Cinq jeunes francophones de la Colombie-Britannique se rendront à Ottawa, du 3 au 8 août prochains, pour participer au Forum national des jeunes ambassadeurs et ambassadrices (FNJA) 2025.
Suzanne Leenhardt – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
Martyna Zukowska et William Wang, 16 ans, étudient respectivement à l’école secondaire d’immersion française Brookswood et à l’école secondaire Port Moody dans le Grand Vancouver. Ils font partie des 35 élèves de 10e et 11e année des dix provinces et des trois territoires du pays, sélectionnés pour le FNJA. Leur mission : organiser l’an prochain des activités en français dans leur établissement scolaire.
À la veille du Forum, La Source a discuté avec eux de leur pratique au quotidien du français.
Où as-tu appris le français et comment?
Martyna : Ma famille est d’origine polonaise, alors je parle polonais à la maison et anglais à l’extérieur. Puisque j’évolue dans un contexte bilingue, une enseignante m’a dit que j’apprendrais facilement une troisième langue, comme le français. Elle m’a parlé du programme d’immersion française dans lequel je me trouve.
William : Je ne suis pas dans une école d’immersion et j’ai appris le français seul. Depuis que je suis très jeune, je regarde, en français, les matchs du Paris Saint-Germain, mon équipe de soccer préférée. En me familiarisant avec le vocabulaire de ce sport, j’ai trouvé une passion pour la langue française. Je me suis ensuite fait des amis en ligne avec qui je discute de soccer. J’utilise aussi d’autres méthodes, comme regarder des films, des séries et lire des livres en français. Et je suis présentement à Montréal pour un échange dans une famille d’accueil!
As-tu des proches qui parlent français?
William : Non, ma famille est d’origine chinoise et je parle chinois avec eux. Mes amis apprennent seulement le français pour les examens.

Martyna Zukowska, jeune ambassadrice francophone, vit à Langley | Le français pour l’avenir
Martyna : Ma famille ne parle pas français, mais je le parle avec mes amis à l’école d’immersion française. Je fais aussi partie de l’Équipe nationale de sauvetage sportif et mon entraîneur est québécois, alors je pratique avec lui. J’aimerais utiliser le français en dehors de l’école mais peu de gens le parlent en C.-B.
Est-ce que tu pratiques le français dans tes loisirs, comme la lecture, la musique, le cinéma ou l’écriture? Quelles sont tes ressources?
Martyna : J’écoute des artistes comme Indila, Amir, Céline Dion, Maître Gims et Stromae. Je regarde parfois la télévision, comme des émissions de cuisine, pour apprendre de nouveaux mots. Pour les livres, il m’est difficile de trouver des sujets qui m’intéressent et à la bibliothèque, soit ils sont pour les enfants, soit ils sont trop sophistiqués. Pendant l’été, je pratique sur mon téléphone avec Duolingo!
William : J’écoute aussi Maître Gims et Stromae, et quand je regarde un film, je laisse l’audio et les sous-titres en français. J’ai été bénévole au Festival du bois de Maillardville cette année, où j’ai rencontré beaucoup de francophones et francophiles. Ça m’a surpris! Aussi, j’ai participé à un concours d’art oratoire à l’Université Simon Fraser où j’ai remporté la troisième place. C’était la première fois que je m’exprimais en public en français et je me sens plus à l’aise depuis.
Voudrais-tu étudier en français en Colombie-Britannique?

William Wang, jeune ambassadeur francophone, vit à Coquitlam | Le français pour l’avenir
William : Ça reste une option. J’aimerais étudier la finance et le commerce et peut-être rejoindre les universités McGill ou Concordia, à Montréal.
Martyna : J’aspire à devenir vétérinaire alors mes études seront en anglais et je retournerai peut-être en Pologne pour ça. Mais j’aimerais bien pouvoir faire un échange en France ou au Québec. Mon séjour à Ottawa sera un bon entraînement pour ça.
Qu’attends-tu de ce voyage à Ottawa?
Martyna : Je suis très excitée à l’idée de parler en français avec d’autres personnes. Avec les autres ambassadeurs de la province, on a un groupe sur Instagram et on va essayer de se contacter avant le départ.
William : J’ai très hâte de voir la capitale et de rencontrer des personnes d’autres provinces. Nous allons discuter de sujets comme l’éducation en français et la promotion de la culture francophone dans nos communautés. En rentrant, j’aimerais continuer à faire des vidéos en français pour ma chaîne YouTube et créer un site Web pour faire découvrir les événements en français de la C.-B.