La saison estivale sur les bords du Pacifique est l’occasion idéale pour profiter des activités qui font la renommée du Grand Vancouver : randonnées en montagne, journées à la plage, balades à vélo au Stanley Park. Parmi ces plaisirs déjà familiers se greffent délicieusement des aventures gourmandes vers de nouvelles saveurs et expériences culinaires.
Pour cette édition gastronomique, La Source a pris langue avec Miguel Potes, un chef d’origine colombienne et le propriétaire du restaurant Union Latinos. Au menu, un aperçu des plats culturels qui évoquent l’été à la colombienne.
L’assaisonnement : une signature culturelle
Poulet, poisson, riz, le plantain. Les plats du monde entier se composent souvent des mêmes aliments, quel que soit l’endroit où l’on se trouve. Selon le chef Miguel Potes, les origines de chaque plat se cachent dans son assaisonnement : « C’est en goûtant les différentes combinaisons d’assaisonnements,
que l’on peut souvent remonter à la région d’origine d’un plat », indique le restaurateur. « Les saveurs peuvent être étranges pour le grand public, mais elles témoignent de la diversité et rassemblent les gens au moyen des aliments qui nous représentent. »
En Colombie, c’est le Triguisar qui représente la signature culinaire de son peuple. Ce mélange d’épices, composé de cumin, rocou, curcuma, ail en poudre, amidon de maïs et amidon de riz, se retrouve dans plusieurs spécialités nationales telles que le arroz con pollo, le ragoût de poulet, les empanadas et les tamales.
« La cuisine colombienne est différente des autres cultures en ce qui concerne l’assaisonnement. Nous mettons moins l’accent sur les épices que sur l’assaisonnement… les saveurs sont prononcées sans être piquantes », dit M. Potes. « Nous avons des sauces à côté qui sont assez relevées, mais nous utilisons plutôt des assaisonnements qui mettent en valeur les saveurs naturelles de la viande, par exemple. »

Miguel Potes, chef et propriétaire du restaurant Union Latinos | Photo d’Union Latinoss Food
Bandeja Paisa : le Brunch des champions
Première recommandation du chef Potes, Bandeja Paisa. Ce repas copieux, originaire de la région centrale du nord-ouest de la Colombie, Antioquia, a été conçu au 19e siècle pour soutenir les fermiers pendant leurs longues journées de travail. « Bandeja Paisa rassemble plusieurs aliments clés sur un plateau : on y trouve donc des haricots, du riz, de l’avocat, de la couenne de porc, des œufs, du bœuf, de l’huile d’olive », explique le restaurateur. Selon lui, ce plat est un incontournable, que l’on retrouve sous plusieurs formes en fonction de la région : plus de viande pour certains, et des versions plus légères qui remplacent les viandes par du poulet grillé.
Pescado
Pour le chef d’origine colombienne, aucun été colombien n’est complet sans poisson : « J’ai grandi sur la côte, je me réfère beaucoup au poisson. Le tilapia et le pompano sont des plats de base dans ma région qu’on retrouve aussi à Vancouver ». Et les deux sont proposés dans le restaurant de M. Potes, frits, et accompagnés de Maduro (plantain mûr) et de Arroz de coco (riz à saveur de noix de coco).

Pescado frito | Photo d’Union Latinoss Food
Sancocho
Une autre spécialité proposée par le restaurateur : le sancocho, une soupe traditionnelle servie tous les samedis à Union Latinos – même pendant l’été. Ce plat associe des ingrédients simples mais nourrissants (du plantain, des pommes de terre, du manioc, du maïs) avec du poulet ou du bœuf. « Même si la Colombie est un pays chaud, on y consomme beaucoup de soupe tout au long de l’année, explique M. Potes. C’est un plat qui réconforte, peu importe la saison. On grandit avec ça. L’un des souvenirs communs de l’enfance en Colombie est le fait de rentrer de l’école en sachant que sa mère a déjà mis la soupe à chauffer. » D’après lui, le réconfort de ce souvenir suffit pour apprécier le sancocho, qu’il fasse chaud ou froid.
Un goût de la Colombie à Vancouver
Malgré sa popularité, l’histoire de Union Latinos s’entame par un désir d’établir un espace communautaire pour les Colombiens dans la grande agglomération vancouvéroise. Dès son arrivée à Vancouver, Miguel Potes a constaté qu’il manquait à Vancouver un lieu où retrouver les saveurs authentiques de la Colombie. Ce besoin est vite devenu un projet communautaire. « Il n’y avait pas grand-chose qui correspondait à notre cuisine. Alors nous avons décidé de cuisiner nous-mêmes », dit-il. « À l’époque, il y avait déjà une communauté colombienne importante dans le Lower Mainland », explique-t-il. « Et beaucoup ressentaient la même chose que nous. »
Après la pandémie, Union Latinos a ouvert un nouvel espace à Vancouver, rue Granville. C’est pour s’adapter au dynamisme du centre-ville que le propriétaire a décidé de partager de nouvelles dimensions de ses origines : « Installé à Granville, j’ai constaté que les restaurants ici mettent beaucoup l’accent sur l’expérience. Ça m’a fait penser à notre propre culture. La Colombie est l’un des meilleurs pays, si ce n’est le meilleur, en ce qui concerne les expériences culturelles et sociales : on aime danser. Notre énergie est contagieuse. J’ai immédiatement vu l’occasion d’agrandir notre rayon. »

Sancocho res | Photo d’Union Latinoss Food
Aujourd’hui, Union Latinos est un pont culturel qui propose une immersion complète dans les traditions colombiennes : chaque mois, le restaurant anime plusieurs événements qui reflètent une culture conviviale et accueillante. « Notre but est vraiment de montrer toute la richesse de la culture colombienne, et plus largement des cultures latines. Être au centre-ville, c’est avoir la possibilité de faire découvrir tout cela à un large public. »
Pour plus d’information sur Union Latinos, visitez : www.unionlatinosrestaurant.com