Lorsque les militaires retournent à la vie civile, beaucoup s’attendent à un nouveau départ. Ils se retrouvent parfois plutôt dans un monde qu’ils ne connaissent pas bien, qui semble non structuré et qui les isole. Un nouveau rapport, Military and Veteran Volunteerism in Canada éclaire la façon dont le bénévolat pourrait être un puissant outil permettant de soutenir les vétérans et vétéranes dans cette transition et expose les raisons pour lesquelles le Canada doit être plus attentif.
L’urgence de soutenir après leur service le bien-être des militaires. | Photo de Quoi Media
Le rapport, préparé pour la Fondation Les Fleurons glorieux et l’Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans, a examiné plus d’une douzaine d’études internationales portant sur les vétérans et vétéranes et le bénévolat. Les résultats montrent les avantages pour les vétérans et vétéranes ainsi que pour la société : le bénévolat aide les vétérans et vétéranes à retrouver un sentiment de but à atteindre, à réduire l’isolement social et à améliorer le bien-être mental et il contribue de façon importante au bien-être collectif de notre pays.
Les chercheurs et chercheuses qui ont préparé le rapport disent que le bénévolat pourrait offrir ce que bien des vétérans et vétéranes perdent après la fin de leur service : un rôle, une mission et une communauté.
Il leur permet de continuer à servir, tout simplement d’une nouvelle manière. Qu’il s’agisse d’aider dans des banques alimentaires, de servir de mentors pour les jeunes, d’intervenir dans des situations d’urgence ou de participer à des projets communautaires, il a été démontré que le bénévolat accompli dans des groupes civils soutient la santé psychologique et améliore même le bien-être physique.
Chaque année, des milliers de Canadiens quittent le milieu militaire. Certains ont des problèmes de santé mentale, ont du mal à trouver du travail et ne se sentent pas liés au monde civil.
Aux États-Unis, certains programmes visant les vétérans et vétéranes ont recouru avec succès à des initiatives de bénévolat structurées pour soutenir les vétérans et vétéranes tout en offrant également un avantage important à la société civile. Ces programmes combinent le service communautaire à une formation en leadership et au soutien en matière de santé mentale. Les vétérans et vétéranes qui participent rapportent souvent une meilleure santé, des liens sociaux plus forts et un sentiment renouvelé de but à atteindre. Certaines personnes disent même que cela les aide à entamer une nouvelle carrière.
Dans le rapport, les chercheurs et chercheuses recommandent plusieurs étapes clés. Tout d’abord, créons une solution sur mesure, fabriquée au Canada.
Les politiques et les programmes de bénévolat visant les vétéranes et vétérans canadiens doivent être élaborés et orientés par une recherche propre au
Canada. Presque toute la recherche visant les vétérans et vétéranes examinée vient des États-Unis ou du Royaume-Uni.
Au Canada, les données sur la façon dont le bénévolat touche les vétérans et vétéranes pendant leur transition à la vie civile sont inexistantes ou presque. Il n’y pas d’études canadiennes qui demandent aux vétérans et vétéranes pourquoi ils décident (ou pas) de faire du bénévolat, les types de rôles qu’ils préfèrent, la façon dont le bénévolat profite à leur vie et à la vie de leur famille ou la façon dont différentes conditions de vie telles que l’âge, le genre, la structure familiale ou la santé pourraient influencer leurs expériences.
Par la suite, les organisations qui soutiennent les vétérans et vétéranes doivent intégrer des évaluations formelles des programmes et des évaluations des besoins pour faire concorder les possibilités de bénévolat avec les buts, les valeurs et la diversité des vétérans et vétéranes.
Enfin, les responsables des politiques, les groupes de défense des vétérans et vétéranes et les chercheurs et chercheuses doivent collaborer pour faire du bénévolat une pierre angulaire du soutien de la transition de la vie militaire à la vie civile. La mobilisation d’intervenants variés garantira des programmes globaux significatifs.
Un message clé du rapport est que le bénévolat ne devrait pas être traité comme une réflexion après coup. Il pourrait être une partie fondamentale de la façon dont le Canada soutient ses vétérans et vétéranes.
Le bénévolat peut aider des individus à trouver un but à atteindre, réduire les répercussions de la transition sur la santé mentale et rétablir des liens avec leur communauté. Il renforce de plus, ce faisant, les communautés.
Il convient également de noter le fait que les vétérans et vétéranes n’en profiteront pas tous de la même manière. C’est pourquoi les futurs programmes et études doivent prêter une étroite attention à des facteurs identitaires tels que le genre, la race, l’âge, la situation d’emploi et la géographie. Il est essentiel, pour un impact à long terme, d’adapter les possibilités aux besoins variés des vétérans et vétéranes.
Le message est simple : les personnes qui ont servi leur pays devraient avoir des possibilités intéressantes pour continuer à servir si elles le désirent. Le bénévolat peut être plus que simplement une manière de donner en retour à la société; il peut être une voie favorisant la guérison, l’appartenance et la reconstruction.
Au moment où le Canada cherche de nouvelles manières de soutenir le bien-être de ses militaires après la fin du service, un des outils les plus accessibles et les plus économiques est peut-être déjà devant nous. Tout ce qu’il lui faut, c’est un soutien, une structure et une place dans notre stratégie nationale de bien-être des vétérans et vétéranes.
Alyson Mahar est épidémiologiste et chercheuse en santé à Queen’s University. Elle est professeure adjointe à l’École des sciences infirmières. Elle est coresponsable du rapport de La Fondation Les Fleurons glorieux et de l’ICRSMV sur le bénévolat avec Christina Godfrey, PhD, et d’autres collègues à Queen’s University.
Vidhi Patel est étudiante en troisième année de sciences infirmières et assistante de recherche à Queen’s University.
Source : www.quoimedia.com
Le printemps tire à sa fin. Je ne l’ai pas vu passer. Entre-temps l’été s’approche les deux mains dans les poches. Sa nonchalance m’inquiète. Est-ce une saison prête à se plier en quatre pour nous accueillir ? Dans un peu plus d’une semaine nous le saurons.
En attendant je tiens à faire mes adieux au printemps 2025. Voici, offert par les faits d’hiver du Castor castré, le chant du cygne de ce surprenant, parfois désolant printemps alors qu’il s’apprête, une fois pour toutes, à nous quitter.
Maintenant tous en chœur.
C’est le printemps : les incendies de forêts dévastent le pays d’un océan à l’autre. Des populations entières sont évacuées. C’est notre lot, nous dit-on. Il n’y a rien à faire, faut s’y faire. Les provinces sont à feu et à sang cherchant désespérément un moyen de lutter contre ce fléau qui chaque année nous ravage inlassablement.
C’est le printemps : notre premier ministre, Mark Carney, fait des pieds et des mains tout en promettant aux Canadiens de beaux lendemains. Il a un plan, pif, paf, pouf, plan. Le tour est joué. On est sauvé. Tout le monde il est beau, tout le monde il est content.
C’est le printemps : les Canadiens, unis, ne veulent plus se rendre aux États-Désunis. Nous boycottons leurs produits. Nous leur faisons comprendre jusqu’à quel point nous sommes fâchés contre eux. Nous leur en voulons d’avoir élu un président aussi déroutant. Gros dégoûtant. Et vlan. Autant en emporte le vent.
Le premier ministre Mark Carney | Photo de Bank of England
C’est le printemps : parlant de l’ours dont on voit l’anneau et non l’anus. Poutine est en fête et n’en fait qu’à sa tête. Sa guerre en Ukraine lui donne des ailes d’où son zèle. Parle de pourparlers sans jamais parler à celui à qui il devrait parler. Vous parlez d’un comportement. De Dostoïevski, a-t-il lu Crime et Châtiment ?
C’est le printemps : sur la place du Vatican, ça pédale. Le pape Léon XIV bénit les coureurs du dernier Giro d’Italie lors de l’ultime étape. Un canadien, Derek Gee, arrive quatrième de ce prestigieux tour. Tous nos compliments. Il termine au pied du podium certes mais avec une faible équipe comme la sienne (Israël-Premier Tech) pour l’aider, ce champion du vélo, allons-y mollo, est digne d’estime. Absolument, il mérite nos encouragements.
C’est le printemps : en sport, seul compte le score. Au foot, l’équipe des Whitecaps de Vancouver a coulé au lieu de prendre son pied. Battue 5-0 ses joueurs fatigués n’ont pas fait le poids. Sur le même score le Paris Saint-Germain (PSG) à Munich s’est débarrassé de l’Inter Milan. Deux équipes, deux continents, deux heureux et deux mécontents.
C’est le printemps : au festival de Cannes le dissident iranien Jafar Panahi obtient la Palme d’or pour son film Un simple accident. Les mollahs à cet effet reçoivent un camouflet en guise de récompense pour leurs méfaits. Les tyrans à Téhéran en Iran répriment leur rage tout en laissant passer l’orage. Les voilà bafoués. Dur moment.
C’est le printemps : le roi Charles III, chez nous en visite royale, ramène sa fraise aux communes d’où il lit le discours du Trône à l’invitation de notre premier ministre. Quarante-huit heures plus tard il repart avec sa dulcinée, satisfait de sa tournée qui n’a pas mal tourné. Retour au bercail où personne en grande pompe, ne l’attend.
C’est le printemps : pas pour tous. Il est des régions où les quatre saisons, faute aux guerres, n’existent guère. Les Gazaouis entre autres en savent quelque chose. À Gaza c’est l’enfer, pas de printemps. Hamas : libérez les otages rapidement. Netanyahou : arrête le carnage, cesse les tirs et les bombardements. À quand ton jugement ?
C’est le printemps : nos premiers ministres se réunissent à Saskatoon. Elles et ils sortent tout sourire de cette rencontre. Sommes-nous les témoins du début d’une aventure idyllique entre le gouvernement fédéral et ceux des provinces ? C’est à espérer. Tous dans le même bateau. Il vaut mieux ramer ensemble dans le bon sens si on ne veut pas chavirer. Rien de plus évident.
Oui, c’est le printemps, un printemps peu ordinaire mais loin d’être extra.
Le mois de mai est consacré chaque année à la célébration de l’héritage juif partout au Canada. Et à Vancouver, c’est le Peretz Centre qui incarne depuis quatre-vingts ans le poumon de la culture juive laïque. Entretien avec Donna Becker, administratice du centre, une ardente gardienne de ce haut lieu de la présence culturelle juive sur les bords du Pacifique.
Tranche de vie. « Tout a commencé après la Seconde Guerre mondiale, après l’Holocauste. Le Peretz Centre pour la culture juive laïque a été fondé en 1945 dans le but d’établir et de diriger une école offrant aux étudiants de tous âges une éducation culturelle juive moderne et progressiste. Avec ce qui s’était passé en Europe, les centres culturels du judaïsme européen avaient en quelque sorte disparu », souligne Donna Becker.
Selon l’administratice du centre, beaucoup de juifs traditionalistes sont allés bâtir leurs centres culturels en Israël. Mais la communauté juive de Vancouver voulait que leurs enfants connaissent le yiddish, qu’ils sachent à quoi ressemblait la vie juive en Europe, qu’ils soient reliés aux racines européennes et c’est pour cela que le Peretz Centre a ouvert ses portes à Vancouver. Il s’agissait d’une coalition qui ne reposait sur aucune obédience politique, car les politiques à ce moment-là se situaient aux deux extrémités de l’échiquier, poursuit-elle.
Les Canadiens juifs forment la quatrième plus grande communauté juive du monde et la deuxième plus grande en Amérique du Nord. Le recensement de Statistique Canada de 2001 indique qu’il y a 329 995 Juifs vivant au pays. Par contre, il n’y a pas de données précises sur le nombre exact de Juifs vivant à
Vancouver. Il est difficile d’obtenir des chiffres précis pour les communautés religieuses, mais on estime qu’environ 55 000 Juifs vivent à Vancouver, ce qui représente environ 1,2% de la population totale de la ville.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Canada a changé sa politique d’immigration et 40 000 survivants de la Shoah (l’Holocauste) sont venus s’établir ici à la fin des années 1940.
Plus tard, dans les années 1950, plusieurs milliers de Juifs ont émigré du Maghreb, en particulier des Juifs marocains pour venir s’établir à Montréal, où la langue française leur permettait de s’adapter plus facilement. En tout, la population juive d’après-guerre est passée de 170 000 à 260 000 personnes. Plus intégrée à la vie canadienne qu’auparavant, son statut de minorité est officiellement valorisé par la politique canadienne du multiculturalisme dans les années 1970 sous le règne de Pierre Elliott Trudeau.
Le Centre Peretz organise des cours, des conférences, des expositions, des concerts, des célébrations de fêtes et des rassemblements afin d’enseigner et de faire avancer la cause de l’apprentissage, de la culture et de l’éducation juives progressistes et modernes, ainsi que de la langue yiddish.
« Le Centre accueille toutes les personnes de cultures, de croyances, de sexes et d’orientations sexuelles différentes », précise Donna Becker. « Nous avons deux mandats. Tout d’abord, la promotion de la langue et de la culture yiddish. Le deuxième volet du mandat est de fournir des occasions éducatives et sociales, mais surtout éducatives, d’avoir un lieu pour être juif culturellement sans religion, parce que nous sommes totalement une organisation laïque et nous célébrons les fêtes juives, mais d’une manière laïque », fait-elle remarquer.
Quelques exemples de programmes offerts par le centre, dont le Shmues qui est une variation yiddish du nom hébreu Samuel : leçons de conversation en yiddish en ligne ; le Zumershule : un module de deux semaines pour les jeunes de 8 à 15 ans pour apprendre et explorer les formes juives d’expression artistique. En plus de groupes de lectures hebdomadaires dispensés en ligne intitulés
Exploring Jewish Writers.»
Le Centre célèbre également les fêtes traditionnelles juives telles que le Fraytik tsu Nakht akht (Friday Secular Humanist Shabbes), le Rosh Hashanah ainsi que l’allumage traditionnel de bougies à Yom Kippour. Et ce n’est pas tout, les membres peuvent se joindre à la chorale et prendre part à la récitation de contes folkloriques.
Par ailleurs, la beauté de l’édifice vaut le détour avec ses magnifiques vitraux qui apparemment sont les seuls exemplaires yiddish que l’on connaisse.
Il est à noter que dans l’enceinte du Peretz Centre se trouve la Société du film juif de Vancouver (Vancouver Jewish Film Society) qui loue un étage du Centre et qui présente un festival annuel de films juifs en provenance de partout dans le monde. Il s’agit du plus ancien festival du film juif au Canada. Plusieurs autres projections sont organisées tout au long de l’année.
Entrée principale du Centre Peretz | Photo du Peretz Centre for Secular Jewish Culture
Le Centre du film juif de Vancouver pratique l’inclusion et maintient un environnement de travail et un espace de présentation respectueux des bénévoles, du personnel et des invités. Tous les membres sont traités en toute équité et la différence est reconnue et valorisée.
L’histoire culturelle juive est une mosaïque riche et plurielle qui englobe traditions religieuses, œuvres littéraires, formes d’art et pratiques sociales qui ont évolué au fil des siècles. C’est une histoire marquée à la fois par une évolution interne et par des interactions avec d’autres cultures, donnant naissance à une identité juive unique et durable.
The Peretz Centre for Secular Jewish Culture :
[email protected]
6184 Ash Street, Vancouver,
BC, Canada V5Z 3G9
+1 (604) 325-1812
Au cœur de la cité du Vatican, fut organisée en l’honneur du nouveau pape, une grande messe pontificale à laquelle fut convié notre premier ministre ainsi que plusieurs milliers de fidèles et infidèles. Oui, je dis bien infidèles, car parmi la foule je suis sûr qu’il devait y avoir quelques ouailles adultères soucieuses de se faire pardonner leurs péchés.
Lors de la messe d’inauguration du pape Léon XIV, notre premier ministre Mark Carney n’a pu s’empêcher, j’imagine, d’esquisser un sourire de connivence, de complicité, au moment de sa rencontre avec le nouveau prélat. À quelques jours près tous deux, à un degré différent bien sûr, venaient d’être propulsés au rang de superstar internationale. Voilà donc nos deux compères, deux débutants devant l’Éternel, en passe de jouer un rôle primordial sur la scène mondiale.
L’un veut sauver l’Église de Rome de sa tourmente et l’autre veut empêcher Trump de nous tourmenter. Le souverain pontife entend prier pour la paix dans le monde et Mark Carney de son côté désire partir en guerre contre les mesures tarifaires américaines. Deux vies, deux destins. Une obligation : servir et assumer ses responsabilités. Les soucis diffèrent mais il existe certains points, certaines affinités non négligeables entre les deux hommes.
Le pape Léon XIV | Photo par Edgar Beltrán, The Pillar
Pour commencer, passez-moi l’encensoir, tous deux sont de fervents catholiques. Je ne pense pas trop m’avancer en estimant que l’un l’est plus que l’autre. Rien de laid si ça l’est. Ils parlent la même langue : l’anglais. Les deux baragouinent le français. Notre premier ministre, qui fit de gros efforts et qui doit continuer à s’améliorer, parlerait mieux le français que le nouveau pape. Surprenant. Léon XIV, qu’il ne faut pas confondre avec Louis XIV, possédait des chances au départ que notre chef de gouvernement n’avait pas : la grand-mère paternelle du Saint-Père était française. Fait à ne pas négliger, si l’on croit tant soit peu au pouvoir des gènes, me faisait valoir mon cousin Eugène.
Par ailleurs, de lourdes responsabilités, à différents degrés évidemment, pèsent sur leurs épaules. Le pape doit s’occuper d’environ 1,345 milliard d’âmes réparties sur la planète. Au Canada notre premier ministre en a un peu moins mais quand même. Grosso modo 40,126 millions de bons bougres dont une partie, composée principalement de conservateurs, prie pour qu’il échoue dans sa tentative de redresser le pays.
Les similarités, toutes différences confondues, ne s’arrêtent pas là. Tous deux, à leur manière, furent missionnaires. Avant d’atteindre la papauté, sans trop papoter, Léon XIV, né à Chicago donc citoyen américain, fit ses classes au Pérou de 1985 à 1998 où Il fut évêque du diocèse de Chiclayo et prit la nationalité péruvienne. Le Pontifex maximus (un peu de latin ne fait pas de mal) s’était donné pour mission de lutter contre la pauvreté et les affres du capitalisme.
Pour sa part, notre premier ministre, un bon gars venu du Nord (comme le père Noël) né à Fort Smith (Territoires du Nord-Ouest), eut la mission de bien gérer la Banque du Canada et celle d’Angleterre. Banquier hors pair (non comme le Saint-Père) Mark Carney finit par bien remplir son mandat. Il ne lui reste plus maintenant qu’à récidiver ses prouesses à la tête du gouvernement. Voici donc deux missionnaires à leur apogée en charge de remettre en état leurs deux états.
Leon XIV, de son vrai nom Robert Francis Prevost, est un polyglotte accompli. Au-delà de l’anglais (il est américain) et un peu de français comme déjà mentionné, il parle l’espagnol, l’italien, le portugais et le quechua (appris au Pérou). À côté de lui Mark Carney fait pâle figure. Tout juste bilingue, il compense cette lacune en gardant sa langue dans sa poche afin d’éviter les sarcasmes des mauvaises langues. Très poli, tout juste polyglotte, notre premier ministre heureusement est incapable de jurer en joual. Le pape non plus. Ainsi les deux font la paire.
Le premier ministre Mark Carney | Photo de Policy Exchange
Autres petites remarques sans importance. Le nouveau pape n’a rien à craindre de notre premier ministre. Contrairement à Trump qui s’imaginait déjà en souverain pontife (voir sa photo sur le site officiel de la Maison Blanche) Mark Carney, autant que je sache, n’a jamais tenu à être plus catholique que le pape.
À ma connaissance, pas de bal pour ces nouveaux débutants lors de cette grande messe pontificale. Pas de blagues désobligeantes ou autres formes de bizutages inappropriés. Comme quoi les bonnes habitudes se perdent. Et pour couronner le tout, l’occasion fait le larron, J.D. Vance, le vice-président américain, a rencontré séparément, nos deux débutants au cours de son passage à Rome. Mark Carney s’en est bien tiré. Léon XIV aussi. Vingt-quatre heures après cette entrevue, contrairement à son prédécesseur (le pape François), le nouveau pontife était toujours vivant.
La récente interaction entre le premier ministre Mark Carney et le président américain Donald Trump au sujet de la souveraineté du Canada n’était pas qu’un moment diplomatique inhabituel – c’était un rappel qu’un leadership exige une clarté inébranlable lorsqu’il s’agit de l’identité nationale. Carney a réagi fermement, mais il est crucial que les dirigeants canadiens, présents et futurs, adoptent une position définitive afin que l’indépendance du Canada ne soit jamais remise en question.
Face à une rhétorique imprévisible, surtout venant de figures influentes, les dirigeants doivent établir un discours incontestable sur la souveraineté du Canada. Les remarques répétées de Trump sur l’annexion, même si elles semblent anodines, créent des précédents dangereux si elles ne sont pas réfutées avec fermeté. Sans un refus clair et direct, de telles idées pourraient persister et affecter les relations diplomatiques.
Le premier ministre Carney a rejeté les propos de Trump, mais une déclaration encore plus déterminée aurait pu clore définitivement la discussion. Il aurait dû répondre ainsi :
« Je veux être absolument clair : le Canada n’est pas à vendre et ne le sera jamais. Cette discussion ne doit plus jamais être abordée à l’avenir, car elle ne contribue pas à une relation diplomatique solide et respectueuse entre nos deux nations. Le Canada et les États-Unis ont une longue histoire de partenariat, et nous devons nous concentrer sur le renforcement de ce lien par la coopération, le commerce et le respect mutuel. »
Une telle réponse aurait dissipé toute ambiguïté, affirmant avec détermination et fermeté la souveraineté du Canada.
Pour mettre fin définitivement à toute future discussion sur l’annexion, les dirigeants canadiens doivent adopter une approche multidimensionnelle mêlant force diplomatique, indépendance économique et engagement public.
Toute suggestion d’une annexion du Canada doit être fermement rejetée, sans laisser place à l’interprétation. Aucun dirigeant ne doit jamais tolérer ce genre de rhétorique, même sous forme de plaisanterie, car cela affaiblit la position du Canada sur la scène internationale.
Le gouvernement canadien doit établir un protocole officiel pour répondre aux discours sur l’annexion. Une déclaration permanente pourrait stipuler : « La souveraineté du Canada est définitive, et toute suggestion contraire est catégoriquement rejetée par notre gouvernement. »
Des mesures législatives devraient être mises en place pour criminaliser toute tentative de manipulation politique visant à remettre en question l’indépendance du Canada.
Accélérer la diversification commerciale pour réduire la dépendance au marché américain. Moderniser la défense nationale afin que le Canada reste autonome en matière de sécurité. Renforcer les alliances stratégiques avec l’Europe, l’ASEAN et l’Amérique du Sud pour accroître l’influence mondiale du Canada.
Les dirigeants doivent garantir que les Canadiens sont conscients de l’indépendance de leur pays, renforçant ainsi leur confiance en son rôle international. Des campagnes éducatives promouvant l’autonomie politique du Canada doivent être mises en œuvre à l’échelle nationale. Des référendums publics pourraient être organisés pour réaffirmer la souveraineté du Canada, empêchant tout dirigeant d’envisager sérieusement une discussion sur l’annexion.
Un leadership efficace exige de la fermeté, et la souveraineté nationale ne doit jamais devenir un sujet de débat. L’échange entre Carney et Trump constitue une leçon importante : les dirigeants doivent établir un précédent irréfutable affirmant que l’indépendance du Canada est absolue. Cela empêcherait toute future remise en question et garantirait qu’aucun leader mondial, aussi influent soit-il, ne puisse jamais mal interpréter la position du Canada.
En institutionnalisant des mesures de protection de la souveraineté, en renforçant l’indépendance économique et en consolidant l’identité nationale, le Canada peut éliminer définitivement toute discussion future sur l’annexion. Il ne s’agit pas seulement de diplomatie – c’est une question de défense du statut du Canada dans le monde.
Maintenant à la retraite, Long Van a oeuvré pendant plus de 40 ans en tant qu’expert reconnu dans le secteur des finances. Il a également été journaliste et a aussi fait ses marques dans les organisations communautaires de bienfaisance au Canada.
Nous sommes enfin fixés mais sommes-nous pour autant plus avancés ? Difficile à dire, n’est-ce pas ? En fait il est beaucoup trop tôt pour se prononcer. Seulement deux semaines se sont écoulées depuis la victoire de Mark Carney et de ses libéraux aux dernières élections fédérales. Le nouveau premier ministre qui se succède à lui-même, doit se demander ce qui lui arrive. En l’espace de moins de trois mois le voilà propulsé en haut de l’affiche. Un immense exploit en soi.
Le premier ministre Mark Carney lors de sa visite à la Maison Blanche. | Photo de White House
Petit rappel, histoire de tourner le couteau dans la plaie des conservateurs. Pierre Poilievre, leur leader, avait une avance de plus de 15 points dans les sondages avant la démission de Justin Trudeau le chef libéral maintenant déchu et déçu. Cette fantastique remontée, les libéraux la doivent à deux facteurs principaux. Le premier, la démission de Justin Trudeau qui a entraîné l’arrivée sur scène de Mark Carney, le messie tant attendu venu des fins fonds du monde de la finance. Deuxième élément : la révolte contre Trump et ses outrages envers l’identité canadienne. Faire de nous le 51è état nous a mis dans tous nos états. Les Canadiens ont tranché : Mark Carney plutôt que Poilievre.
Qui peut mieux que l’ancien gouverneur de la Banque du Canada représenter les intérêts du Pays ? Face à un monde en plein bouleversement et dont on ne voit plus clairement la destinée, il nous fallait un chef ayant la tête sur les épaules, quelqu’un sur qui compter. Face au chaos provoqué par l’administration trumpinoise, seul un individu habitué à gérer des crises pouvait gagner la confiance de l’électorat malgré une absence remarquable de charisme.
Rien, toutefois, n’est parfait en ce monde se sont dit les libéraux en prenant connaissance du résultat des élections. Au parlement ils n’auront pas la majorité. Au moins peuvent-ils se consoler en sachant qu’ils ont réussi à faire élire leur chef. Ce ne fut pas le cas des conservateurs et des néodémocrates. Les Verts n’ayant quant à eux sauvé qu’une des deux têtes du parti. Le Bloc québecois a laissé des plumes mais moins qu’on le prévoyait. Fin de carrière pour Jagmeet Singh dont le parti perd son statut de parti officiel. Petite humiliation pour Poilievre qui lui aussi fut incapable de conserver son siège de député. Heureusement pour le chef conservateur, un bon gars de l’Alberta, élu dans sa circonscription, s’est désisté en sa faveur. Petit chanceux le Pierrot. Qu’a-t-on promis au brave bougre albertain en échange de sa générosité ?
Ces élections qui, à bien y penser, paraissent déjà si lointaines, méritent quelques observations un tant soit peu futées mais non malicieuses. À titre d’exemple j’ose prétendre que Mark Carney peut se permettre de faire un beau pied de nez et non un doigt d’honneur, car monsieur est poli, à tous ceux qui, prenant l’histoire à témoin, citant entres autres Paul Martin, John Turner, Kim Campbell et Michael Ignatieff, avaient conclu d’avance que la candidature de notre nouveau premier ministre était vouée à l’échec. Impossible pour un néophyte en politique de gagner une élection contre un candidat chevronné comme l’était le chef de l’opposition. Ces experts, ces journalistes, ces éditorialistes, ces chroniqueurs n’ont plus qu’à aller avaler leur cravate ou leur nœud papillon.
Que dire aussi de l’Alberta, la première ministre de la province en tête, qui a attendu le lendemain des élections pour envisager la possibilité de se séparer du Canada. La Saskatchewan considère emboîter le pas. Qu’est-ce qu’ils ont, ces mauvais joueurs conservateurs venus de l’Ouest ? Le séparatisme semble faire des petits. Et moi qui pensais que Trump était la principale menace pesant sur le Canada. Pauvre Mark Carney. Il a du pain (et des brioches) sur la planche. Je ne lui donne pas six mois avant d’avoir des cheveux blancs. Il peut aussi devenir chauve en se les arrachant. Nous vivons sur des charbons ardents, vraiment.
La menace d’une augmentation de 100% sur les films non produits aux États-Unis, une autre folie trumpinienne, vient de nous tomber sur la tête. Quand ce guignol d’en-bas-de-chez-nous va-t-il cesser son cinéma ? Il pense avoir le beau rôle mais Mark Carney, notre jeune premier, a tous les moyens pour lui voler la vedette.
Autres constatations : Mark Carney en peu de temps vient de prouver, si besoin était, qu’un minimum de décence en politique n’appartient pas au domaine de l’impossible. Dans l’ensemble je retiens surtout que ces dernières élections fédérales ont démontré qu’au Canada le populisme a ses limites. Ouf, cela me rassure.
Conscient des difficultés auxquelles notre premier ministre sera dorénavant confronté, le Castor castré a imaginé, pour conclure, cet aphorisme qui concerne notre leader : un pied dans la finance, l’autre dans la politique, c’est avoir maintenant les deux pieds dans la mouise (qu’il est bien élevé notre rongeur !)