Privée des services d’une garderie francophone au cours des cinq dernières années, la communauté francophone de Kelowna se réjouit de la création de la nouvelle garderie Les libellules, dont l’ouverture officielle aura lieu au cours de cette année. Pour l’instant, il n’existe que trois garderies francophones qui pourront offrir un service de garde pour les enfants de 12 mois et plus en Colombie-Britannique.
Élodie Dorsel
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
Dans la cour arrière de l’école de l’Anse-au-Sable à Kelowna, il y a un immeuble en construction depuis quelque temps, qui dispose de trois locaux qui permettront d’accueillir la nouvelle garderie Les libellules. Il s’agit de l’aménagement du nouveau service de garde francophone, tant attendu par la communauté, depuis la fermeture de la garderie Les petits-oursons, depuis bientôt maintenant cinq ans.
En attendant, la garderie ouvre progressivement ses portes depuis décembre, et ce, dans les anciens locaux de la garderie Les petits-oursons. « Si nous pouvons trouver le personnel, la garderie sera l’une de trois dans la province à offrir un service de garde aux poupons, les enfants de 12 mois et plus », explique fièrement Marie-Andrée Asselin, directrice générale de la Fédération des parents francophones de la C.-B. (FPFCB).
L’équipe de la FPFCB travaille en étroite collaboration avec le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSF) et les autorités provinciales pour la mise en place de ses services. « Le CSF joue un rôle important, compte tenu de son expérience dans l’acquisition et l’aménagement de locaux portables, en plus de l’aménagement des terrains de leurs écoles », explique la directrice générale de la FPFCB.
Puisque le CSF offre un service de garde aux élèves des écoles francophones, il allait de soi que la garderie soit située sur le terrain de l’école. « On souhaite souscrire aux mêmes règles d’admission que le CSF, en adhérant aussi à la même philosophie et en partageant le même attachement à la culture et à la transmission linguistique », précise Marie-Andrée Asselin.
C’est la dernière ligne droite avant l’aménagement final dans les nouveaux locaux. « L’édifice est déjà en place et les parents ont pu suivre le développement. Lorsqu’on aura accès à l’édifice, il nous restera à acheter l’équipement puis effectuer les démarches pour l’obtention d’un permis d’opération émis par la province », indique Mme Asselin. L’équipe de la FPFCB fait preuve de professionnalisme dans la gestion des garderies, grâce à son expérience acquise lors de l’ouverture des garderies à Langley et à Nanaimo. « C’est plus rapide pour franchir les étapes à suivre, connaissant déjà la recette pour avoir eu du succès avec ces projets-là ! », souligne-t-elle.
Pour l’instant, la garderie ne dispose que d’une seule éducatrice. Pour répondre à la demande, il faudra du personnel supplémentaire. « Les parents travaillent, ils ont besoin d’un service avant le début et jusqu’à la fin de leur journée de travail », signale-t-elle. Elle souligne que les services de garde à temps plein, et même pour des périodes plus longues, sont très en demande tandis que la formule des prématernelles en demi-journée ne l’est plus autant. L’ancienne garderie des petits-oursons opérait avec deux employés afin de mieux répartir la charge de travail pour être plus équitable. « On démarre actuellement avec un petit groupe, mais au cours de la prochaine année, on aura une meilleure idée des besoins spécifiques de la clientèle à Kelowna », assure-t-elle.
Malgré les longues journées de travail pour les éducatrices et les enfants, Mme Asselin affirme que la garderie est en mesure d’offrir un environnement agréable et bienveillant pour les enfants. « Une place où ils peuvent s’épanouir et rencontrer des amis, dans une ambiance ludique, reflétant notre philosophie de favoriser l’apprentissage par le jeu», fait-elle savoir. L’équipe du FPFCB s’assure aussi de s’inscrire aux divers programmes d’aide de financement afin de réduire les coûts et d’en faire profiter les parents au meilleur prix possible. « Toutes nos garderies se situent dans la moyenne régionale, en matière de coûts et on s’efforce d’offrir les meilleurs tarifs possibles, sachant que cela représente un défi pour certaines familles », confie Mme Asselin.
Être francophone en milieu minoritaire nécessitera toujours de la passion et une plus grande force de caractère. La réouverture d’une garderie francophone est un soutien énorme pour l’école et la communauté francophone à Kelowna. « Les recherches démontrent que c’est vraiment à la petite enfance que s’acquièrent les rudiments de notre langue. Le cerveau est apte à l’apprentissage des langues avant l’âge de cinq ans », soutient Mme Asselin. Selon elle, il y a des avantages pour les enfants en bas âge qu’ils soient inscrits à divers programmes en français, notamment dans les garderies, afin qu’ils puissent bénéficier de ces années précieuses dans l’apprentissage d’une langue. « Ça l’aide pour la transition vers la maternelle en français, et augmente le taux de succès de l’enfant à l’école francophone », estime la directrice générale. Son équipe espère recruter tout le personnel nécessaire pour opérer à plein volume. « Avec la garderie, il ne s’agit pas seulement de pourvoir un service en français, mais aussi d’offrir une contribution fort appréciée par la communauté francophone », conclut-elle.