Le gouvernement de la Colombie-Britannique a dévoilé le 26 janvier dernier son projet de restreindre, à partir de septembre prochain, les téléphones portables dans les écoles publiques, de la maternelle à la douzième année. En collaboration avec les conseils scolaires et leurs enseignants, « le gouvernement provincial veillera à ce que toutes les écoles aient des politiques en place d’ici la prochaine rentrée scolaire ». Notons que « l’utilisation des téléphones portables provoque un débat persistant qui divise les spécialistes. »
Marie-Paule Berthiaume
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
S’il est vrai que de nombreuses écoles canadiennes ont déjà adopté des règlements limitant l’utilisation des téléphones portables en classe dans les dernières années, seuls les gouvernements de l’Ontario, depuis novembre 2019, et du Québec, depuis janvier 2024, ont fait connaître leurs mesures d’application en la matière.
En Ontario, l’élève au primaire et au secondaire peut apporter un téléphone portable personnel à l’école et l’utiliser pendant ses pauses. « Son utilisation pendant les heures de classe est permise uniquement à des fins éducatives, par exemple, pour faire une recherche ou pour accéder à des sites éducatifs; si l’éducatrice ou l’éducateur le demande en classe, pour des raisons de santé et médicales; pour aider les élèves ayant des besoins particuliers, par exemple en matière de santé mentale », indique-t-on sur le site de la province.
Plusieurs dirigeants influents dans le milieu scolaire, incluant Mme Rachel Chernos Lin, présidente de la Commission scolaire de Toronto, la plus importante au pays, déplorent le fait que les règles actuelles ne soient pas respectées et exigent une nouvelle mouture plus rigoureuse. La récente politique québécoise à l’égard de l’utilisation du téléphone portable en classe est comparable à celle de sa voisine, l’Ontario.
L’opinion publique
L’utilisation des téléphones portables soulève un débat houleux, avec des arguments en faveur et d’autres s’y opposant. Certains soulignent leur utilité en tant qu’outils pédagogiques, facilitant l’accès à des ressources éducatives en ligne et une communication rapide entre élèves, enseignants et parents. De plus, l’intégration des téléphones pourrait préparer les étudiants aux compétences technologiques nécessaires dans un monde moderne.
Cependant, les critiques dénoncent le risque de distraction majeure en classe, détournant l’attention des élèves de l’enseignement. Les problèmes de bruit, de sécurité, d’inégalités socio-économiques, de solitude et de cyberintimidation sont également décriés.
Les commissions scolaires
L’application de la mesure que préconise Victoria est de laisser le soin à chaque commission scolaire d’appliquer les règles qui cadrent le mieux à ses besoins. La Colombie-Britannique devra cependant accompagner ses commissions scolaires qui jugent l’annonce « prématurée » pour prendre position. Celles-ci disent attendre une rencontre et des instructions plus rigoureuses du gouvernement avant de se prononcer ou d’adopter de nouvelles directives spécifiques.
À ce jour, seul le directeur de l’école secondaire Chatelech sur la Sunshine Coast, Mark Sauer a accepté de commenter la situation. Rappelons que son établissement a officiellement mis en place des directives, en janvier 2023, sur l’usage des téléphones portables, seulement si cela soutient l’engagement et l’apprentissage des élèves pendant les heures de cours.
« Nous continuons à travailler avec les familles, les élèves et le personnel à ce sujet et je sais qu’il y aura des conversations plus substantielles selon l’évolution du dossier », a-t-il indiqué par courriel, en soulignant que son établissement continuait à colliger des données pour voir comment ces directives pourraient assurer l’engagement des élèves.
Les mesures préconisées sur l’utilisation réduite des téléphones portables à l’école s’inscrivent dans une approche plus globale du gouvernement de la C.-B., notamment « pour protéger les enfants et les jeunes personnes des menaces en ligne, et tenir les entreprises de médias sociaux responsables », selon le communiqué officiel du gouvernement.