Chosen Family : la célébration des artistes queer et trans juifs

L’installation artistique Chosen Family, qui vise à célébrer l’idée de la famille dans toute sa pluralité par le biais des arts, sera proposée au centre communautaire juif de Vancouver entre le 17 août et le 30 septembre par la communauté LGBTQIA+ juive.

Pour Carmel Tanaka de JQT Vancouver et Hope Forstenzer de la galerie Zack, Chosen Family est le fruit de la collaboration entre la galerie Zack du centre communautaire juif et l’association JQT (Jewish Queer and Trans artists) Vancouver.

Cet évènement sera également la première occasion de se rendre en personne et de profiter de l’exposition multimédia à la galerie depuis le début de la pandémie.

Carmel Tanaka. | Photo de JQT Vancouver

Cette ode à la famille choisie offrira des oeuvres très variées selon Hope Forstenzer, directrice de la galerie Zack : « Les spectateurs pourront découvrir l’art sous différentes formes : il y aura un film, des oeuvres numériques en boucle, des images créées avec des outils analogiques et numériques imprimées et exposées. » Il serait également question d’incorporer de la musique à l’évènement célébrant les identités queer et trans.

Promouvoir une meilleure visibilité et représentation des artistes queer et trans juifs

Hope Forstenzer se félicite d’avoir rencontré Carmel Tanaka, directrice exécutive de JQT Vancouver au bon moment : « L’une des choses que je voulais vraiment en venant au centre communautaire juif, en tant que directrice de la galerie, était d’avoir une meilleure représentation de la communauté LGBTQIA+. Carmel est arrivée au bon moment à la table des discussions. »

Carmel Tanaka, qui travaille dans cette même optique avec JQT Vancouver, communauté queer uniquement virtuelle pour l’instant, propose des actions transversales en rendant les évènements queer et les évènements queer juifs : « Notre travail est d’amplifier les voix des artistes queer et trans. Nous le faisons depuis quatre ans. Nous avons eu un mois de célébration en « queerant » le mois du patrimoine juif par exemple. C’est comme cela que nous avons commencé à discuter avec Hope de ce que nous allions faire. »

Elle ajoute également qu’un sondage réalisé aux débuts de l’association a révélé qu’il était plus facile d’être gay dans la communauté juive que d’être de confession juive dans le milieu queer. « Il est important de savoir qu’il y a très peu d’espaces pour nous, queer et trans juifs pour célébrer qui nous sommes et pour nous exprimer », confie Carmel Tanaka.

La célébration des identités et de l’amour filial universel

« Nous voulions que ce soit la célébration de l’acceptation, de ce que nous sommes. Nous cherchions à montrer quelque chose de joyeux. Beaucoup de membres de notre communauté se concentrent sur les obstacles et difficultés rencontrées avec la famille, les amis, l’environnement, la religion », exprime Hope Forstenzer. Elle poursuit en expliquant que si le judaïsme peut être plus souple que d’autres religions monothéistes, la partie plus strictement religieuse de la communauté a toujours du mal à accepter les personnes queer et trans. C’est l’injustice de devoir choisir entre sa foi et son orientation sexuelle que la directrice de la galerie dénonce.

Elle-même mise à l’écart par sa famille d’origine, Hope Forstenzer explique que même si les chances de se retrouver coupé de sa famille croissent avec l’âge, ce n’est pas nécessairement une fatalité. « Vous choisissez une famille que vous construisez avec vos amis, avec les personnes qui vous soutiennent et vous aiment. Quand j’étais plus jeune et qu’il y avait beaucoup de gens qui mouraient du sida, c’étaient les personnes qui prenaient soin des malades, qui venaient les chercher après une consultation médicale ou qui venaient s’asseoir près du lit quand la famille refusait de le faire », explique-t-elle.

Le concept de famille choisie élargit le spectre des possibilités pour Carmel Tanaka « Les membres de nos familles choisies ne sont pas forcément juifs eux-mêmes. Beaucoup viennent de familles mixtes comme moi-même. Mon père est japonais et ma mère israélienne et si c’était l’inverse, mon père étant juif, je n’aurais pas été considéré comme juive ». [Selon le droit rabbinique actuellement en vigueur, la judéité d’un individu est déterminée par celle de sa mère, non de son père. N.D.L.R.]

La directrice de JQT Vancouver souligne également que les membres de la communauté LGBTQIA+ et de la communauté juive peuvent aussi faire face à des problèmes liés à la couleur de peau, au handicap, à une interconfession ou encore à des relations multiraciales, autant de situations à défendre et de personnes à soutenir.

Pour plus d’informations, visitez le site de la galerie Zack : www.jccgv.com/art-and-culture/gallery

JQT Vancouver : www.jqtvancouver.ca

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