Débat : tout le monde peut-il œuvrer en politique ?

Illustration par Donkey Hotey

Au Canada, si vous avez plus de 18 ans, vous pouvez œuvrer en politique. Jusqu’ici, rien de nouveau. Cependant, à la lumière des récentes élections américaines, la question de qualifications se pose de plus en plus.

Le Café Philo, organisé par SFU, ouvre un débat à ce sujet le 6 février à Commercial Street Cafe. Faut-il être plus sélectif et demander certaines compétences aux candidats qui se lancent en politique ?

Critères : inclure ou exclure ?

Pour Peter Holt, modérateur du débat au Café Philo, un désir de sélection est aussi un désir d’exclusion – même s’il est bienveillant. « Si vous avez une loi qui décide que 50 % du Parlement doit être composé de femmes et que vous avez une division presque égale, 50/50 et un siège se libère. Et seules les femmes peuvent y accéder. La diversité est une discrimination mais les gens n’y pensent pas comme ça ».

Pourtant, dans le monde du travail, le processus d’embauche demande aux candidats de correspondre à certains critères. De la même façon qu’un Prix Nobel de littérature peut difficilement être embauché par la NASA, on a toujours pensé qu’il fallait des compétences spécifiques pour accéder au poste de président des États-Unis. Donald Trump, géant immobilier et star de télé-réalité, nous a prouvé le contraire en novembre dernier.

Mais quelle est l’éducation traditionnelle d’un politicien ? Lorsqu’on regarde les études des membres du Parlement, on remarque certaines tendances. « Les avocats sont plutôt dominants », raconte Peter Holt. « À présent, on passe des avocats à des gens qui travaillent dans le milieu de la communication, car ils ont du talent à l’oral et à l’écrit – essentiellement, pour la propagande. » Les bureaucrates légalistes sont peu à peu remplacés par des pros de la séduction et de la vente. Mais l’idéal, ce serait quoi ? « Je pense qu’on devrait essayer d’avoir un grand panel de gens. Des esprits scientifiques et des esprits créatifs », explique Peter Holt. Justin Trudeau, diplômé de littérature et premier ministre actuel pourrait bien prouver ce point.

La célébrité, suffisante pour gouverner ?

Même en ayant le profil idéal, quelle chance a-t-on réellement en politique ? Qualifié ou pas, l’aspect logistique est crucial pendant les élections. Une campagne ne se paie pas toute seule. « Si vous avez beaucoup d’argent et personne ne vous connaît, vous utilisez cet argent pour que tout le monde vous connaisse », affirme Peter Holt.

Une catégorie de gens peut déjà sauter cette étape : les célébrités. L’attention des médias est déjà capturée, c’est donc beaucoup d’efforts économisés. La notoriété facilite l’obtention de supporters, comme l’ont prouvé Donald Trump et Arnold Schwarzenegger. De leurs côtés, Justin Trudeau et Hillary Clinton sont connus car un membre de leurs familles étaient des figures politiques dominantes. « Trudeau, l’aîné, est une célébrité en lui-même. Une génération de gens, de mon âge en fait, l’aiment réellement », précise Holt. Ces sentiments se sont transférés pour le jeune Trudeau, maintenant à la tête du pays.

Mais la célébrité suffit-elle pour gouverner ? Elle semble suffire pour être élu. La population ne vote pas pour quelqu’un dont ils ne connaissent pas l’existence. Le mieux, pour Peter Holt, ce sera : « Moins un candidat idéal, plus une façon de voter idéale ». En effet, chaque population a tendance à voter pour assouvir des désirs purement personnels. Les personnes âgées, par exemple, ne s’intéressent pas au marché de l’emploi ; cela ne les concerne plus. Tout le monde a une idée des changements qu’ils aimeraient faire, changements liés à leurs conditions. « La plupart des gens votent à leur image ». L’électeur, comme le candidat, devrait avoir une vue d’ensemble. Plus que des qualifications et des études, gouverner et voter demandent de l’empathie. « Je ne dis pas, de quelque façon que ce soit et à titre personnel, qu’être très intelligent et qualifié vous donne une éthique ou une morale ».

Une éthique et une morale – cela pourrait bien être les critères primordiaux à demander chez nos futurs politiciens.

Si le débat vous intéresse, participez-y !

 

Café Philo
Lundi 6 février, 19 h
Commercial Street Café,
3599 Commercial Street

Pour plus d’information: SFU’s Philosopher Café

Une opinion sur “Débat : tout le monde peut-il œuvrer en politique ?

  1. Bonjour à tous. Depuis une 100ene année. Vous l’avez sûrement constaté. Notre sistem politique est boiteux. J’aimerais me faire élire pour pouvoir donné au peuple se qu’il désire depuis des années la santé La pay L’harmonie dans le monde Enlever la dette enlever les files datante dans les hospitaux le réveil de l’être humain n’est ce pas se que le peuple désire. Diminué. De moitié la maladie dès cancer. Jugé à votre libre arbitre. Somme nou du pour un réel changement Merci d’avoir prix se 2 min de votre temps. Votre soveur non. D’un ami. Marc.

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