Mythes et superstitions dans l’art contemporain

Le CENTRE A présente une nouvelle exposition : Nous jetons des sorts sur les mères de nos filles et les filles de nos mères.

« C’est une exploration des souvenirs culturels, des rituels et de la magie d’une génération à l’autre. J’aime cette idée de superstition ancestrale », explique Hana Amani, la curatrice de l’exposition.

L’exposition met l’accent sur des pièces d’art contemporain créées par des femmes, rassemblant les œuvres des artistes Yen-Chao Lin, Mitra Mahmoodi, Parvin Peivandi, Denisa Rahma, et Fiona Yujie Zhao.

« L’idée des oeuvres choisies est de comprendre l’amalgame des mythes et des superstitions ancestrales qui se lie aux croyances et aux expériences modernes. L’exposition met également l’accent sur le rôle important des femmes dans l’art contemporain », poursuit la curatrice.

Les créations se concentrent sur la mémoire culturelle héritée, les superstitions et les mythes anciens, et comment ils sont à leur tour réitérés dans un contexte contemporain au fil du temps et au cours des diasporas de populations asiatiques à travers le monde.

Hana Amani, elle-même artiste, partage son intérêt pour ce sujet : « Je suis originaire du Sri Lanka, d’origine bouddhiste. Mes deux grands-mères avaient un intérêt pour la superstition, et cela m’a toujours intriguée. J’adore la mythologie. Mon art est la taille-douce : la gravure et la fabrication d’imprimés. J’utilise la technique introduite par la gravure sur bois d’Albrecht Dürer. Ce procédé est encore utilisé en Italie et en Allemagne. Les sujets de mes pièces sont tous mythologiques. »

Le court métrage The Spirit Keepers of Makuta’ay (2020).

Le surréalisme de l’occulte et de la mélancolie à Jakarta
Les œuvres photographiques de Denisa Rahma explorent les thèmes de l’occulte, de la mélancolie et du surréalisme à Jakarta. Elle crée des récits autour de rituels et du folklore plus anciens grâce à la manipulation de photos contemporaines.

Une peinture de l’évasion de l’inconscient
Fiona Yujie Zhao dépeint la contemplation de la présence de la magie au sein des objets et des espaces. Elle utilise des couleurs très saturées pour illustrer les sentiments étranges et mystérieux que l’on rencontre avec des objets porteurs d’un sentiment inexpliqué de spiritisme. Avec The Gateway (2018), Zhao crée un portail éthéré et une évasion magique de l’inconscient. Elle crée aussi une séquence d’escaliers et de portes qui mènent à différentes étapes de ces souvenirs. Le tableau est situé d’une telle façon que les visiteurs ont l’impression d’y entrer.

La relation entre nature, colonisation et migration de la côte est de Taiwan
Dans le court métrage The Spirit Keepers of Makuta’ay (2020), Yen-Chao Lin, capture le territoire traditionnel des Amis, une zone au large de la côte est de Taiwan. Un lieu qui a connu une relation hybride entre nature, colonisation et migration. Le film crée une réflexion nostalgique mais critique en ce qui concerne son histoire, sa colonisation et la recherche des connaissances et de la magie perdues des sorciers indigènes Amis.

Aftabeh : Nettoyage avant la prière
Aftabeh de Mitra Mahmoodi (2018) est un projet qui relie directement les spectateurs à la culture islamique par des références aux formes et aux surfaces traditionnelles. Aftabeh, est un mot qui en langue farsi se traduit par « nettoyage avant la prière ». C’est l’une des pratiques les plus caractéristiques de la vie quotidienne dans le monde islamique. Mahmoodi joue avec des sujets opposés, soit la familiarité, le mystère, la déformation, le raffinement et autres.

Les textiles kurdes s’intègrent à la géométrie islamique
Les sculptures de Parvin Peivandi intègrent l’utilisation de tapis et de textiles kurdes traditionnels avec la géométrie islamique sacrée, pour analyser l’identité, les corps et les structures contemporains. Avec l’acier industriel nord-américain, les matériaux sont stratifiés, fragmentés et fracturés. Ces œuvres reflètent la mémoire et la mort d’un vol qui s’est écrasé peu de temps après son décollage de la capitale iranienne Téhéran le
8 janvier 2020.

À première vue, s’il peut être difficile de faire la différence entre un mythe et une superstition, cette exposition d’artistes contemporains offre une interprétation toute nouvelle du mythe et de la superstition car les oeuvres présentées entretiennent le concept à la fois ancestral et moderne de la croyance.

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