La parade militaire de Trump à Washington, D.C. fût un flop retentissant. Elle devait être LA parade ultime, une démonstration spectaculaire de puissance militaire, un déploiement de force si impressionnant que même les adversaires en resteraient bouche bée. L’attente était réelle. Les chars d’assaut étaient bien là. Mais, à l’image d’une bande-annonce trompeuse, l’événement lui-même s’est révélé être une procession monotone à travers l’histoire, ponctuée de chiens robots, de saluts polis et d’un malaise palpable suffisant pour mettre mal à l’aise même les historiens les plus aguerris.
On aurait pu s’attendre à un spectacle grandiose à la russe ou à la nord-coréenne, avec des troupes défilant en parfaite symétrie autoritaire. Mais non – nos soldats américains ont préféré une marche décontractée devant la tribune présidentielle. Quant au commentateur, il a narré l’événement avec l’enthousiasme d’une visite guidée automatisée dans un musée, lâchant des perles comme : « Voici le Bradley Fighting Vehicle : rapide, robuste et létal ! » Fantastique. Rien de mieux qu’une description de combat sur un ton digne d’une publicité automobile.

Trump n’a pas été impressionné. Il est resté dans son siège, visiblement peu convaincu. | Photo de The White House, par Daniel Torok
Trump n’a pas été impressionné. Parlant de publicité automobile, Trump – qui aurait conçu cette parade après avoir assisté à celle du 14 juillet en France – est resté affalé dans son siège, visiblement peu convaincu. L’événement avait l’animation d’un communiqué de presse soigneusement rédigé, sans le faste ni les démonstrations de loyauté qu’il espérait. Il semblait ennuyé. Certains rapports indiquent même qu’il aurait somnolé à un moment donné (mais bon, la journée était longue).
Si Trump avait eu carte blanche, cette parade aurait été une célébration de la fidélité, pas seulement un hommage à l’histoire. Son meeting à Fort Bragg plus tôt dans la semaine, où les soldats avaient hué les mentions de Biden et Newsom, avait déjà fait grincer des dents. Certains craignaient que cette parade ne devienne une démonstration d’allégeance personnelle plutôt qu’un moment d’unité nationale. Heureusement, l’armée a tenu son cap – celui du service, du sacrifice et du devoir – évacuant tout risque de transformation en cosplay dictatorial.
Les retombées politiques : gênant, gênant, gênant. L’événement a coûté la bagatelle de 45 millions de dollars (parce que rien ne dit « responsabilité budgétaire » comme une parade militaire financée par les contribuables). Pendant ce temps, à travers le pays, d’énormes manifestations ont éclaté, rappelant à tous que les États-Unis entretiennent une relation compliquée avec les démonstrations publiques de militarisme.
Certes, la parade militaire de la guerre du Golfe en 1991 avait permis de rétablir la confiance du public après le Vietnam, mais celle-ci ? Disons simplement que personne ne réclamait ardemment sa tenue.
La sécurité a veillé à maintenir la parade à bonne distance du peuple, bien que certains soldats aient fait de leur mieux pour engager le dialogue, saluant avec enthousiasme comme pour dire : « Promis, nous ne sommes pas des pions mécaniques dans un jeu stratégique autoritaire ! »
Et parlons du fiasco des tribunes – parce que c’est là que réside la véritable comédie. Les organisateurs ont dû s’y prendre à la dernière minute pour tenter de remplir les gradins. Quand on organise soi-même son « anniversaire militaire » et qu’on peine à faire venir du monde, c’est embarrassant. Des milliers de sièges sont restés vides. Il se murmure même qu’un appel discret à des « remplisseurs de sièges » aurait été lancé – ce qui doit être la chose la plus pathétique jamais arrivée à une parade militaire.
La parade militaire américaine vs. celle de la Corée du Nord : repérez les differences. En Corée du Nord, les parades militaires sont des mises en scène soigneusement orchestrées pour glorifier le régime et intimider ses ennemis. Là-bas, les soldats défilent comme des automates parfaitement synchronisés, donnant à l’événement une allure plus sinistre qu’impressionnante.
À Washington, la version américaine était bien plus détendue, rappelant davantage la parade de Thanksgiving de Macy’s – mais avec une touche historique. Pas de formations intimidantes, juste des saluts amicaux. Pas de slogans autoritaires, juste une narration maladroite.
Autant dire que ce n’était pas le tour de force que Trump espérait. L’armée a refusé de transformer l’événement en une démonstration de loyauté personnelle, préférant livrer une leçon d’histoire rigoureuse, au grand dam du président.
Le verdict final ? Malgré toute l’attente, cette parade n’était pas un coup de force – plutôt une marche historique gênante saupoudrée de tensions politiques. Certes, les chars ont roulé, les soldats ont marché et les feux d’artifice ont illuminé la nuit, mais l’ambiance était moins triomphe militaire et plus « svp, ne faisons pas de cet événement un moment dictatorial ».
Pour ceux qui espéraient une fusion entre spectacle historique et démonstration politique, c’était une déception. Mais au moins, Trump n’a pas piqué du nez en public – enfin, probablement.
Maintenant à la retraite, Long Van a oeuvré pendant plus de 40 ans en tant qu’expert reconnu dans le secteur des finances. Il a également été journaliste et a aussi fait ses marques dans les organisations communautaires.