Les anciens – ou presque – de la Source : Jean-Baptiste Lasaygues

Dans le cadre des 20 ans du journal La Source, Luc Bengono est allé à la rencontre de plusieurs anciens collaborateurs de l’édition francophone. Voici son entrevue avec Jean-Baptiste Lasaygues, chef de la rubrique Espace Francophone du journal.

Photo de Jean-Baptiste Lasaygues

Durant quelle période avez-vous travaillé pour le journal La Source ?

J’ai écrit mes premiers articles début 2012, et j’ai continué ensuite jusqu’à fin 2013 comme chef de rubrique de la page Espace francophone avant de reprendre début 2019.

Comment et dans quelles circonstances avez-vous commencé à collaborer avec le journal ?

J’étais journaliste en France et une jeune femme rencontrée sur un groupe francophone de Facebook et qui collaborait au journal m’a invité à assister à une réunion « post mortem », c’est-à-dire un débriefing de l’édition qui venait de paraître. Il s’agit d’un exercice qui permet de pointer du doigt ce qu’on a aimé dans le dernier journal publié, ce qui pourrait être amélioré mais aussi de partager les anecdotes sur l’écriture et les personnes rencontrées. J’ai tout de suite adoré l’ambiance et les membres de l’équipe, j’ai proposé mes services et j’ai été très heureux d’avoir été accepté !

Au moment de son lancement, Mamadou Gangué, le fondateur, avait pour ambition de « s’intéresser de près à l’actualité des différentes communautés qui composent notre mosaïque culturelle… Et de mettre en évidence les évènements majeurs de toutes les communautés avec le secret espoir d’établir des ponts entre elles ». À votre époque, pensez-vous que le journal était fidèle à cette ligne éditoriale ?

Totalement ! Encore aujourd’hui, j’apprends des tas de choses sur les différentes communautés qui vivent dans le Grand Vancouver. On rencontre des gens aux vies palpitantes, des érudits, des artistes, des photographes, des collectionneurs et bien d’autres encore. C’est La Source qui m’a poussé à me plonger dans ces communautés, tant et si bien que j’ai épousé une chinoise (naturalisée canadienne cette année) et que j’ai commencé à apprendre des langues telles que le mandarin et le japonais (et ma prof de japonais venait de… La Source !)

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant votre collaboration avec le journal La Source ?

La bienveillance de son fondateur, Mamadou Gangué. J’étais à l’époque une personne assez cynique et un brin misanthrope, mais les collaborateurs du journal sous l’influence de Mamadou m’ont montré qu’il y a des gens à la fois dignes et respectables qui donnent envie d’établir des relations et de s’intégrer dans l’équipe.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous étiez confronté ?

L’anglais ! Mon niveau était médiocre en arrivant, il a fallu s’adapter rapidement. D’ailleurs, même s’il ne l’avouera jamais, je suis certain que c’est en raison de mon mauvais niveau qu’il (Mamadou) m’a mis à la rubrique « espace francophone », comme ça j’étais moins embêté quand il s’agissait d’interviewer les gens (rire !)

À votre avis, quel visage présentera ce journal dans vingt ans ?

J’ai déjà du mal à me projeter dans les 3 prochaines années, alors dans 20 ans… Peut-être y aura-t-il une partie écrite en caractères chinois, peut être le journal sera-t-il entièrement numérique attendant d’être téléchargé dans notre cortex cérébral… C’est impossible à dire.

Quelles améliorations peut-on y apporter ?

Un peu plus de visibilité peut être ? Un journal qui rapproche les gens au lieu de les séparer, qui fait cohabiter langues et cultures différentes mériterait une diffusion plus étendue, mais aussi des encouragements de la part des politiques locaux car La Source œuvre à la cohésion et à l’acceptation des différences, et l’ensemble est une valeur positive pour la société.

Vous souvenez-vous d’une anecdote que vous pourriez partager avec nos lecteurs ?

Laquelle choisir ? Il y en a tant ! Je crois qu’une des plus amusantes, c’est le Harlem Shake du journal. En voyant la vidéo j’ai explosé de rire alors que je buvais une pinte avec les autres journalistes, éclaboussant tous ceux qui était autour de moi. Après cela, il ne m’ont plus jamais montré de vidéos sur leurs téléphones.

Où vivez-vous et quel emploi occupez-vous actuellement ?

Je vis surtout à Vancouver, et je viens de quitter mon poste de CEO d’une petite entreprise pour me reconvertir dans l’éducation. Je suis actuellement en formation en mandarin en attendant la prochaine rentrée.


Propos recueillis par Luc Bengono

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