Promouvoir compassion et relations

Photo de La Boussole

Chaque année depuis 1985, la Journée internationale des volontaires est observée le 5 décembre. L’Organisation des Nations Unies (ONU) souhaite par cette date souligner l’engagement des volontaires du monde entier.

Soutien d’une cause, aide aux plus démunis, les motivations sont nombreuses pour donner de son temps et servir son prochain. Cet article tient en compte volontaires et bénévoles sans distinction : leurs contributions à vouloir rendre le monde meilleur plutôt que leur statut juridique. « Chaque volontaire incarne à sa manière l’esprit de compassion dont nous avons besoin », avait déclaré sous son mandat, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.

Alors que « l’après-Covid » continue de promettre une société plus solidaire, entretiens avec des responsables d’organismes qui reposent en partie sur « ces héros du quotidien » pour mesurer l’impact et la nécessité de ces actes de bienveillance.

Des milliers d’heures contribuées

S’engager peut être motivé par la volonté de partager ses compétences tout autant que d’en acquérir des nouvelles. Pour l’organisme de soutien à la santé mentale de Vancouver Coast Mental Health, ceux-ci font partie de la première catégorie, comme l’explique Valri Wright, en charge du recrutement. « Beaucoup de nos volontaires sont des étudiants en médecine, en psychologie ou dans le social. C’est une belle occasion pour eux d’acquérir de l’expérience de terrain. Chaque année, près de 300 volontaires représentent 500 heures de soutien au travail de Coast », peut-on lire en complément sur le site internet.

Pour la seconde catégorie, un penchant personnel ou la simple envie d’améliorer la vie de l’autre suffit. Jeff Sauvé est le directeur général de BC Adaptive Snow Sports, une structure qui participe à rendre la montagne accessible à tous. « Au cours d’une saison d’hiver normale, nous servons plus de 950 individus avec une différence physique ou cognitive, chacun d’entre eux étant accompagné par le travail d’un volontaire », explique-t-il. Il quantifie à 1 200 leur nombre chaque année.

Mélanie Trottier est volontaire pour Vancouver Adaptive Snow Sports (VASS) qui offre également des leçons de sports d’hiver aux personnes en situation de handicap avec pour seul prérequis le premier niveau d’instructeur de ski reconnu au Canada. « La beauté de VASS, c’est que vous n’avez pas besoin d’être un(e) pro du ski ou de la planche à neige pour être un(e) instructeur(e) », indique-t-elle. « Avec le choix entre seize programmes différents, allant de débutant à intermédiaire au club de compétition, en ski, en planche à neige ou en raquette, chaque instructeur bénévole y trouve son compte ».

La Boussole propose un accompagnement en français aux personnes en situation de précarité en Colombie-Britannique. Louise Chaynes en est la directrice générale et indique que les profils sont de tout poil, allant de 15 à 70 ans, francophones ou francophiles. « Nous avons des PVTistes mais aussi des personnes retraitées ou à la recherche d’un emploi ». En chiffres, c’est près de 70 bénévoles actifs et 1180 heures réalisées en 2021.

Promouvoir le besoin de volontaires

Un autre cas de figure est celui des personnes ayant bénéficié du travail de volontaires avant d’en devenir un elles-mêmes. C’est par exemple un modèle encouragé au sein du centre Hope for Freedom qui œuvre depuis 1997 pour le soutien aux personnes marginalisées. « Pour nos clients, la possibilité de se porter volontaire est formidable : ça donne aux gens un but, ça leur permet de se racheter auprès d’une société qu’ils auraient mal traitée, et ça construit leur estime personnelle en leur montrant qu’ils sont capables de faire des choses, qu’ils peuvent apporter leur pierre à l’édifice ou encore devenir chefs de file », explique Andrea Corrigan, administratrice en chef de l’organisme et elle-même ancienne volontaire. Ainsi, pas moins de 1 200 volontaires de tous bords donnent de leur temps, en temps normal.

« Saluer le volontariat ne sert pas seulement à montrer à ceux qui en font que c’est très apprécié, cela aide également à nourrir une culture en la matière, ce qui est d’une très grande valeur pour la qualité et le bien-être de toute société », juge Jeff Sauvé. « On privilégiera toujours le soutien à nos volontaires, et nous devrions, à n’importe quelle occasion, souligner l’impact positif qu’ils ont sur les personnes qui en bénéficient dans nos communautés de la Colombie-Britannique », tient-il également à relever.

Pour Louise Chaynes, « cette mixité (de volontaires) permet une vraie expérience de lien social, des rencontres entre personnes de tous horizons qui ont beaucoup plus en commun que ce qu’elles auraient pu penser ».

Elle retient qu’ « une journée comme (la journée internationale du 5 décembre) permet de valoriser leur action, et de leur rendre un peu de l’investissement qu’il nous offre ». Et de ponctuer : « Donner de son temps peut-être gratifiant, à condition que le travail soit valorisé. Il est important de donner la parole aux volontaires, de mettre en avant le travail essentiel qu’ils accomplissent dans la société ».

Occasions nouvelles offertes par l’âge numérique

L’un des rares organismes interrogés pour qui la pandémie a eu un impact positif est La Boussole. « Depuis la pandémie, nos bénéficiaires sont de plus en plus nombreux, notamment sur la distribution de denrées ou les demandes d’habillement. Sur ces deux aspects, nous avons plus que doublé nos capacités, en grande partie grâce à l’aide de nos bénévoles. Cela nous a donné l’élan pour davantage structurer nos offres de bénévolat, nous avons donc récemment eu l’aide de nombreuses personnes qui souhaitent s’investir depuis chez elles. Elles traduisent des documents, rédigent des textes ou produisent des infographies… Une aide précieuse pour toute l’équipe », rapporte la directrice générale.

On peut espérer que cette conséquence et cet exemple réussi inspirent un nouveau modèle de volontariat, passé la pandémie de Covid-19. Aujourd’hui, quiconque a une connexion à Internet ou un téléphone portable peut donc apporter sans contrainte sa contribution, multipliant ainsi les occasions et le nombre de « héros » au quotidien.

Pour ceux et celles qui désirent se porter volontaires, consultez le site

www.volunteer.ca

www.coastmentalhealth.com/work-at-coast/volunteer

www.bcadaptive.com/instructor-training

www.vass.ca/volunteers

www.hopeforfreedom.org

www.lbv.ca