Bientôt la fin de l’été qui fera place à l’automne. Je sais, je ne vous apprends rien. Bientôt, dans une quinzaine de jours, l’arrivée des rentrées. Là encore aucune surprise. Il en est ainsi chaque année. Impossible de bousculer cet ordre établi de longue date.
Bon gré mal gré nous nous y sommes fait. La vie, notre vie, est ainsi faite. Donc immédiatement après la fête du travail, ce sera la rentrée scolaire dans les écoles élémentaires et secondaires où les élèves ont généralement très peu à faire. Puis, légèrement plus décalée, nous assisterons à la rentrée universitaire au cours de laquelle on devrait apprendre aux étudiants à ne pas se taire. Sensiblement au même moment, viendra le tour de la rentrée parlementaire, celle où l’on verra nos députés se comporter comme des enfants à la grande satisfaction de leurs dirigeants dont les intentions et les décisions finissent toujours par déplaire.
Oui, bientôt, tout va recommencer comme si de rien n’était. Les traditions ne se perdent pas facilement. Si les saisons et les rentrées sont immuables, les aspirations, elles par contre, peuvent varier. Elles vous donnent le droit de rêver. Elles vous permettent de prendre vos désirs pour des réalités. Ce que je ne manque pas de faire. À cet effet je fais appel à un mot qui m’est cher, un mot rempli d’espoir : bientôt. Avec des « bientôt » je peux changer le cour des choses. Je peux rêver en couleurs. Me voilà parti.
Bientôt, oui bientôt, contrairement aux apparences, la guerre à Gaza prendra fin. Un jour ou l’autre les horreurs commises en ces lieux devront cesser si nous désirons donner un semblant de sens à notre humanité. Les otages, ce qu’il en reste, seront libérés. Les Palestiniens auront un pays dont ils seront les seuls maîtres à bord en dehors de toute influence salafiste. Netanyahou et son gouvernement d’extrême droite, composé d’individus abjects, peu recommandables, seront poussés vers la sortie. Je n’exclus pas la possibilité d’un coup d’état militaire ou l’éventualité d’un soulèvement massif d’une population fatiguée d’être mené à sa perte par un dirigeant démoniaque préoccupé seulement par sa survie politique et juridique. Un vœu pieux ? Certes, mais je n’ai pu trouver mieux.
Bientôt, dans un avenir pas si lointain, nous n’entendrons plus parler de Pierre Poilievre. Dire que je l’avais presque oublié celui-là. Voilà qu’à nouveau il pointe son nez dans nos affaires. Le pit-bull est de retour. Il tient à nous faire croire que, face à Trump et contrairement à Mark Carney, il aurait fait mieux, il aurait obtenu davantage de concessions de la part des Américains. C’est possible mais permettez-moi d’en douter. Un freluquet de son espèce ne pourrait en aucune manière gagner la faveur de l’insupportable et imprévisible président américain. Ce dernier ne ferait qu’une bouchée de notre chef de l’opposition qui, par pur plaisir, par habitude aussi et par d’incompréhensibles principes, s’oppose systématiquement à tout ce que fait notre premier ministre. C’est son droit. Son devoir, toutefois, l’oblige à servir les besoins de la nation plutôt que ceux de ses avancées politiques. Il est de loin préférable de présenter le tableau d’un Canada uni face à un ennemi dont l’objectif est de nous annexer. Au lieu d’aboyer en voyant passer la caravane, monsieur Poilievre ferait mieux de regarder passer les trains comme le font les vaches.
Bientôt, mon petit doigt me le dit, la guerre tarifaire déclenchée par Trumpipo tournera pour lui au vinaigre c’est-à-dire à notre avantage. Si en apparence notre gouvernement, avec son chef de file aux premières loges, semble ne pas avoir levé les coudes assez haut au cours des pourparlers, il n’a pas pour autant baissé les bras. Trop longtemps nous avons pris pour acquis et apprécié nos bonnes relations avec les États-Unis. C’est fini. Trump, contre toutes ses attentes et sans le savoir, se charge de notre résurrection. Nous pouvons et nous allons trouver d’autres alliés et créer d’autres alliances plus fiables. Qui sait, BRICS ou l’UE pourraient nous accueillir ? Si cela devait se concrétiser j’aimerais voir la tête que fera Donald Trump.

« Bientôt, dans un avenir pas si lointain, nous n’entendrons plus parler de Pierre Poilievre. » | Photo de the White House
Bientôt, ce ne sera pas trop tôt, les hostilités entre la Russie et l’Ukraine cesseront. Toute mauvaise chose un jour ou l’autre doit prendre fin. Vladimir Poutine, qui se nourrit de conflits armés, ne sera pas content de ce dénouement. Il lui faudra trouver un autre terrain où guerroyer. Plusieurs pays limitrophes de la Russie devraient commencer à s’inquiéter. À qui le tour ? Un tirage au sort déterminera qui sera la prochaine victime de cette boulimie moscovite. Pile on te laisse tranquille, face on t’attaque. Le petit malin du Kremlin savoure déjà son prochain larcin. Plus Raspoutine que Staline ou Lénine, cet infernal Poutine.
Sur ce, on se dit : à bientôt.