Alison Watt fusionne nature et peinture

L'atelier de peinture en plein air d'Alison Watt | Photo par Magalie L'Abbé, Flickr

L’atelier de peinture en plein air d’Alison Watt | Photo par Magalie L’Abbé, Flickr

Puisque Voltaire affirmait qu’il faut cultiver notre jardin, pourquoi ne pas y peindre aussi! Alison Watt, artiste-écrivain-botaniste, semble avoir retenu l’idée. Elle relève ce défi en organisant un atelier de peinture – en plein air dans le jardin de l’Université de la Colombie Britannique (UBC), le week-end du 20 et 21 juillet 2013.

Inspiration botanique

On peut dire qu’Alison Watt et la nature ne font qu’un. Elle est l’instrument par lequel celle-ci s’exprime, tantôt dans ses toiles et

Alison Watt | Photo par Alison Watt

Alison Watt | Photo par Alison Watt

tantôt par les mots qu’elle lui souffle dans un langage dont elles seules sont complices.

Elle est autant une écrivaine qui peint, qu’une artiste qui écrit, une versatilité qu’elle maitrise avec passion et savoir-faire. Son premier livre : The Last Island, a Naturalist’s Sojourn on Triangle Island (La dernière île, séjour d’une naturaliste sur l’île du Triangle) reflète ses mémoires d’un été alors qu’elle était étudiante en botanique.

Cette œuvre, ainsi que son recueil de poème Circadia, ont reçu plusieurs nominations et sont reconnus au Canada, aux États-Unis et en Grande-Bretagne.

L’idée de cet atelier lui est venue après qu’une collègue l’ait interrogée sur ce qu’elle comptait peindre cet été. « Le jardin botanique de UBC est mon lieu préféré. Quel que soit l’angle d’où vous regardez, il y a quelque chose de merveilleux à peindre. Je me réjouis d’y travailler avec les participants » lance-t-elle. Cet atelier de peinture ne sera pas sa première expérience, car elle l’a déjà essayé l’été dernier en France.

Toutefois, l’atelier ne pourra accueillir que quinze élèves. Alison Watt, qui enseigne la peinture depuis de nombreuses années et dont la première toile fut l’œuvre d’une botaniste plus que celle d’un peintre, abordera les techniques de peinture en plein-air mais aussi comment diriger les coups de pinceaux en distillant ce que la nature communique.

Même si la tâche ne semble pas des plus faciles, elle le concède, elle affectionne l’idée de réunir ses élèves et leur inculquer les astuces pour fusionner l’inspiration qui découle de la contemplation d’une flore vivifiante avec les formes et les couleurs.

Est-ce ainsi que l’art prend vie ? Même si elle n’a exercé la profession de botaniste que peu de temps, elle avoue que celle-ci reste son premier amour et qu’elle lui permet de vivre pleinement la peinture, en plus de regarder le monde à travers les projections de cette lentille. « Quand j’ai commencé à peindre, mes inspirations ressemblaient beaucoup à celles des biologistes qui s’intéressent à l’art pour observer la nature de près ».

Peintures abstraites et vision du monde

Christmas Roses, par Alison Watt | Illustration par Alison Watt

Christmas Roses, par Alison Watt | Illustration par Alison Watt

Au fil de son immersion dans la peinture, Alison Watt s’est rapprochée des procédés dans les différentes disciplines. Et son engagement avec les matériaux n’est qu’une relation de sensualité.

Certes, comme dans la création de toute œuvre, la frustration se fait parfois ressentir et quand la peinture prouve son côté indocile, elle sait comment l’amadouer en travaillant à travers elle. « C’est un processus délicat » confie Alison Watt. « Il m’a fallu un certain temps pour arriver à ce point, parce que je devais apprendre à lui faire confiance et à prendre la bonne décision tout au long du chemin. La peinture abstraite requiert beaucoup d’intuition. Elle se compose pas à pas, et chaque étape ressemble à un voyage où l’on fait de merveilleuses découvertes. »

Si la plupart des œuvres d’Alison Watt peuvent être considérées comme organiques, des formes à caractère biomorphique prédominent dans ses peintures abstraites. Celles-ci laissent candidement transparaitre sa vision du monde en tant que biologiste.

Il est évident que l’abstrait a permis à l’artiste de franchir les frontières et lui a permis de développer une compréhension du pouvoir de la composition et des couleurs…

Cet atelier de peinture en plein air plaira aux néophytes ainsi qu’à ceux qui essayent de parfaire leur talent. Le forfait de cette formation de deux jours inclut les frais de participation, le papier à dessin et le droit d’accès à la visite du jardin. Les étudiants de l’Université et les détenteurs de la carte d’accès au jardin bénéficieront d’une remise.

Alison Watt est d’avis que le prix est une juste contribution à la richesse de l’expérience de cet atelier. Ce dernier sera un tremplin pour aiguiser les outils afin que les élèves puissent s’en servir toute leur vie et bâtir sur les connaissances qu’ils acquerront.

Comme disait Picasso, «la peinture ce n’est pas copier la nature mais apprendre à travailler comme elle ». C’est l’agenda qu’Alison Watt s’est fixée en organisant ces séances d’apprentissage.

D’une voix très calme, elle confie : « mon travail en tant qu’artiste ne se terminera jamais. La peinture est infinie! Il y a toujours de nouvelles matières à explorer et des techniques à saisir ».

Elle qui connait le jardin botanique dans toutes ses bornes avoue que « le jardin de l’Université de la Colombie Britannique est un joyau et chaque Vancouvérois se doit de le visiter » On ne peut que lui donner raison en se remémorant les dires du célèbre Van Gogh « Cultivez votre amour de la nature, car c’est la seule façon de mieux comprendre l’art ».

Atelier peinture en plein air
20 et 21 juillet 2013, UBC
www.botanicalgarden.ubc.ca/2013/courses/paintinginthegarden#sthash.XpSVy5D4.dpuf

www.alisonwatt.ca