le Mercredi 20 août 2025
le Vendredi 15 août 2025 23:23 | mis à jour le 16 août 2025 1:29 Littérature

Naomi Steinberg remet au goût du jour le conte en français dans les écoles

Une scène de la tournée de Naomi Steinberg en C.-B. | Shiny Kuo
Une scène de la tournée de Naomi Steinberg en C.-B. | Shiny Kuo
Naomi Steinberg remet au goût du jour le conte en français dans les écoles
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Après plusieurs mois sur les routes, la tournée pancanadienne de la conteuse vancouvéroise Naomi Steinberg, entamée le printemps dernier dans le cadre de l’initiative Culture en classe de Canadian Parents for French (CPF) C.-B. et Yukon, s’est achevée début août.

Paul T Tshilolo – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

« Cette tournée s’inscrit parfaitement dans notre volonté de promouvoir le bilinguisme par des expériences culturelles vivantes et immersives », explique Chúk Odenigbo, coordonnateur de projets chez CPF C.-B. et Yukon. « Nous voulons que les élèves vivent le français comme une langue expressive, porteuse d’émotions, d’histoires et de beauté. »

Dans ce contexte, Naomi Steinberg s’est imposée comme une ambassadrice de choix.

Une tournée qui fait rêver

Née sur la côte ouest du Canada, d’origine française et juive, la conteuse propose une approche profondément enracinée dans la tradition orale, tout en intégrant des éléments de son propre parcours. Elle conjugue contes traditionnels, anecdotes vécues et extraits de Goosefeather, un récit publié et inspiré de son voyage solo de 382 jours autour du monde.

La tournée en C.-B. a débuté en mai dernier à Vancouver, puis s’est poursuivie à Princeton, avant de faire escale à Penticton, à Kelowna, à Vernon et dans plusieurs municipalités des Kootenays. 

À chaque arrêt, la conteuse s’assure d’adapter ses interventions, ses spectacles en français pour les plus jeunes, ses ateliers bilingues pour les élèves plus âgés et ses lectures publiques ouvertes à tous. 

« À Penticton, par exemple, j’ai présenté deux spectacles et animé un atelier en anglais, suivi d’une présentation bilingue en soirée, car la communauté francophone y est bien présente », précise-t-elle.

À Kelowna, sa prestation en matinée au Centre culturel francophone de l’Okanagan a été suivie, le jour même, d’un spectacle à la bibliothèque de Vernon. « Ce que j’aime dans le conte, c’est la possibilité de transformation. On passe du réel à l’imaginaire, et on aborde des thèmes profonds comme l’amour, le respect ou le lien avec la Terre et les créatures vivantes », confie-t-elle.

Une magie dans l’air

Pour Naomi Steinberg, les résultats de cette tournée se sont révélés tangibles, comme en témoignent les élèves et enseignants de la C.-B., qui se sont déclarés conquis.

Naomi Steinberg enchante un groupe d’élèves attentifs lors de sa tournée en C.-B. | Shiny Kuo

La conteuse évoque avec émotion les réactions de son public. « On me demande souvent, “ Comment avez-vous fait pour maintenir l’attention de toute la classe pendant une heure? ” Parfois, ce sont même les élèves les plus timides qui posent les premières questions. »

Chúk Odenigbo, le coordonnateur de Culture en classe, abonde dans le même sens. « On nous rapporte que même les élèves les plus discrets prennent la parole après les spectacles, sont réactifs et posent des questions. C’est un effet presque magique du conte : il inclut, il rassemble. »

Naomi Steinberg remarque également des différences subtiles selon les milieux. « Dans les écoles francophones, les enfants connaissent souvent déjà le rôle d’un conteur ou d’une conteuse, parce qu’ils viennent de cultures où cette tradition est encore bien vivante. Dans les écoles d’immersion, il y a une grande curiosité, un émerveillement. Le conte crée un lien affectif fort avec la langue. »

Un modèle à reproduire

L’initiative Culture en classe ne se limite pas à la tournée de Naomi Steinberg. Grâce à un financement conjoint des gouvernements fédéral et provincial de 226 200 $ sur deux ans, le CPF collabore avec des artistes et éducateurs francophones à travers la province pour organiser des concerts, pièces de théâtre, ateliers créatifs, et plus encore. 

« L’objectif est que les élèves vivent le français comme une langue expressive et vivante, bien au-delà du cadre scolaire traditionnel », explique Chúk Odenigbo.

Pour le CPF C.-B. et Yukon, cette démarche répond à un besoin réel. « Les retours sont excellents, la demande des écoles est forte. Nous espérons pouvoir renouveler le financement et proposer d’autres initiatives similaires, avec Naomi ou d’autres artistes », conclut le  responsable de CPF coordonnateur de projets chez CPF C.-B. et Yukon.

Quant à Naomi Steinberg, elle ne cache pas son envie de participer à nouveau à l’initiative Culture en classe de CPF. « Oui, j’aimerais beaucoup refaire une tournée… peut-être au nord de la C.-B. cette fois-ci! »

Pour en savoir plus : https://bc-yk.cpf.ca/fr/culture-en-classe.