Le vendredi 24 octobre dernier avait lieu l’avant-première vancouvéroise du film documentaire Florent Vollant – Innu en compagnie de la réalisatrice et co-scénariste Isabelle Longnus.
« Ça a été comme une évidence, dès qu’on a entendu parler du film on savait qu’il fallait le ramener à Vancouver », affirme Lorraine Fortin, la présidente de Visions Ouest Productions. « Je connais Isabelle depuis longtemps, elle a cette énergie spéciale », continue-t-elle. « Ses histoires, sa sensibilité, sa vision, sa poésie, c’est quelque chose que vous n’oublierez jamais. »
Présente lors de la projection, la réalisatrice Isabelle Longnus a tenu à remercier son public vancouvérois : « J’ai commencé ici, ça me touche de pouvoir présenter ce film à Vancouver. » Diffusé en avant-première dans le théâtre de l’Alliance française, le documentaire relate l’histoire de Florent Vollant, un chanteur-auteur-compositeur autochtone notamment connu pour avoir fait partie du groupe emblématique Kashtin dans les années 1980 et 1990.
Isabelle a fait la rencontre de Florent il y a plusieurs années déjà. Ensemble, ils ont travaillé sur des concerts ou des tournages de clips musicaux à Montréal comme à Vancouver.
En fin d’année 2021, alors tout juste remis d’un violent AVC, c’est Florent qui prend l’initiative d’inviter Isabelle chez lui à Mani-Utenam. À ce moment-là, le tournage d’un film n’est pas encore d’actualité, Florent souhaite simplement faire découvrir sa région à Isabelle et lui parler de l’album qu’il a pour projet d’écrire. « Là-bas je n’ai pas trouvé l’artiste, mais l’homme », explique Isabelle. « Dès les premiers instants, j’ai senti qu’il fallait faire quelque chose. »
Florent Vollant et Isabelle Longnus lors du tournage du documentaire. Crédit Photo : Alexandre Bussiére
Un voyage temporel et visuel
Plus que le récit de sa vie, c’est un réel hommage que la réalisatrice rend à Florent Vollant dans son film. De son enracinement dans ses origines autochtones jusqu’à l’apogée de son succès, en passant par son combat contre l’immobilité, on découvre un homme authentique et sensible qui nous conte son expérience de vie unique.
Le chanteur se laisse aussi raconter par ses proches. « Je n’aurais jamais pu faire le film sans sa famille », confie Isabelle. La proximité et le lien que le chanteur entretient avec les siens est un réel reflet des valeurs de la communauté innue. Le film nous plonge dans une intimité bouleversante marquée à la fois par un amour familial inconditionnel et par le souvenir de défunts partis trop tôt. « Florent parlait tellement de ses parents, de ses oncles, ses tantes ou encore de ses grands-parents, qu’ils étaient devenus des personnages à part entière », explique la réalisatrice. « Ces gens existent encore tellement dans leur cœur, dans leur tête, que j’ai fini par les ressentir moi-même. »
Des lacs gelés encerclés de majestueuses forêts et des étendues de neige à perte de vue, c’est le décor grandiose qu’offre le Grand Nord canadien au documentaire. Ces paysages, ces territoires, c’est ce que chante Florent dans ses chansons depuis tant d’années. « J’ai immédiatement été saisie, ce n’était pas juste une facette de lui, c’est son essence », relate Isabelle. « Cet homme est physiquement relié, comme beaucoup là-bas, à sa terre. »
On comprend alors l’importance voire la nécessité pour Florent de conserver un lien avec son milieu natal. Des lieux dans lesquels le temps n’existe pas, et dont les récits viennent nourrir l’imaginaire. « Quand nous longions la rivière en train, j’ai eu comme une épiphanie », admet Isabelle. « J’ai compris que pour eux c’était l’autoroute de leur vie. Ils sont nés dans les bois, la rivière ce sont nos boulevards et leurs chemins ce sont nos rues. »
Le tournage du documentaire Florent Vollant – Innu s’est clôturé en mars 2025 à Montréal et fait déjà l’unanimité auprès de son auditoire. Ce dernier sera projeté pour plus de 3 000 enfants de la région dans les écoles du Conseil scolaire francophone, dans le cadre des Matinées scolaires, les 27-28 et 29 octobre.
