Obama le chanceux

Barak Obama, Président des États-Unis d'Amérique

Barak Obama, Président des États-Unis d'Amérique - Photo par Jason de Fillippo, Flickr

 

Avoir les choses évoluer dans la course à l’investiture présidentielle dans le parti républicain aux États-Unis, on ne peut que conclure une chose : Barack Obama est chanceux. Avec le cirque tragi-comique qui se joue chez ses adversaires, il y a de l’espoir pour les démocrates aux élections de novembre.

C’est quand même un cadeau du ciel pour le président qui, sur la simple base des indicateurs économiques de nos voisins du sud, devrait, si l’histoire se répétait, mordre la poussière en novembre prochain. Mais voilà que les astres semblent vouloir s’aligner en sa faveur.

Mitt Romney, ancien gouverneur républicain du Massachusetts

Mitt Romney, ancien gouverneur républicain du Massachusetts - Illustration par Donkey Hotey, Flickr

Les primaires présentement en cours mettent au grand jour des divisions profondes chez les républicains. Les courses au leadership sont rarement un jeu d’enfants, mais celle du Grand Old Party est particulièrement vicieuse. Elle ne pourra que laisser des cicatrices profondes.

Pour les démocrates, tout se joue sans qu’ils aient à lever le petit doigt. Les républicains sont seuls responsables de la situation dans laquelle ils se retrouvent actuellement. Car, après tout, leurs membres sont au premier rang d’un mouvement de contestation à l’intérieur de leur propre camp, qui a mis la table pour une course au leadership à ce jour peu édifiante. Elle lève le voile sur ce qu’il y a de plus extrême dans la formation.

En fait, outre Mitt Romney, le moins à droite de ce parti de droite, les autres candidats se sont bousculés dans une surenchère politicienne, pour plaire aux partisans les plus à droite de cette formation politique. Les débats ont été révélateurs sur ce qui semble animer une bonne tranche du parti de Lincoln.

C’est bien sûr l’effet Tea Party qui est venu rendre les calculs politiques traditionnels très difficiles. Comment expliquer que les primaires phares comme l’Iowa et la Caroline du Sud ne semblent pas constituer les étapes historiquement si déterminantes dans la course à l’investiture ?

Newt Gingrich, ancien membre républicain du Congrès.

Newt Gingrich, ancien membre républicain du Congrès - Illustration par Donkey Hotey, Flickr

L’équipe de Barack Obama doit implorer les cieux pour que Newt Gingrich poursuive sa lancée et remporte cette investiture. Mais, même une intervention divine ne pourra sans doute pas rendre la vie si facile pour les troupes démocrates.

Les résultats de la Floride sont venus donner à Romney et à son équipe un souffle dont ils avaient bien besoin. Cette victoire permet deux choses : un momentum pour cette course qui est encore bien jeune, et la capacité d’attirer des sommes importantes.

Et comme on le sait, l’argent est le nerf de la guerre en politique. C’est surtout vrai aux États-Unis. Par exemple, on rapporte que la campagne Obama a coûté quelques 730 millions de dollars en 2008. C’est une somme exorbitante. En fait, j’ai lu qu’il faudrait 14 000 années à une famille moyenne américaine pour gagner cette somme.

Mais revenons-en aux républicains. Pour Gingrich, la lutte sera désormais difficile. Tout ce qu’il y a de bonzes au sein du parti républicain est pratiquement sorti pour s’opposer à leur collègue Gingrich. Il doit maintenant viser le premier super mardi qui aura lieu début mars et au cours duquel 11 États choisiront 20 pour cent des délégués. Sans une performance solide, la course sera finie pour Gingrich.

Obama doit trouver le moyen de tirer profit des luttes intestines au sein du parti républicain. Car, il ne faut pas oublier qu’une fois leur choix arrêté, surtout s‘il s’agit de Romney, la vraie bataille s’amorcera.

Elle sera dure et demandera le meilleur d’Obama. Sa rhétorique efficace de 2008 ne sera pas suffisante. Devant Romney, le président jouera la guerre des classes sociales. Un jeu risqué aux États-Unis.