PVT à Vancouver : un coup de tête à préparer

f_p5_pvt_3

Le PVT au Canada est le Saint Graal de beaucoup de Francophones qui fantasment à l’idée de tout quitter pour des contrées nouvelles. Il s’agit du Visa le plus universel : vous n’avez pas besoin d’offre d’emploi avant de partir et vous pouvez changer de travail autant de fois que vous le voulez pendant votre séjour. Beaucoup de rêves commencent donc avec un clic sur internet. Mais Vancouver a-t-elle de quoi satisfaire tous ces rêveurs ?

Un Visa facile à demander…
Au Canada, le PVT s’appelle EIC (Experience Internationale Canada) et il permet aux étrangers de travailler jusqu’à deux ans au Canada. On vous demande juste d’avoir entre 18 et 35 ans (30 ans pour les Belges).

Cependant, comme beaucoup de pays, le Canada a des quotas. Cette année, il offre 6 400 permis aux Français et 750 aux Belges. Il y a un an à peine, le système choisi était celui du premier arrivé, premier servi. En Belgique, ça ne posait pas de problème : « Pour les Belges, il y avait toujours de la place, sauf si tu t’y prenais très tard, » dit Matthieu. En France, la demande était plus grande que l’offre : sur près de 60 000 postulants, seuls 6 000 réussissaient à l’avoir – soit environ 10 %. Malgré une chance sur dix de succès, les Français se précipitaient sur le site Internet, ce qui le faisait tomber en panne. Maintenant, on s’inscrit dans un « bassin » et plusieurs fois dans l’année, des tirages au sort sélectionnent les chanceux. Un résultat plus aléatoire qui, d’après Quentin, est le bienvenu : « C’est plus objectif. Je préfère être tiré au sort – être dans un bassin et être tiré au sort – que devoir cliquer à un moment donné sur internet alors que le seul truc qui va te différencier c’est ton débit Internet. »

Une fois le PVT en poche pour le Canada, il faut choisir une ville. Vancouver fait rêver avec ses paysages et sa proximité avec la nature. Mais est-elle la candidate idéale ?

… Mais moins facile à réussir

Valérie Lafayette | Photo par Gordan Dumka Photography

Valérie Lafayette | Photo par Gordan Dumka Photography

Valerie Lafayette a écrit un livre intitulé Mon Permis Vacances-Travail au Canada : Un an à Vancouver pour y raconter son expérience. « D’une manière générale, mon témoignage est un peu une mise en garde, parce que contrairement à tout ce qu’on peut lire, ou croire, tout n’est pas simple et rose au Canada, du moins à Vancouver. » Le PVT, souvent lié à la notion de spontanéité du « tout quitter et partir » peut entraîner de mauvaises surprises. Vancouver en particulier demande quelques précautions.

Bien qu’il soit impossible de marcher dans la rue sans voir une affiche « help wanted », il est dur de pouvoir exercer dans son domaine de spécialité. Anne-Sophie, une infirmière originaire de Belgique, en témoigne :
« Je suis dans une procédure d’équivalence qui prend un an, un an et demi. En attendant, je n’ai que des petits boulots qui s’offrent à moi et ce n’est pas toujours facile de se dire : “J’ai 4 ans d’études et 4 ans d’expérience et voilà, maintenant je suis serveuse dans un coffee shop.” » Problème d’équivalence, mais aussi un choix conscient des embaucheurs : « Les recruteurs canadiens d’une manière générale vont préférer embaucher un Canadien qu’un étranger, ils ont tendance à se méfier du visa vacances-travail, peut-être son nom ne fait-il pas sérieux, ou aussi est-il estimé trop court. », dit Valérie Lafayette.

Pas de regret

Pourtant, malgré les difficultés, pas de regrets dans les rangs. Natacha, originaire de Lyon, n’a qu’un conseil à donner : « Faites-le, n’attendez pas. C’est une super expérience. » Une expérience, cependant, qui demande de la préparation. Même si le PVT tire ses candidats au sort, il n’est pas fait pour tout le monde. Il demande des gens comme Natacha, organisés et persévérants : « Moi, ça faisait des années que je voulais venir, donc j’ai mis un an à préparer mon voyage, à me renseigner sur tout. Je partais toute seule, je ne connaissais personne donc je me suis dit, faut vraiment que je me renseigne. »

Couverture du livre de Valérie Lafayette à propos de ce qu’il faut savoir avant de partir.

Couverture du livre de Valérie Lafayette à propos de ce qu’il faut savoir avant de partir.

C’est dans cette optique que Valérie Lafayette a écrit son livre, dont la franchise ne fait pas plaisir à tout le monde : « Une personne qui gère un site sur le PVT m’a dit qu’elle refuse de parler de mon livre et de mon témoignage parce que ça risquait de dissuader des gens de partir ! Mais au contraire : je crois que c’est en ayant toutes les informations à disposition que l’on peut faire un choix éclairé. »

La réussite de son PVT ne dépend donc pas du Visa en lui-même ou de la ville choisie. L’état d’esprit du PVTiste et les informations à sa disposition sont les meilleurs ingrédients pour deux ans inoubliables. L’apparente facilité du Visa cache bien des obstacles qui changent sur le temps. S’il est une invitation impulsive, il est recommandé de se renseigner avant de faire le grand saut.

Mon Permis Vacances-Travail au Canada : Un an à Vancouver de Valérie Lafayette est disponible
sur Amazon.fr (9,99$)

2 opinions sur “PVT à Vancouver : un coup de tête à préparer

  1. Bonjour,

    Je suis obligée de répondre à cet article car je suis la personne mentionnée en fin d’article (admin de PVTistes.net).
    Nous avons refusé de parler de ce bouquin car en le lisant, on avait le sentiment que si l’on partait en PVT pour faire des petits boulots, voyager, etc. ça ne valait pas le coup, qu’une expatriation était intéressante uniquement si l’on travaillait dans son domaine.

    Notre objectif avec PVTistes.net est de montrer que quelle que soit la motivation du PVTiste, un PVT vaut la peine d’être vécu. Et notre crainte, avec ce bouquin, c’était que les PVTistes qui hésitaient à quitter leur emploi ou à se lancer vers l’inconnu, soient découragés/angoissés et n’osent pas le faire. C’est totalement à l’opposé de notre discours / notre philosophie donc on a décidé de ne pas communiquer sur ce livre et nous avons pris le temps d’expliquer notre décision à Valérie.

    Mes propos ont été totalement déformés, nous sommes les premiers à parler des difficultés que l’on peut rencontrer en PVT, mais ça, nos visiteurs le savent 😉

  2. Bonjour,

    Pourquoi mon message a-t-il été supprimé ? J’expliquais nos raisons (PVTistes.net) de ne pas communiquer sur cet ouvrage, qui sont toutes autres que celles données en fin d’article.

    Je vous remercie.

    Julie

Les commentaires sont fermés.