Vous avez des pieds ? Alors, dansez !

Have Feet. Will Dance. est le slogan de la compagnie de danse Shiamak, qui tire son nom du chorégraphe le plus en vogue de Bollywood : Shiamak Davar. Début septembre, la compagnie a ébloui la foule lors du Richmond World Festival et se révèle être un vrai phénomène à Vancouver. D’où vient donc cet engouement et pourquoi Vancouver en est-il particulièrement friand ?

D’après Glen D’Mello, le PDG et instructeur de Shiamak, les Vancouvérois adeptes de Shiamak se comptent par milliers et sont âgés de 4 à 84 ans. Qu’est-ce qui explique cette popularité ? En quoi cette danse se différencie-t-elle des autres ?

Un mélange de tradition et de modernité

« Le style Shiamak est un mélange unique de danse contemporaine indienne et de mouvements modernes, avec une influence de folk », raconte Glen D’Mello. « C’est extrêmement moderne et pourtant profondément ancré dans la tradition ».

Le mélange de l’ancien et du nouveau est donc l’une des clefs du succès de Shiamak. Mais il s’agit aussi de rendre la danse indienne plus accessible. Comme le ballet, la danse indienne est en fait réservée à une certaine classe, et c’est en l’urbanisant qu’elle parvient à conquérir les foules.

« Les étudiants de tous âges et de tous niveaux sociaux viennent pour apprendre dans un environnement sans jugement », partage Glen D’Mello. Ici, la danse se veut une activité amusante et relaxante, sans pression.

Orient et Occident, en mouvements

Outre son mélange entre tradition et modernité, Shiamak offre aussi un grand contraste géographique. Si on qualifie le jazz, le hip-hop et le folk de formes « modernes », en réalité elles sont juste plus occidentales.

« Le style Shiamak a un lien avec le monde entier car il incorpore des mouvements et des techniques de l’Est et de l’Ouest », relève Glen D’Mello. C’est cela qui attire autant la population du Grand Vancouver vers ses studios de danse.

Shiamak Summer Funk.

En mélangeant Orient et Occident, la danse Shiamak reflète la population indo-canadienne, car elle célèbre à la fois le pays natal et le pays d’adoption. « Vancouver a été extrêmement réceptive à la danse Shiamak et la réaction a été phénoménale, pas seulement dans les communautés d’Asie du Sud, mais dans la population en général », rapporte le PDG. Et pour les Canadiens, c’est aussi l’occasion d’apprendre une danse du monde dans laquelle ils se retrouvent.

Shiamak Davar, le roi de la danse

Shiamak Davar a été récompensé d’une médaille par le gouverneur général du Canada pour avoir consolidé l’amitié entre l’Inde et le Canada. Le style de danse qu’il a développé a débuté dans les films de Bollywood dont il a été le chorégraphe. Alors que l’Amérique du Nord se trémousse sur les clips musicaux de Beyoncé pour apprendre à danser seul devant le miroir, l’Inde a « Dance of Envy » chorégraphié par Shiamak Davar pour le film Dil to Pagal Hai.

Surnommé « le roi de la danse », Shiamak entretient un lien fort avec Vancouver : « Quand Shiamak a visité Vancouver pour la première fois vers la fin des années 1990, il a senti un attachement instantané à la ville et a décidé d’en faire sa seconde maison et ses quartiers généraux à l’international », indique le directeur.

Toutefois, bien que présumé innocent, il faut noter que Shiamak a été accusé d’agression sexuelle à Vancouver Nord en 2015. Quoi qu’il en soit, sa danse s’est affranchie : elle appartient maintenant aux instructeurs passionnés et aux élèves fascinés qui l’utilisent pour éblouir les foules lors de spectacles. Le plaisir que les jeunes, et moins jeunes, Canadiens prennent à danser Shiamak est ce qui rend cette danse vraiment unique.

Ainsi, entre moderne et ancien, Orient et Occident, la compagnie Shiamak réunit les passionnés de danse vancouvérois autour d’une expérience multiculturelle. La philosophie de Shiamak est simple : « De bonnes pensées, de bons mots, de bonnes actions », récite Glen D’Mallo. Il s’agit là de partager la joie de danser sans discrimination. Pour danser, après tout, il suffit juste d’avoir des pieds !

Quelques dates de la carrière de Shiamak Davar, le roi de la danse

Shiamak Davar, chorégraphe de Bollywood.

 

1961 : Naissance à Bombay, en Inde.

1991 : Sortie de son premier album, Survive.

1997 : Shiamak Davar s’occupe de la chorégraphie du film Dil to Pagal Hai et gagne le prix de Meilleure Chorégraphie lors du National Film Award.

2002 : Shiamak Davar chorégraphie les IIFA Awards jusqu’en
2011, puis en 2014 (l’équivalent en Inde des Oscars).

2011 : Le roi de la danse passe de Bollywood à Hollywood en chorégraphiant Mission Impossible 4.

2012 : Sortie de son album Shabop.