Cuisinier en herbe après l’école

Une séance de cuisine organisée par la nutritionniste Caroline Dailly. | Photo par Camil Dubuc

La cloche retentit. La classe est terminée. Le temps est venu de se diriger vers le service de garde pour jouer… au cuisinier ! Tassez crayons à colorier et tapis de yoga, et laissez place aux casseroles : l’heure de la cuisine a sonné.

Voilà à quoi ressemble, pour une toute première année, une nouvelle activité du service de garde des écoles francophones Rose-des-vents et Anne-Hébert du Conseil scolaire francophone (CSF) de la Colombie-Britannique. C’est une offre originale : une initiative de la nutritionniste Caroline Dailly.

Caroline Dailly, nutritionniste. | Photo par Camil Dubuc

Pas d’âge pour apprendre à bien se nourrir

« En tant que maman et nutritionniste, je considère que nous devons montrer à nos enfants comment prendre soin d’eux-mêmes et notamment, comment bien se nourrir, et ce, dès leur jeune âge », affirme d’entrée de jeu l’initiatrice du projet. « Je pense que ce qu’ils apprennent pendant l’enfance peut devenir une habitude pour eux et les aider à faire de bons choix pendant toute leur vie. »

Pour une toute première année, dans certaines écoles francophones, Caroline Dailly offre des ateliers de cuisine. Mais pas n’importe lesquels. « Je cuisine santé. Je choisis donc des mets qui répondent à deux critères principaux : 1) des recettes aux ingrédients « santé » pour la santé des enfants, donc beaucoup de fruits et légumes, et peu de sucre, et 2) des recettes faciles à faire pendant l’atelier et à refaire à la maison.

Mobina Jaffer, sénatrice Bénévole

Concrètement, les cours sont proposés à des groupes de 12 enfants entre 6 et 10 ans. Accompagnée d’un ou deux bénévoles, madame Dailly dirige l’atelier d’une durée approximative de 60 minutes. En plus de passer un bon moment pendant l’heure, les enfants apprennent non seulement des techniques de cuisine, mais surtout à connaître les bons ingrédients pour eux. « Les ateliers les ouvrent aussi à de nouvelles saveurs et les encouragent à être curieux dans leurs choix alimentaires », poursuit-elle. « La moitié du groupe n’avait jamais mangé ni figues ni dattes séchées lors de notre dernier atelier. Ils ont tous adoré ! », donne-t-elle en exemple, en affirmant que les enfants adorent faire la cuisine.

Intéressé de contribuer à leurs expériences culinaires ?

Vous avez quelques moments libres hebdomadairement ? Pourquoi ne pas participer à l’épanouissement culinaire des jeunes en assistant madame Dailly dans la tenue de ses ateliers. En tant que bénévole, vous serez appelés à encadrer un groupe de 3 à 5 enfants en les aidant à lire et à réaliser la recette tout en s’assurant de la participation de tous. Il s’agit d’une manière originale de pratiquer le français dans un cadre parascolaire, d’apprendre les bases de la cuisine santé et d’acquérir de l’expérience dans la supervision des enfants.

Photo par Camil Dubuc

« Je souhaite que les bénévoles puissent s’engager pour un trimestre, et soit une fois par semaine ou une fois toutes les deux semaines », explique madame Dailly qui désirerait étendre, dans les mois à venir, ses ateliers de cuisine santé aux autres d’écoles du CSF ou encore aux écoles d’immersion du Vancouver School Board. En contrepartie de votre bénévolat, la nutritionniste offre trois consultations de nutrition à toute personne s’engageant pour au moins un trimestre. Il faut savoir qu’actuellement, des bénévoles sont demandés uniquement le jeudi à l’école Anne-Hébert.

Une seconde carrière : nutritionniste

Ayant étudié les sciences politiques et travaillé pendant plus de 15 ans dans les domaines humanitaire et associatif, madame Dailly gérait, jusqu’à l’année dernière, un projet d’accueil des réfugiés pour l’organisme Immigrant Services Society. En plein début d’une nouvelle carrière, madame Dailly semble avoir eu la piqûre de la nutrition il y a environ une dizaine d’années. « Quand j’ai eu mes enfants, il y a 9 ans, j’ai commencé à me poser plus de questions sur notre alimentation. Cela m’a amenée à m’inscrire, en septembre 2015, à des cours du soir pour devenir nutritionniste. Un an plus tard, je démissionnais de mon travail pour me consacrer à ma formation que j’ai terminée en juillet 2017. », souligne fièrement la récente diplômée.

Et pourquoi la nutrition ? « Le fait d’avoir des enfants m’a fait réfléchir sur l’alimentation de notre famille. J’ai commencé à me renseigner et à comprendre que l’alimentation est l’un des principaux leviers de la santé. On dit bien que l’on est ce que l’on mange ! », renchérit-elle.

Les cours de cuisine santé dans les services de garde ne semblent que le début d’une série d’activités puisqu’elle envisage aussi de proposer sous peu des consultations en nutrition pour les familles.