La finale des Voix de la poésie bientôt à Vancouver

Compliquée, oubliée, démodée… À l’heure des réseaux sociaux et de la messagerie instantanée, on pourrait croire la poésie en vers et contre tous. Le succès du concours Les Voix de la poésie tend pourtant à prouver le contraire, notamment chez les jeunes. Alors que la finale se tiendra le 9 mai au Théâtre Fei and Milton Wong de Vancouver en réunissant les 39 meilleurs candidats, l’évènement d’envergure nationale rassemble cette année pas moins de 30 000 élèves et étudiants âgés de 14 à 19 ans et issus de plus de 370 établissements de toutes les provinces du Canada. Parmi eux, de nombreux francophones curieux de s’exercer à cet art littéraire que la Fondation Griffin, organisatrice du défi, entend remettre au goût du jour.

Le concours les Voix de la poésie gagne en popularité. | Photo de Les Voix de la poésie

Le concours les Voix de la poésie gagne en popularité. | Photo de Les Voix de la poésie

Un tweet à l’ancienne
Fondé en 2010 par le mécène Scott Griffin, président fondateur de la Fondation Griffin, le concours annuel des Voix s’est donné pour but de faire rayonner la récitation de la poésie dans les écoles francophones et anglophones du Canada. Pas une mince affaire. Pour Pierre Nepveu, poète québécois, « il y a d’ailleurs beaucoup de préjugés sur la poésie et son enseignement se veut assez limité. » Pourtant, quatre ans après son lancement, le concours bénéficie d’une popularité croissante, le nombre de participants ayant doublé par rapport à la précédente édition. Miser sur la jeunesse pour redonner à la poésie ses lettres de noblesse s’avère être un choix payant. « Après tout, qu’est-ce-que la poésie si ce n’est un tweet à l’ancienne ? », questionne Sepideh Anvar, directrice du concours. « Dans notre réflexion, nous avons noté que les jeunes passent beaucoup de temps à communiquer de façon concise par Internet ou grâce aux textos. Nous y avons vu une forme de rapprochement avec la poésie qui contient beaucoup de sens en peu de mots », détaille-t-elle.

Un intérêt pédagogique

Répartis en trois catégories (français, anglais et bilingue), les jeunes participants sont invités à mémoriser et à réciter des poésies contemporaines ou plus anciennes. « Le but est de leur faire vivre une aventure et d’éveiller leur curiosité en les jugeant sur des critères objectifs tels que la compréhension, la fidélité au texte et l’interprétation », commente Pierre Nepveu, membre du jury depuis trois ans, qui se dit « impressionné » par la qualité des prestations. Cette prise de parole en public et cet intérêt pour le sens des mots confère au projet une dimension pédagogique appréciée, d’autant que le concours offre tous les ans plus de de 75 000 $ de prix aux élèves, d’allocations aux écoles, de frais de voyage et de livres. « Rien ne pourrait se faire sans le dynamisme des enseignants qui nous soutiennent en proposant des activités dans leurs classes », explique Sepideh Anvar.

Une initiative saluée en milieu minoritaire

Une réalité qui prend encore plus de sens en milieu minoritaire où les enseignants francophones manquent souvent de ressources et sont donc plus demandeurs. Alors que les francophones représentent environ 25% des participants, le concours a paradoxalement plus de difficultés à se faire connaître au Québec, où l’offre est importante, que dans l’Ouest du pays où la langue de Molière se fait plus rare. C’est le cas de la Colombie-Britannique qui compte pas moins de 72 établissements francophones et anglophones représentés pour cette édition 2014. Sélectionnés parmi 585 vidéos de récitation envoyées pendant la demi-finale, les 39 concurrents auront l’occasion de suivre un atelier de création poétique avec Damian Rogers, directrice artistique des Voix, et de visiter le Musée d’art de Vancouver avant de se départager sur scène. Cette année, c’est Chantelle Schwartz, élève de Crofton House school, à Vancouver, qui représentera la province dans la section française.

 

Finale Les Voix de la poésie

Le 9 mai
Théâtre Fei and Milton Wong de Vancouver

25 000$ de prix et d’allocations aux écoles seront décernés pour cette finale
Les finalistes seront sur scène à partir de 19 h le 9 mai en compagnie de l’animatrice Johanne Blais, de l’émission radio CBC « C’est la vie ».

Des billets de 5$ et de 10$ sont en vente sur Internet :
recite2014.eventbrite.ca