L’atelier « Art écoresponsable », initié par le Carrefour 50+ de la Colombie-Britannique, réunit des aînés de Nanaimo, Vancouver, Chilliwack, Prince-Georges et Nelson autour d’une pratique artistique alliant expression créative et conscience écologique.
Marie-Paule Berthiaume – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
« Le Carrefour 50+ CB est un organisme à but non lucratif qui a pour vision d’enrichir le bien-être et la vitalité des francophones et francophiles âgés de 50 ans et plus en C.-B.», explique la directrice de l’organisme, Nada El Hamdadi. «Nous rassemblons donc cette communauté autour d’activités porteuses de sens. Comme plusieurs ateliers sont virtuels, j’ai choisi d’offrir celui-ci en présentiel. »

Nada El Hamdadi organisera en juin une compétition avec jury pour faire connaître le projet | Carrefour 50+ CB
Cinq approches, un même engagement
Nada El Hamdad a donné carte blanche aux organisations l’Amicale 50+ de Vancouver, l’Association francophone de Nanaimo (AFN), l’Association de Fraser Valley, le Cercle canadien de Prince-Georges et l’Association des francophones des Kootenays Ouest (AFKO) qui ont approché des artistes aux sensibilités distinctes.
Installée sur l’île de Vancouver, la fondatrice d’Hélix Art Thérapie, Amélie Blanchard, puise dans sa formation en arts visuels et en design à Concordia, en psychologie à l’Université de Montréal, ainsi qu’en art-thérapie au réputé Kootenay Art Therapy Institute de Nelson, pour offrir un atelier rassemblant expression créative et conscience environnementale, à l’AFN.
L’art-thérapeute, à la barre de l’atelier « Art écoresponsable », se concentre sur le bien-être et la pleine conscience. « Chaque semaine, je leur fais découvrir des artistes pour inspirer les participants. La semaine d’avant, on a créé dehors avec des éléments naturels alors que, ce matin, on a travaillé avec des matériaux recyclés : retailles de tissu, vieux projets, objets du bac de recyclage. »
À l’est de la province, à Nelson, Émilie Leblanc Kromberg travaille en collaboration avec l’AFKO. L’artiste visuelle engagée propose un atelier s’inscrivant dans une réflexion plus conceptuelle sur l’environnement, la consommation et l’utilisation des matériaux. Son approche s’appuie sur des courants artistiques historiques liés à la réutilisation.

Les six ateliers de l’artiste pluridisciplinaire Émilie Leblanc Kromberg mêlent collage, sculpture et objets de parure | Marie-Paule Berthiaume
« Depuis que je participe au Haute Trash Fashion Show en tant que créatrice de mode, je réfléchis davantage à la surconsommation et au recyclage. Comme artiste et animatrice d’ateliers d’art, j’ai de plus en plus de mal à acheter du neuf pour créer. Pour moi, l’art est un langage : qu’est-ce qu’on exprime par ce qu’on fait? », demande-t-elle.
Place à la créativité
Malgré leurs approches différentes, les deux animatrices partagent des valeurs communes : démocratiser la création et valoriser le processus plutôt que le résultat final.
En art-thérapie, Amélie Blanchard remarque souvent que les jeunes cessent de créer vers 13 ou 14 ans, faute de confiance. « Avec la pratique, ils auraient autant progressé que ceux qui ont continué. Tout le monde peut créer : l’important, ce n’est pas la beauté, mais le geste et l’apprentissage », indique-t-elle.

Selon Amélie Blanchard, l’art permet d’exprimer des émotions nuancées souvent difficiles à identifier | Pauline Maerten
L’objectif principal de l’art-thérapeute est de transmettre un goût pour la création. « Pour moi, chaque acte créatif – cuisiner, jardiner, créer – apporte du bien-être. Si une participante repart inspirée, ma mission est accomplie. L’une d’elles a même reconduit l’atelier avec ses amies, ce qui est beau à voir! »
Émilie Leblanc Kromberg abonde dans ce sens. Active depuis plusieurs années au sein du Club créatif de l’AFKO et du centre d’artistes autogéré Oxygen Art Centre à Nelson, elle cultive un profond dévouement pour la créativité.
« Chaque fois que j’entends “ je ne suis pas bonne en art ”, je trouve ça triste », confie-t-elle, « On n’a pas besoin de connaître les techniques pour créer. L’art n’est pas une question de beauté ou de laideur mais une occasion de s’exprimer librement, comme le font les enfants. Il n’y a pas d’erreurs en art — juste des préférences. L’essentiel, c’est de créer pour soi ou ensemble, dans le plaisir. »
L’importance de créer des liens
Les animatrices soulignent toutes deux l’importance de cultiver le lien social, essentiel au mieux-être. « L’atelier mise sur le plaisir de créer ensemble et sur l’apprentissage, car c’est en apprenant qu’on reste jeunes », conclut Émilie Leblanc Kromberg.
Un concours virtuel déterminera les trois lauréats en juin 2025 : www.carrefour50cb.ca