Le yoga, une facette incontournable de la culture vancouvéroise

Nathalie Keiller

Nathalie Keiller en action

Depuis de nombreuses années, le yoga déferle sur la côte Ouest américaine et canadienne et n’a toujours pas arrêté sa course. Comment s’explique le succès de cette pratique ? Quels sont ses bienfaits ? Introspection de la culture yogi en terre vancouvéroise.

« Le yoga c’est devenir plus conscient ! »  Cette phrase sonne comme le carillon d’un tocsin. C’est en ces termes que Nathalie Keiller, professeur de yoga depuis 13 ans, définit cette pratique qu’affectionnent tant les Vancouvérois.  Dans cette ville, le yoga fait office de piqûre d’insecte que l’on attraperait sans y prendre garde.

Si en  France on a l’habitude de glisser sa baguette de pain sous le bras, à Vancouver c’est son tapis de yoga que l’on y glisse. De plus, les pantalons de yoga sont devenus presque aussi populaires que les jeans. Aujourd’hui la réalité yoga est bel et bien là. Elle est aussi présente que les rhododendrons au printemps.

Un besoin de faire de l’exercice certes, mais aussi et surtout un besoin de se reconnecter. Quinze ans plus tôt, Nathalie Keiller, originaire de Montréal, découvre le yoga par hasard avec un ami. Aujourd’hui, forte de son expérience et d’un parcours atypique, elle partage ses sensations ainsi que l’impact du yoga dans sa vie quand elle l’a découvert. « C’était une expérience de paix intérieure, j’étais plus ancrée dans la vie. J’ai goûté au calme en moi. Le yoga tient plus en forme que la gym, je m’en suis rendue compte. ( …)

J’étais à mon meilleur intérieurement. Le yoga c’est plus profond, au niveau du mental ». Car oui le yoga est une pratique physique sans conteste, mais il s’approche aussi du voyage intérieur. La spiritualité y tient une place essentielle.

C’est certainement l’une des raisons pour lesquelles le yoga joue un rôle aussi important depuis des dizaines d’années en Occident, plus précisément sur la côte Ouest. En effet, l’Occident est associé à la déperdition de sens et de spiritualité, dans lequel les nouvelles technologies règnent en maître. Les réseaux sociaux y connaissent un impact quantitatif bien réel, mais qu’en est-t-il du qualitatif, du facteur humain, de l’émotionnel ? C’est de ce paradoxe que la pratique du yoga prend tout son sens, ou peut-être s’agit-il de l’idée de devenir plus conscient de son environnement, tout simplement.

Comme l’explique Nathalie Keiller : « le Yoga c’était l’illumination ».

Les premiers yogis étaient des hommes qui pliaient leur esprit à une discipline mentale des plus dures. Ils incarnaient alors de vrais ascètes à la recherche de la purification.  Historiquement, si le yoga prend ses racines en Inde, son berceau natal, ce dernier a aussi connu les influences de la colonisation britannique, notamment à travers la gymnastique. Un extrait du texte du livre Guide complet de YIn YoGa met en lumière les origines et l’évolution du yoga moderne, tel que nous le connaissons aujourd’hui. « Le yoga moderne trouve ses racines profondes dans le mysticisme oriental et a été façonné par les sensibilités occidentales. Il est aussi inspiré par la gymnastique et la lutte du XIX siècle. .. »

Aujourd’hui le yoga est sans nul doute une manière de se détendre, d’apprendre à respirer, mais aussi une recherche d’équilibre pour de nombreuses personnes. Il est donc adapté aux personnes de ce siècle et de cette partie du monde. Extrait du Guide complet de YIn YoGa : « Aujourd’hui, le yoga tel qu’il est pratiqué en Occident est totalement unique : ce yoga n’a jamais existé nulle part ailleurs ».

Alana McFarlane pratique le yoga depuis 17 ans et entamera prochainement une formation afin de l’enseigner : « quand je pratique le yoga, je me sens moins accaparée par les exigences de la journée, les réunions et les tâches quotidiennes. Cet exercice permet de s’ancrer dans la vie, tout en harmonisant le corps et l’esprit. »

Si le yoga montre des effets immédiats sur ses adeptes et ses pratiquants, il fait aussi office d’une nouvelle philosophie de vie. Alana l’explique très bien : « Pour moi, le yoga est un voyage d’exploration intérieure. Je ne sais pas ce qui va arriver. Mes hanches vont-elles se libérer d’une tension que je ne soupçonnais pas ou une certaine libération émotionnelle va-t-elle se produire aboutissant à la clarification d’une situation qui me semblait compliquée? Le yoga est essentiellement une technique de développement personnel ».

Le yoga connaît une vraie généralisation de sa pratique. Mais pour toute personne qui souhaite commencer, le meilleur conseil que Nathalie Keiller donne est de prendre un cours adapté. Car si le yoga est une activité physique, il est aussi un enrichissement personnel qui nous apprend à mieux nous connaître et nous écouter.

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