le Mercredi 23 avril 2025
le Lundi 17 mars 2025 7:45 | mis à jour le 24 mars 2025 16:33 Chronique

Une stratégie « stratégique » pour le Canada de rejoindre l’Union européenne

Une stratégie « stratégique » pour le Canada de rejoindre l’Union européenne
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Face aux politiques de plus en plus hostiles et isolationnistes des États-Unis sous la présidence de Donald Trump, le Canada doit explorer de nouvelles voies pour assurer sa stabilité économique et sa souveraineté politique. Une de ces voies consiste à rechercher l’adhésion à l’Union européenne (UE). Bien que cela puisse sembler ambitieux, les avantages potentiels l’emportent largement sur les défis. Cette stratégie décrit les étapes que le Canada peut suivre pour présenter un argument convaincant en faveur de l’adhésion à l’UE.

1. Renforcer les liens économiques

1.1 Élargir les Accords commerciaux : S’appuyant sur le succès de l’Accord économique et commercial global (AECG), le Canada devrait négocier des accords commerciaux supplémentaires avec l’UE pour libéraliser davantage le commerce et les investissements. Cela démontrera l’engagement du Canada à approfondir l’intégration économique avec l’Europe.

1.2 Diversifier les marchés d’exportation : En réduisant sa dépendance au marché américain, le Canada peut montrer sa capacité à s’adapter et à prospérer dans une économie mondialisée. L’augmentation des exportations vers les États membres de l’UE mettra en évidence les avantages mutuels de liens économiques plus étroits.

2. Aligner les cadres politiques et juridiques

2.1 Harmoniser les réglementations : Le Canada doit œuvrer pour aligner ses normes réglementaires avec celles de l’UE. Cela inclut l’adoption de normes européennes dans des domaines tels que la protection de l’environnement, les droits des travailleurs et la sécurité des consommateurs. Un tel alignement facilitera une intégration plus fluide et démontrera que le Canada est prêt à respecter les normes de l’UE.

2.2 Renforcer les institutions démocratiques : En mettant l’accent sur des valeurs communes telles que la démocratie, les droits humains et l’état de droit, le Canada peut se positionner comme un partenaire naturel pour l’UE. Le renforcement des institutions démocratiques et la promotion de la transparence renforceront encore l’argument en faveur de l’adhésion du Canada.

3. Construire des Alliances stratégiques

3.1 Renforcer l’engagement diplomatique : Le Canada doit intensifier ses efforts diplomatiques avec les États membres de l’UE, en favorisant des relations bilatérales solides. Des réunions régulières de haut niveau et des dialogues stratégiques aideront à instaurer la confiance et à soutenir la candidature du Canada à l’adhésion.

3.2 Collaborer sur les enjeux mondiaux : En travaillant en étroite collaboration avec l’UE sur des défis mondiaux tels que le changement climatique, la sécurité et les droits humains, le Canada peut montrer son engagement envers des objectifs partagés. Des initiatives et partenariats conjoints souligneront les avantages de l’inclusion du Canada dans l’UE.

4. Aborder les défis géographiques et juridiques

4.1 Explorer un statut de membre associé : Compte tenu des contraintes géographiques, le Canada pourrait rechercher un statut de membre associé spécial, similaire à la relation de la Norvège avec l’UE. Cela permettrait des liens économiques et politiques plus étroits sans intégration complète, répondant aux défis juridiques et logistiques.

4.2 Plaider pour des réformes juridiques : Le Canada peut travailler avec ses alliés de l’UE pour plaider en faveur de réformes permettant aux pays non européens de rejoindre l’UE. En mettant en évidence les avantages stratégiques de l’inclusion du Canada, tels que la stabilité économique et les valeurs partagées, le Canada peut construire un argument convaincant en faveur d’ajustements juridiques.

5. Co-entreprise stratégique pour le Transport transatlantique à Grande Vitesse

Compte tenu du climat géopolitique actuel et de la nécessité d’un commerce transatlantique efficace, le Canada devrait envisager une co-entreprise avec l’Union européenne pour construire des navires à grande vitesse destinés au transport de marchandises à travers l’Atlantique. En s’associant avec un constructeur naval européen de premier plan tel que Fincantieri S.p.A. d’Italie, et en tirant parti de l’expertise de la plus grande compagnie maritime canadienne, Westshore Terminals Investment Corporation, cette collaboration pourrait révolutionner la logistique maritime. L’objectif serait de développer des navires dépassant les vitesses des navires porte-conteneurs actuels, tels que le Maersk Boston, qui a une vitesse de pointe de 36,5 nœuds. Cette initiative améliorerait non seulement l’efficacité du commerce, mais renforcerait également les liens économiques entre le Canada et l’UE, offrant un avantage stratégique sur le marché mondial.

En somme, bien que l’idée que le Canada rejoigne l’UE puisse sembler ambitieuse, le climat géopolitique actuel nécessite des actions audacieuses et stratégiques. En renforçant les liens économiques, en alignant les cadres politiques et juridiques, en construisant des alliances stratégiques et en abordant les défis géographiques, le Canada peut présenter un argument convaincant en faveur de l’adhésion à l’UE. Cette démarche permettra non seulement de protéger la stabilité économique et la souveraineté du Canada, mais aussi de le positionner comme un acteur clé sur la scène mondiale, favorisant une alliance transatlantique plus forte.

Maintenant à la retraite, Long Van a oeuvré pendant plus de 40 ans en tant qu’expert reconnu dans le secteur des finances. Il a également été journaliste et a aussi fait ses marques dans les organisations communautaires de bienfaisance au Canada.