Aveux

À vous je peux l’avouer : je ne me sens vraiment pas dans mon assiette actuellement. Bien sûr la COVID-19 a sa part de responsabilité dans ce constat. Mais elle n’est pas la seule fautive. D’autres éléments viennent aussi perturber mon existence et contribuent à mon piètre état d’âme. Ne tenant pas à sombrer dans un trop profond misérabilisme, après avoir consulté mon psy attitré tout en suivant ses précieux conseils, j’ai décidé, afin de me libérer, de passer à quelques aveux. J’avoue en éprouver le besoin. Les voici.

J’avoue ne pas vouloir me prononcer sur le conflit israélo-palestinien au Proche-Orient car je crains de me faire traiter soit de raciste, d’antisémite ou d’islamophobe. Mon opinion au fond importe peu. Cela ne m’empêche pas de constater, avec regret et déception, le peu d’intérêt ainsi que le manque d’efforts et d’empressement manifestés par la communauté internationale qui démontre son incapacité totale pour parvenir à un accord qui mettrait fin aux hostilités. À l’heure où j’écris ces quelques lignes, les tirs de roquettes d’une part et les raids aériens accompagnés de tir d’artillerie d’autre part continuent de faire des ravages et surtout de coûter cher en vie humaine. Ce qui me peine le plus, me fiant au passé, c’est qu’un accord, un jour ou l’autre, prochainement, sera conclu. La vie reprendra comme si de rien n’était, comme si ce conflit n’avait pas eu lieu. Nous assisterons à quelques escarmouches par-ci par-là en attendant la prochaine guerre en faisant semblant d’oublier qu’il y aura eu plus de deux cents morts dont de nombreux enfants dans la bande de Gaza et plus d’une dizaine de victimes en Israël. J’ai presque envie de dire : tout ça pour rien. Au bout du compte, dans cette région, lorsqu’on fait les comptes, la vie humaine compte peu. Quand est-ce que les nations, particulièrement Israël, comprendront que la création d’un état palestinien, auquel les Palestiniens ont droit, demeure primordial si l’on désire atteindre un tant soit peu de tranquillité dans la région ? En attendant, Benjamin Netanyahou, n’en faisant qu’à sa tête, va sans doute se faire réélire premier ministre alors que son poste lui échappait peu de temps avant le début du conflit. Le Hamas, parti dominant et en charge à Gaza, responsable du barrage de roquettes vers Israël, devrait remporter haut la main, aux dépens du Fatah son principal adversaire auquel il pense avoir donné une leçon de courage, les élections palestiniennes si celles-ci doivent se tenir un de ces jours. Comme quoi, triste constatation, au Proche-Orient, les intérêts personnels et politiques passent avant toute considération humaine; rien de plus regrettable.

« J’avoue tout ignorer du bitcoin. Je ne sais pas ce que c’est, je ne sais pas comment ça marche, je ne sais pas à quoi ça sert et surtout je ne sais pas où l’on s’en va avec cette cryptomonnaie. » | Photo par Worldsprectrum

J’avoue tout ignorer du bitcoin. Je ne sais pas ce que c’est, je ne sais pas comment ça marche, je ne sais pas à quoi ça sert et surtout je ne sais pas où l’on s’en va avec cette cryptomonnaie. Je ne sais pas si je dois m’y intéresser ou au contraire complètement ignorer cet argent virtuel qui n’a rien à voir avec mes dollars si je comprends le peu que je comprenne. Les uns me disent qu’il faut investir, d’autres m’engagent à la prudence et enfin plusieurs experts en la matière nous font savoir qu’il s’agit ni plus ni moins d’une supercherie de grande envergure, fort coûteuse en énergie et qui rapporte surtout à un millier d’utilisateurs appelés « baleines », nom donné dans les milieux financiers aux investisseurs dominateurs dans le marché du bitcoin si j’en crois ceux qui savent de quoi ils parlent. Allez savoir ! Pour le moment je fais semblant d’ignorer cet argent fantôme en espérant qu’en agissant de la sorte je ne commets pas une erreur et qu’un jour je ne m’en mordrai pas les doigts. De toute façon ce n’est pas encore demain la veille que j’hériterai des bitcoins pour devenir riche comme Crésus. En fait, je ne me fais pas d’illusion, je le reconnais, Bitcoin, avec son air débonnaire, m’en bouche un coin.

J’avoue que la recrudescence de la guerre des gangs que se livrent actuellement les bandes rivales de voyous de la région vancouvéroise me préoccupe. Il ne se passe pas une semaine sans que l’on entende parler de fusillades et de meurtres d’un ou plusieurs gangsters associés au crime organisé. La police a publié les noms et photos de ces bandits en nous recommandant d’éviter de les fréquenter. Ce que je n’hésite pas à faire. Je me pose tout de même la question suivante : pourquoi la GRC ne coffre pas ces criminels alors qu’elle n’hésite pas à arrêter de braves citoyens pacifistes opposés à la coupe d’arbres anciens ? Deux crimes, deux mesures.

J’avoue avoir encore beaucoup de choses à avouer. L’espace limité que m’offre cette chronique ne me permet pas d’attacher d’autres aveux. Ce sera pour une prochaine fois.