Le Conseil scolaire francophone (CSF) a confirmé en septembre l’achat d’un terrain à Abbotsford, une étape déterminante vers l’ouverture d’une école francophone dans la ville.
Louisa Sage – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
« Voilà plusieurs années que les parents réclament une école dans la région d’Abbotsford. L’acquisition de ce terrain marque une étape concrète vers la réalisation de cet objectif », explique Marie-Andrée Asselin, directrice générale de la Fédération des parents francophones de Colombie-Britannique (FPFCB).
Un processus de longue haleine
Le CSF a également acquis un autre terrain à Victoria, deux annonces accueillies avec enthousiasme par la FPFCB.
« Nous avons soutenu tous les efforts du CSF pour obtenir de nouveaux terrains et du financement afin de développer des écoles, notamment à Abbotsford », constate-t-elle, mettant en avant la participation de la FPFCB comme corequérante aux côtés du CSF dans la cause juridique conclue en 2020 en faveur de la communauté francophone.
Quant aux prochaines étapes, le calendrier reste incertain. « Une fois le terrain acheté et le financement approuvé, il faut généralement compter entre trois et quatre ans avant le début de la construction d’une école. Ce sont des projets de longue haleine qui mobilisent de nombreux intervenants, dont la Ville, le ministère de l’Éducation et les architectes. »
La pérennité de la communauté

Marie-Andrée Asselin, directrice générale de la Fédération des parents francophones de Colombie-Britannique | courtoisie
Pour Marie-Andrée Asselin, la construction de nouvelles écoles et l’agrandissement des écoles existantes sont incontournables. « Nos établissements débordent et plusieurs bâtiments vieillissent. Cela exige un investissement sérieux de la part de la province, mais l’effort en vaut la peine. »
Elle souligne que l’accès à une école francophone touche directement à la pérennité de la communauté. « Bien souvent, l’école est le cœur de la vie francophone, et parfois même le seul bâtiment francophone de la ville, comme ce sera le cas à Abbotsford. »
Marie-Andrée Asselin explique que les écoles doivent donc assumer de multiples fonctions : « Elles accueillent les élèves pendant la journée, mais aussi la communauté en soirée et la fin de semaine, d’où l’importance de prévoir des espaces assez grands pour répondre à tous ses besoins. »
Des retombées concrètes pour les familles
À Mission, l’école des Deux-rives accueille actuellement de nombreuses familles francophones d’Abbotsford. Sophie Carignan, la présidente de l’association de parents d’élèves (APÉ) de cette école, estime que près de la moitié des élèves vivent à Abbotsford, dont ses propres enfants.

Sophie Carignan, présidente de l’APÉ de l’école des Deux-rives à Mission | courtoisie
« Plusieurs familles ont également choisi de ne pas inscrire leurs enfants à l’école des Deux-rives, car elles ne souhaitaient pas devoir se déplacer dans une autre municipalité », indique la présidente.
« L’ouverture d’une école à Abbotsford aura des effets remarquables », dit-elle, en soulignant les retombées concrètes pour les familles. « Tous nos services, qu’il s’agisse de soins médicaux, dentaires ou d’activités extrascolaires, sont réunis ici. Les allers-retours d’Abbotsford sont épuisants. La présence d’une école francophone sur place nous fera gagner du temps et de l’argent et renforcera notre sentiment d’appartenance. Les enfants pourront ainsi retrouver les mêmes amis à l’école que dans leurs activités extrascolaires. »
La nouvelle école sera également un point de ralliement pour l’Est de la vallée du Fraser, précise Sophie Carignan, et desservira des communautés comme Chilliwack, qui ne compte pas d’école secondaire francophone. « Cette nouvelle école permettra à encore plus de familles de profiter d’un accès à l’éducation en français. »
Un lieu de rassemblement
La présidente de l’APÉ des Deux-rives partage le souhait des parents de voir le futur établissement doté de terrains de sport, d’un gymnase, d’une garderie et de locaux pour les activités après l’école.
Elle aimerait notamment proposer des cours de couture en français à des jeunes en dehors des heures de classe. « L’école doit être plus qu’un lieu d’enseignement : c’est un lieu de rassemblement pour la communauté francophone. »
Sophie Carignan affirme que cette annonce ravive l’espoir des familles. « On en parle depuis plus de 30 ans. Aujourd’hui, on voit enfin la lumière au bout du tunnel. On ne sait pas encore à quel point le tunnel est long, mais au moins, il y a de la lumière. »
Pour en savoir plus : www.csf.bc.ca