Entre inégalités, espoir et culture

Cette année restera sûrement gravée dans les mémoires. Avec des conditions météo extrêmes et une pandémie à n’en plus finir, 2021 a été une année difficile. Au cours de ses articles, le journal La Source a aussi souligné que discrimination, destruction environnementale et violation des libertés individuelles sont loin d’être de l’histoire ancienne. Mais en rappelant que nombreux sont ceux et celles qui s’engagent pour un avenir meilleur, elle a aussi redonné espoir.

Canicule extrême, feux de forêts, inondations, glissements de terrain… La province aura tout vu cette année ! Pour La Source, 2021 a été aussi synonyme de discrimination et d’inégalités qu’elle a mises en lumière dans ses divers articles. À l’occasion de la Journée des femmes, on a rappelé notamment qu’aucun État ne peut aujourd’hui prétendre à l’égalité des sexes. À Vancouver par exemple, les femmes gagnent un salaire 23% moins élevé que celui des hommes. La pandémie a aussi fait ressortir la contribution fondamentale des femmes dans le domaine de la santé, en même temps que « le fardeau disproportionné qu’elles portent », avait rapporté notre journaliste Nathalie Astruc.

L’année 2021 a également vu la publication du rapport de la police de Vancouver qui dévoilait une augmentation de 717% des crimes haineux envers les personnes d’origine asiatique. La Source avait investigué le sujet et rappelé que le racisme anti-asiatique n’est pas chose nouvelle dans l’histoire de la province et du Canada. Plusieurs personnes francophones d’origine asiatique avaient pris la parole pour souligner le poids de vivre à la croisée de deux discriminations : parler la langue de Molière et être une personne racisée.

Dans un autre article, on a donné la parole aux personnes noires francophones de la province. Alors que d’un côté celles-ci subissent le racisme systémique de par leur couleur de peau – le taux de chômage des personnes noires étant nettement plus élevé à Vancouver – elles font aussi face à de la discrimination linguistique. Non seulement de la part des anglophones, mais aussi de certains francophones qui ne considèrent pas les personnes d’ascendance africaine comme ayant le niveau de français, bien que ce soit leur langue maternelle.

Des films qui dénoncent

Cette année, La Source est aussi allée à la rencontre des maîtres du septième art pour écouter leurs critiques sociétales. Dans son court-métrage dystopique – Les Antilopes – Maxime Martinot a mis à jour la question des libertés individuelles face aux surveillances drones qui ont joué un rôle important lors du confinement français. « Comment vivre lorsque l’on est observé, pourchassé ? », s’était interrogé le cinéaste.

À l’occasion du festival du documentaire KDocsFF, notre équipe est également partie à la découverte de Wood, un reportage dont les révélations donnent la chair de poule. Par les images, majoritairement filmées clandestinement, on y apprenait que l’industrie illégale des forêts est l’un des commerces les plus juteux du marché noir. Le documentaire alertait aussi que la coupe illégale du bois est responsable à 90% de la déforestation de certaines forêts tropicales.

Crime environnemental mais aussi crime politique étaient à l’ordre du jour en 2021. Alors que le tapis rouge a fait son grand retour en présentiel avec le Vancouver International Film Festival (VIFF), Vincent Meessen présentait son long-métrage Juste Un Mouvement. Dans cette adaptation libre de La Chinoise, le cinéaste mettait à l’honneur la figure sénégalaise d’Omar Blondin Diop. Il rendait hommage à son combat contre l’impérialisme colonial et le régime autoritaire de Léopold Sédar Senghor, tout en révélant les circonstances extrêmement douteuses de sa mort.

Scène de Juste Un Mouvement. | Photo de VIFF

Une lueur d’espoir

Si plusieurs de nos articles ont dépeint un tableau sombre du monde, d’autres au contraire ont redonné espoir en présentant des personnalités exceptionnelles qui se sont engagées corps et âme dans l’atteinte d’un monde meilleur. Ce fut le cas notamment d’Alireza Ahmadian, défunt professeur de Farsi à l’Université de Colombie-Britannique. D’origine iranienne, le militant avait dédié sa vie à la paix, à la démocratie et au dialogue entre les différentes communautés.

Cette année, La Source a aussi mis sous les projecteurs les nombreux projets pour un avenir plus serein. Notre équipe avait notamment dévoilé l’initiative de RésoSanté qui visait à améliorer la santé mentale des jeunes immigrants et immigrantes francophones en Colombie-Britannique et en Alberta. Un autre article était consacré au Centre Pivot, qui lui-aussi s’était soucié des jeunes au Canada dont le taux de chômage a atteint des seuils alarmants avec la pandémie. En leur proposant de collecter des données ciblant les jeunes, le Centre Pivot leur a offert un travail en même temps qu’une voix pour trouver des solutions aux problématiques urbaines.

À l’occasion de la Journée mondiale de la science au service de la paix et du développement, La Source avait aussi dévoilé les projets où se sont alliés approche scientifique occidentale et savoirs autochtones dans la quête de solutions, notamment face à la menace des changements climatiques envers les espèces animales.

Il y aura toujours la culture

Heureusement, quand tout va mal, il y a aussi la culture ! Car si la pandémie a été un coup dur pour l’événementiel, la crise sanitaire est loin d’avoir tué la culture. En ligne, en présentiel ou hybride, les événements culturels ont toujours trouvé un moyen de nourrir les esprits et d’ouvrir les cœurs. Lors de sa 35e édition, le Festival international de jazz de Vancouver a offert des compositions musicales inédites, où se sont croisés rythmes afro-péruviens, guitare rock et chansons traditionnelles moraves.

Quant au festival littéraire Vancouver Writers Fest, il a donné place à l’intimité de la littérature francophone en invitant deux talentueuses romancières françaises. Entre recherche identitaire et dilemme amoureux, Anne Serre et Elisa Shua Dusapin vous ont transporté dans leur univers intérieur.

La culture culinaire était aussi au rendez-vous de l’année 2021. Étonnamment, même si la pandémie a fortement affecté le monde de la restauration, de nouvelles pâtisseries ont vu le jour à Vancouver. Par le biais de leurs délicieuses et parfois surprenantes saveurs, les pâtissiers interrogés vous ont fait voyager en Asie, en France et même au Portugal avec les fameuses natas d’Avelino Santos.

Alors que le voile se ferme gentiment sur 2021, l’avenir semble des plus imprévisibles. Avec toutefois quelques certitudes : La Source donnera toujours une voix aux différentes communautés du Grand-Vancouver avec, aux premières loges, la communauté francophone de la Colombie- Britannique. Mais en attendant, toute l’équipe vous souhaite d’excellentes Fêtes de fin d’année, remplies de poésie !