Bon, voyons, où en sommes-nous ? L’automne est bien lancé, les feuilles mortes se ramassent non pas à la pelle mais à la pelleteuse (oui, les temps changent). Trump demeure Trump et n’en finit pas de faire des siennes vacillant entre guerre et paix. À Gaza, après les carnages, retour des otages. Le cessez-le-massacre de ce conflit connaît enfin un peu de répit. La guerre entre la Russie et l’Ukraine, elle, ne connaît de cesse. Poutine ne cède rien. Au contraire, il met les bouchées doubles. Au Canada les grèves s’amoncellent et les baleines aussi bien que les autruches, à l’heure où j’accouche cette chronique sur papier, ne connaissent toujours pas leur sort. Et ce n’est pas tout.
Donald Trump, président des États-Unis et Mark Carney, premier ministre du Canada.
Ici, chez nous, au pays où il fait bon vivre, notre Mark Carney poursuit, cahin-caha, son petit bonhomme de chemin faisant fi des critiques de ses détracteurs, confirmant de fait le bien-fondé de ce célèbre proverbe arabe adapté à la sauce canadienne : les partis de l’opposition aboient, la caravane du premier ministre se dit : voyons si ça passe. Objectif gouvernemental : minimiser les dégâts causés par la guerre tarifaire de Donald Trump. Pour ce faire : avant tout rester calme, garder la tête froide, être maître de soi, ne pas envenimer la situation, surtout ne pas paniquer et attendre patiemment que l’orage passe. Une formule qui, pour le moment, à la vue du comportement de l’administration américaine à notre égard, ne semble pas porter fruit (voir Stellantis à titre d’exemple). Avec sa vision, notre premier ministre se mettrait-il le doigt dans l’œil ? Et ce n’est pas tout.
Pendant des décennies nous avons mis nos œufs dans le même panier. Le gouvernement de Mark Carney se trouve ainsi dans une situation fort difficile pour ne pas dire délicate : trouver d’autres poules aux œufs d’or en dehors de celles des États-Unis. Petit rappel : Justin Trudeau, l’ancien premier ministre, et ses sous-fifres, croyant bien faire, avaient pris des mesures et imposé des sanctions plutôt mal accueillies par certains pays avec lesquels le régime de Mark Carney aimerait bien renouer des liens. Il s’agit de réparer les pots cassés. D’où le besoin de courtiser l’Inde et la Chine quand bien même ces deux nations sont loin d’être éthiquement recommandables. Pensez à l’ingérence de l’empire du milieu dans nos affaires et à ses violations des droits de la personne envers certaines communautés comme celle des Ouïghours. Que dire des assassinats ciblés d’opposants Sikhs par le régime de New Delhi ? Oui, nous en sommes là. Nous devons gagner notre pain. Ainsi la faim justifie les moyens. Mais revenons à nos œufs(nions) et se rappeler qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Monsieur Mark Carney, en grand chef qu’il est, nous prépare, espérons-le, une bonne fricassée de son cru. Et ce n’est pas tout.
Notre premier ministre prône donc la patience. Devons-nous lui accorder cette faveur ? Pourquoi pas ? Après tout, à ce stade-ci, avons-nous le choix ? Qui pourrait mieux faire parmi notre élite politique ? D’après moi (c’est vrai, je ne suis pas une référence) personne à priori. Faute de grives, on mange des merles aurait dit ma grand-mère si elle était toujours parmi nous. Mon cousin Augustin, par contre, un bon vivant, profère, à qui veut l’entendre, sa propre formule : faute de champagne je me contente d’un petit vin de campagne. Qui dit mieux ? Et ce n’est pas tout.
Voilà que le Québec, son premier ministre à la barre, veut créer sa propre constitution. « Il manquerait plus que ça » s’insurgent certains fédéralistes offusqués par pareille initiative. « C’est anticonstitutionnel », clament d’autres tout aussi dérangés par ce désir d’autodétermination. La menace du séparatisme pointe de nouveau son nez. Ça sent le roussi, du « déjà vu » all over again. De quoi se lamenter à la possible reprise des hostilités entre fédéralistes et séparatistes. Face à cette nouvelle épreuve, les Canadiens devront démontrer qu’une fois de plus ils sont de bonne constitution. Mais, ce n’est pas tout.
Pendant ce temps-là, alors que le pays se meurt d’angoisse, Justin Trudeau, notre ancien premier ministre dont j’avais oublié l’existence depuis son retrait forcé de la politique, se la coule douce en se prélassant auprès de sa dulcinée, la célèbre chanteuse sexuellement fluide, Katy Perry. Les photos plus que les mots ne mentent pas. On les voit tous deux en maillot de bain enlacés debout sur un yacht en Californie. Ce petit coquin de Justin, dont j’ai toujours questionné la sagesse, profite de ce moment de tendresse puisque, non sans gentillesse, avec adresse il caresse les fesses de sa nouvelle maîtresse. Quel touche-à-tout ce Justin. Il m’en bouche un coin.
Et bien voilà, pour le moment, je crois que c’est tout.