La C.-B. est-elle prête pour la grande conférence climatique de Paris ?

Courir (ou marcher) au profit de l’énergie solaire, c’est ce que proposent de faire Ben West et Mari McMillan le 8 novembre à Stanley Park à l’occasion de la première Great Climate Race. | Photo par Greg Herringer

Courir (ou marcher) au profit de l’énergie solaire, c’est ce que proposent de faire Ben West et Mari McMillan le 8 novembre à Stanley Park à l’occasion de la première Great Climate Race. | Photo par Greg Herringer

À l’approche de la conférence climatique des Nations unies (COP21) à Paris en décembre, les dirigeants de 195 pays se préparent à négocier farouchement en vue d’aboutir à un accord universel sur le climat. Parmi les plus grands pollueurs de la planète, le Canada est attendu au tournant. Souvent à contre-courant du reste du pays, en Colombie-Britannique, de nombreux élus, entreprises et particulier prennent les devants.

En prévision de la COP21, plus des deux tiers des États membres ont d’ores et déjà affiché leur bonne volonté et annoncé des mesures plus ou moins ambitieuses pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Le gouvernement canadien s’est engagé, pour sa part, à réduire de 30 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030 par rapport à 2005. Hardi mais pas révolutionnaire.

En Colombie-Britannique, où l’écologie est une préoccupation largement répandue, le gouvernement de la première ministre Christy Clark martèle que la province fait office d’exemple en la matière. Une expertise reconnue même au-delà des frontière canadiennes et un sujet est très souvent abordé lors de conférences animées par de grands spécialistes. D’ailleurs, le 7 octobre, la ministre de l’Environnement provinciale a été conviée, pour la seconde fois cette année, par le Fonds monétaire international pour s’exprimer. Elle y a abordé la fameuse taxe carbone britanno-colombienne, unique en Amérique du Nord.

Autre intervention marquante, celle de l’illustre professeur et militant écologiste Tim Flannery, le 14 octobre prochain, au Vancouver Playhouse (600, Hamilton Street). Il doit y exposer, lors d’une soirée ouverte au public, ses idées pour réconcilier action pour la planète et économie. Et aux yeux de certains, les deux sont incompatibles. Malgré ses discours pleins de bonnes intentions, Victoria tente, par exemple, de faire émerger l’industrie du gaz naturel liquéfié (GNL) en Colombie-Britannique. À l’heure où les énergies propres devraient être favorisées, le GNL est accusé, principalement par les environnementalistes, de générer beaucoup trop de GES pour être considéré autrement que comme une énergie fossile. C’est pourtant sur cette énergie que Christy Clark veut parier.

Vancouver, ville la plus verte au monde d’ici 2020 ?

À l’autre bout de l’échiquier stratégique, cela fait un moment que Vancouver veut conjuguer développement durable avec croissance économique. Le maire, Gregor Robertson, ambitionne de transformer Vancouver en la ville la plus verte au monde d’ici 2020. À l’aube du rassemblement parisien, il multiplie les engagements.

Dernière en date, la Promesse climat de Vancouver (Vancouver’s Climate Pledge). Gregor Robertson l’a dévoilée fin septembre alors qu’il participait à la Semaine du climat à New York. Elle recense les entreprises de Vancouver décidées à lutter contre le réchauffement climatique.

Le professeur d’université, Tim Flannery est un militant écologiste de longue date. | Photo par Damien Pleming

Le professeur d’université, Tim Flannery est un militant écologiste de longue date. | Photo par Damien Pleming

Dix compagnies ont déjà signé, parmi lesquelles Telus, Vancity Credit Union, les cosmétiques Lush ou encore MEC (Mountain Equipment Co-op). « Le changement climatique est un défi majeur. Nos plans d’action d’aujourd’hui constituent ce dont nous nous souviendrons demain », pense David Labistour,
responsable chez MEC. Au sein de la Commission économique de Vancouver, l’enjeu est de taille. « Les entreprises de Vancouver ont compris qu’une économie verte était synonyme d’occasions. En 2014, elle a généré près de deux milliards de dollars d’activité », se réjouit Ian McKay, son directeur.

Un fonds au profit de l’énergie solaire

L’écologie n’est pas seulement l’affaire des élus et des chefs d’entreprise. Un peu partout, des initiatives privées voient le jour, comme celle de Ben West. Avec son partenaire Mari McMillan, ce professionnel de l’événementiel organise le 8 novembre, au parc Stanley, la Grande course du climat (The Great Climate Race).

Différents parcours de course ou de marche sont proposés. « Cette course s’adresse au plus grand nombre, peu importe l’âge et la condition physique », précise Ben West. En plus de s’acquitter de frais d’inscription, les participants doivent organiser des collectes de fonds. Tout l’argent amassé, ainsi qu’une partie des frais d’inscription, seront reversés au Fonds des énergies renouvelables, spécialement créé pour l’occasion. Cette somme servira à promouvoir des projets locaux pour le développement de l’énergie solaire. Selon l’agence internationale de l’énergie, le solaire pourrait devenir la première source d’électricité d’ici 2050.

« Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le solaire est viable en Colombie-Britannique. Malgré un fréquent ciel nuageux, nous bénéficions du même ensoleillement à l’année que l’Allemagne, qui est à la pointe dans ce domaine », souligne Ben West. Lui et son conjoint espèrent apporter leur pierre à l’édifice avec cette course.

Infos sur la course
www.greatclimaterace.org

Conférence du professeur Tim Flannery, mercredi 14 octobre,
19 h, au Vancouver Playhouse.