Le village de Golden, en Colombie-Britannique, est l’une des trois localités, en région rurale au Canada, qui participe à un projet pilote en économie sociale et communautaire. Le projet pilote comprend deux autres villes participantes, Slave Lake en Alberta et Arnprior en Ontario. Le gouvernement fédéral souhaite ainsi mieux circonscrire les besoins réels des régions rurales, promouvoir le développement économique et la protection de l’environnement et permettre l’accès au travail aux personnes issues de milieux défavorisés.
Marc Béliveau
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
Le village de Golden est situé à 800 kilomètres de Vancouver, dans la région sud-est de la Colombie-Britannique, qui borde la région du Lake Louise en Alberta. Golden et sa banlieue comptent huit mille habitants, dont 13% de sa population affirme avoir une connaissance du français. Les gens choisissent de s’installer dans cet endroit éloigné en raison de son environnement spectaculaire, entouré de cinq parcs nationaux, de l’air pur des montagnes et de sa proximité avec la nature. L’entraide et la coopération font partie des valeurs prisées par la population. Cela explique la présence de plusieurs organismes communautaires, dont l’organisme pour le Développement Économique et Communautaire (Golden CED) qui joue un rôle actif sur le plan économique, social et environnemental pour assurer le maintien de la qualité de vie de ses résidants.
Le Golden CED est l’organisme qui a été mandaté pour mener à bien ce projet pilote, qui comprend deux volets prioritaires. L’un est de favoriser la transition vers une économie verte auprès des entreprises de la région. L’autre propose une expérience de formation et de travail aux personnes qui font face à des obstacles pour accéder au milieu du travail.
Un projet pilote à deux volets
Établie à Golden depuis huit ans, Caroline Tremblay est coordonnatrice des activités du Golden CED. Son mandat est d’intéresser une dizaine d’entreprises et une cinquantaine de travailleurs à participer à ce programme. Elle affirme que ce projet a été très bien accueilli par la population, notamment en ce qui touche les initiatives de lutte aux changements climatiques.
En ce qui a trait à la transition énergétique préconisée par ce projet, « les employeurs, dit-elle, sont ouverts aux suggestions que leur feront les formateurs pour réduire leurs empreintes-carbone ». Ils désirent connaître des initiatives concrètes, par exemple, adopter des contenants plus écolos pour la nourriture à apporter et les livraisons à domicile. Les propriétaires de salons de coiffure sont aussi intéressés à revoir leurs méthodes et les produits qu’ils utilisent.
L’économie de Golden et sa région dépend principalement du secteur de l’alimentation, du commerce au détail, des services publics, des transports et du secteur de la construction. Caroline Tremblay ajoute que « le secteur de l’emploi regroupe en majorité de petites entreprises et souvent familiales. »
Miser sur l’accessibilité du marché du travail
Dans ce deuxième volet, il sera possible de mieux soutenir les gens qui ont plus de difficultés à accéder au marché de travail. Cela touche les personnes avec un handicap, les autochtones, les 55 ans et plus, les personnes de couleur et les francophones. Selon Caroline Tremblay, « le programme mis de l’avant permet à l’employeur de toucher un montant d’argent pour accueillir un employé potentiel et lui offrir une formation. Elle cite l’exemple du secteur de la plomberie. « On discute actuellement de systèmes de chauffage plus écologiques qui font usage de thermopompes. Le programme peut faciliter aux plombiers de développer ce produit, et offrir une formation aux travailleurs pouvant effectuer le travail ». L’employeur pourra toucher une aide financière du gouvernement, tandis qu’il sera possible de défrayer aussi pour l’employé potentiel des frais de garderie, de transport et même de coupe de cheveux, si besoin étant.
Caroline Tremblay est confiante de réaliser les objectifs du programme. Elle tient à souligner que le taux de chômage à Golden n’est pas plus élevé qu’ailleurs, se situant autour de 6%. En revanche, elle souligne que ce projet pilote « permet d’avancer sur le plan de la transition écologique des entreprises et de briser certaines barrières auprès de travailleurs qui souhaitent une plus grande accessibilité sur le marché du travail.