Premier festival du Film grec de Vancouver

La Cinémathèque présente la toute première édition du Vancouver Greek Film Festival du 16 au 19 juin 2022. Ce florilège de films grecs classiques et contemporains sera à découvrir uniquement en salle et rassemblera plusieurs communautés.

Dans le cadre du mois du Patrimoine grec, le festival mettra à l’honneur des films grecs classiques et contemporains et s’aligne sur le retour du Greek Day on Broadway le 26 juin.

Le congrès hellénique canadien de la Colombie-Britannique (Hellenic Canadian Congress of BC) et la Cinémathèque proposent une immersion dans le cinéma grec en quatre volets. From the Archive sera dédié aux classiques oubliés, Celebrating Greek Authors and Artists met en lumière les artistes pontes du cinéma grec, Contemporary Greek Cinema offre une sélection de films promus au niveau international et Greek in Diaspora, des films de réalisateurs issus de la diaspora grecque autour du monde.

Une programmation variée

Pour Shaun Inouye, directeur artistique de la Cinémathèque, le projet de ce festival a été porté par le Congrès hellénique canadien de la Colombie-Britannique et surtout, par une personne en particulier : « Nous avons une relation de longue date avec Harry Killas, un réalisateur grec-canadien, formateur à l’Université Emily Carr et porteur de ce projet depuis huit ans. En compagnie de Christos Dikeakos, un artiste visuel connu, ils ont soumis à la Cinémathèque l’idée de faire ce premier festival du film grec de Vancouver. Ils sont venus avec cette idée d’un programme clé-en-main de quatre jours. »

Ce festival permet d’explorer différents aspects du cinéma grec, avec des classiques tels que Zorba le Grec mais aussi des contemporains. « Ce festival met en avant Athina Tsangari, une réalisatrice grecque associée à la Greek Weird Wave (Nouvelle vague grecque bizarre). Elle est vraiment au sommet du cinéma contemporain grec. Ses œuvres sont assez angulaires et parfois dérangeantes mais elles sont très riches pour le cinéma international d’aujourd’hui. Ce sera le point d’orgue du programme, à mon avis », explique Shaun Inouye.

Le public pourra notamment découvrir plusieurs films de la réalisatrice tels que Attenberg ou encore Chevalier.

Un contexte difficile mais propice pour l’industrie cinématographique grecque

Georgis Grigorakis, réalisateur grec résidant à Athènes, explique le synopsis de son film Digger, présenté dans le volet de cinéma grec contemporain : « C’est un film sur un homme qui vient au coeur d’une forêt, au milieu de nulle part. Il se bat contre un monstre. Il explore cette forêt qui menace sa vie en un sens. Mais finalement, il constate qu’il se bat contre son passé, sous la forme de son fils, après trente ans d’absence. C’est une impression d’avoir un ennemi vivant sous le même toit. C’est aussi une métaphore de la guerre civile des zones avoisinantes. Il y a un contexte social mais c’est essentiellement l’histoire d’un père et de son fils. »

Christos Dikeakos. | Photo par James O’Mara

Bien que la pandémie ait mis à l’arrêt toute l’industrie cinématographique à l’échelle mondiale, le réalisateur grec s’avoue agréablement surpris par le voyage de son oeuvre et par sa durée de vie rallongée par son stockage sur les étagères des festivaliers : « L’industrie du film en Grèce n’est pas la plus forte. Beaucoup d’industries souffrent en Grèce. Donc ça nous a pris du temps pour réaliser ce projet. De l’idée originale à la première à Berlin, ça nous a pris cinq ans. Il y a eu la Covid au moment de la projection. La distribution a été très limitée en ce qui concerne les cinémas. Nous avons pu bien le distribuer en Grèce. Maintenant, il vient d’arriver aux États-Unis, à New-York et à Los Angeles. Puis il y a eu les festivals en ligne. Ce film a eu une durée de vie allongée parce qu’il est sorti au moment de la COVID-19. Et c’est bien que le public puisse enfin le voir en personne, en salle. »

Un lieu pour la communauté

Revenir à un évènement totalement en personne est une volonté forte de la Cinémathèque : « Il était vraiment important pour nous de revenir à un évènement totalement réel. Ce sera exclusivement en salle. Maintenant que nos cinémas sont à capacité normale, nous avons vu des nombres vraiment encourageants. Les gens sont heureux de revenir en salle. Nous n’étions pas sûrs de ça », partage Shaun Inouye.

Harry Killas. | Photo par Luis Miguel Villarreal

La communauté grecque est évidemment conviée mais ce festival est aussi l’occasion de rassembler cinéphiles et toute autre communauté intéressée par les arts : « C’était important pour nous d’avoir un projet culturel d’une telle portée car nous offrons un endroit physique à la communauté, et de rassembler des communautés diverses. L’approche de Harry Killas est en ligne avec le mandat de la Cinémathèque en voyant le cinéma grec comme une forme d’art et sa contribution au cinéma comme une forme d’art. Il était assez évident qu’il y aurait une fusion entre notre public habituel de la Cinémathèque et cet évènement pour qu’il soit interpellé par cette programmation. Et en même temps, un public grec viendra évidemment dans nos salles », commente
Shaun Inouye.

Le public aura l’occasion de voir les films en salle mais aussi de renouer avec le plaisir des rencontres avec les professionnels. Dimanche, Harry Killas et Christos Dikeakos seront présents pour des conversations, suivies d’une session de questions et de réponses.

Le premier festival du Film grec de Vancouver est à découvrir uniquement en personne du 16 au 19 juin 2022 à la Cinémathèque.

Pour plus d’informations : https://thecinematheque.ca