Clelia Coussonnet, chercheuse en résidence et exploratrice des temps modernes

En résidence à Vancouver pour trois mois, Clelia Coussonnet sillonne le territoire pour étudier l’intersection de la botanique, de la politique et des arts. La restitution de son travail sera accessible le 20 novembre lors d’un évènement en ligne organisé par Griffin Art Projects.

Commissaire d’exposition indépendante, chercheuse, éditrice, auteure, Clelia Coussonnet a voyagé autour du monde. Parmi les nombreuses destinations, on compte le Groënland, le Sénégal, la Grèce ou encore les États-Unis. Elle est la première bénéficiaire de ce programme de résidence de recherche tripartite entre Griffin Art Projects, la galerie d’art The Polygon Gallery, et la Cité internationale des arts, avec le soutien de l’ambassade de France au Canada et du Centre culturel canadien à Paris.

Ground Control de Clelia Coussonnet. | Photo par Mikael Lundgren

À Vancouver, elle explore l’histoire coloniale du Canada qui a utilisé les plantes pour affirmer son pouvoir sur les territoires. Le premier axe du travail de recherche de Clelia Coussonnet s’intéresse à l’intersection entre la botanique et la politique : « La question est de savoir de quelle façon est-ce que la nature est en fait totalement prise dans des réseaux de pouvoir, dans des jeux d’influence et ce depuis toujours, mais notamment ciblée sur la période impériale puis sur la période coloniale », explique la chercheuse qui déplore des ramifications de cette tendance encore aujourd’hui.

Clelia Coussonnet se penche aussi sur la thématique de l’eau et des contaminations de celle-ci. « J’entends la contamination au sens large comme une altération des écosystèmes aquatiques provoquée par les pollutions visibles et invisibles générées par les activités humaines, ce qui engendre une toxicité protéiforme »,
avance-t-elle.

Les arts et la marche

Clelia Coussonnet travaille sur ces thématiques depuis plusieurs années, tant par le biais d’organisation d’expositions que par l’accompagnement d’artistes. « Je les soutiens dans la réflexion et le développement de leur projet, du concept à la mise en œuvre. Ma pratique englobe aussi divers projets d’écriture et la participation à des résidences de recherche que j’ai pu mener dans différents endroits », explique la commissaire d’exposition indépendante.

Rien ne vaut le terrain, selon la chercheuse : « Dans la pratique artistique, c’est vrai qu’il y a beaucoup de personnes qui sont sensibles à la marche. Ça permet de comprendre un espace, de voir au niveau des différents sens, de ressentir un espace par différents sens, les odeurs, la vue, les bruits. J’ai énormément marché dans la ville. Puis, comme j’ai beaucoup été dans les montagnes, j’ai vraiment essayé de sillonner différents cours d’eau pour comprendre un peu ce qui se passait. En parallèle de mes lectures et de mes recherches personnelles, il y a aussi évidemment des recommandations qui ont été faites par les personnes que j’ai rencontrées. »

Une foison d’interlocuteurs

Clelia Coussonnet a été surprise par la densité de chercheurs sur Vancouver en raison des grandes universités présentes: « Je trouve qu’il y a quand même une grande richesse en termes de chercheurs à Vancouver. C’est assez impressionnant parce qu’à UBC et SFU, il y a vraiment une quantité de personnes passionnantes, surtout sur toutes ces thématiques, qui touchent à l’écologie. »

Avide de rencontres variées, la chercheuse se félicite d’entrer en contact avec des personnes de tout milieu. « Même si je suis à la base commissaire de l’exposition, je me considère plus comme chercheuse en ce sens que je ne suis pas intéressée à rétablir des relations uniquement avec des artistes. Je rencontre des artistes mais aussi des personnes qui écrivent, des activistes, des environnementalistes. C’est un petit peu large aussi pour avoir différents sons de cloche, parce que c’est quand même intéressant d’avoir une multiplicité de points de vue aussi pour comprendre un endroit, surtout quand c’est la première fois », conclut Clelia Coussonnet.

La restitution des recherches de Clelia Coussonnet se fera le 20 novembre en ligne.

Pour s’inscrire : www.eventbrite.ca/e/live-from-the-studio-with-clelia-coussonnet-tickets-409611116877