l’entité francophone la plus active à l’ouest du Manitoba.

« Nous entretenons de très bonnes relations avec l’Université de Saint-Boniface. La culture, l’histoire et la constitution du Manitoba sont différentes de celles de l’Alberta et il est essentiel de conserver une bonne complémentarité et une bonne coordination avec l’USB, ainsi qu’avec les autres établissements membres de l’ACUFC », ajoute-t-il.

Après Vancouver, M. Mocquais se rendra par la suite à Victoria et à Saint-Paul, dans le nord-est de l’Alberta afin de traiter de ce même sujet.