La communauté turque à Vancouver : une touche de Méditerranée

Le 23 avril marque la célébration du jour de l’Indépendance de la Turquie. Également considéré comme la Fête des enfants, cet événement est une chance de se rapprocher de la communauté turque de Vancouver, qui ne manque pas de l’honorer comme il se doit. Ce jour important donne aussi l’occasion de s’intéresser de plus près à la culture de cette communauté implantée depuis maintenant plusieurs décennies à Vancouver.

En Turquie, il n’est pas étonnant d’allumer sa télévision un jour de fête et d’y voir un enfant y faire un discours « comme les grands », assis au bureau du président lui-même. Le 23 avril 1929, Mustafa Kemal Atatürk déclare ce jour fête de la souveraineté nationale lors de l’Assemblée nationale à Ankara. À cet événement sera apporté celui de la Fête des enfants quelques années plus tard.

Ben Burcak Dogan, président de la Société turque de Vancouver, explique : « Les enfants viennent du monde entier pour célébrer cette fête autour de l’échange et du partage. La jeunesse prend la place des leaders du pays l’espace d’une journée. Cet événement est ponctué de musique et de danse. Les enfants font des spectacles, habillés du costume traditionnel ».

Cette année, la Fête des enfants a été célébrée au UBC Global Lounge. « On essaie de faire quelque chose de différent chaque année, souligne Ben. Des ateliers ont été mis en place pour que les enfants peignent, et des groupes de jeunes joueront de la musique ». Le groupe Arpanatolia se produit également au Chan Centre for the Performing Arts le 24 avril au soir, pour un concert mêlant musique moderne et traditionnelle turque, présenté par le ministre de la culture et du tourisme du consulat de Turquie de Vancouver en personne.

Une communauté ancrée

La Société turque de Vancouver, association caritative, a été fondée en 1963. La communauté turque s’est ainsi développée petit à petit au fil des années, et encore aujourd’hui beaucoup de Turcs prennent un vol direct pour Vancouver. « Il est facile de changer ton pays, mais plus difficile de changer ta culture. Ta manière de vivre ne peut changer si rapidement quand tu es adulte », précise Ben Burcak Dogan. La communauté reçoit régulièrement des appels de la Turquie. « Les gens appellent avant de venir à Vancouver pour en apprendre davantage sur l’expérience canadienne avant d’y mettre les pieds, on essaie ainsi de les conseiller et de les accompagner ».

S’il est parfois plus difficile pour les adultes de s’habituer au changement de vie, les enfants, eux, ne perdent pas de temps. La Fête des enfants n’existe pas par hasard. « Les enfants apportent une naïveté, ils savent partager sans arrière pensée. Ils donnent l’exemple aux plus âgés par leur insouciance et leur non- jugement, ce qui leur permet de s’adapter plus facilement. La diversité et l’échange, c’est ce que prône également la société canadienne », rappelle le président de la Société turque.

Une adaptation difficile

La situation au Moyen-Orient, entre les répressions gouvernementales, l’augmentation des attaques terroristes et la guerre en Syrie, engendre souvent des immigrations plus nécessaires qu’un simple désir de vivre à l’étranger. Deniz Caglar, arrivée il y a un an à Vancouver, a pris cette décision après la naissance de sa fille. « Il est devenu de plus en plus difficile d’élever un enfant en Turquie ces dernières années », témoigne-t-elle.

Ben Dogan, président de la Turkish Canadian Society of Vancouver.

La nouvelle arrivante raconte que le Canada offre un programme pour les immigrants avec le plus de soutien en matière de sécurité sociale et d’éducation. Bien qu’elle ne souhaite pas prendre part aux événements culturels turcs de la ville, ses origines restent néanmoins importantes, surtout pour sa fille. « Je parle turc à la maison pour lui enseigner sa langue maternelle. Je fais également de la cuisine traditionnelle car elle reste fabuleuse. Comme je ne parle pas encore très bien anglais, je tends également à passer du temps avec des amis turcs », indique Deniz. Malgré cela, elle s’inquiète de la situation au Moyen-Orient pour l’avenir : « Nous commençons à nous sentir étrangers à notre pays », admet-elle.

En 2006, un recensement comptait 3 380 Turcs de naissance vivant à Vancouver et ce chiffre continue d’augmenter considérablement depuis les douze dernières années.

La Société turque de Vancouver célébrera le 29 octobre la Fête de la République de Turquie.

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